Le président de la République française François Hollande effectuera une visite d'Etat en Chine les 2 et 3 novembre 2015. Il sera accompagné d'une délégation de haut niveau. 

Pendant cette visite, il abordera les questions de la réduction des émissions de carbone et de la protection de l'environnement. Cette visite d'Etat sera également consacrée aux préparatifs avant la Conférence COP21 organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Rappelons qu'Angela Merkel, la chancelière allemande, vient de terminer sa huitième visite en Chine. 

Dans un article signé conjointement paru dans le Quotidien du Peuple, les ambassadeurs de France et d'Allemagne en Chine affirment : « Nos actions d'aujourd'hui sur le climat détermineront notre avenir commun. La France et l'Allemagne sont convaincues que le monde doit s'engager progressivement sur la voie d'un développement durable vert et à faible teneur en carbone ». Ils précisent qu'en décembre prochain, Paris va accueillir la Conférence COP21, qui va définir le cadre d'action international permettant de concilier les aspirations de chacun à la prospérité compte tenu des limites naturelles de la planète. L'objectif est, par l'établissement de l'« Alliance de Paris pour le climat », de contenir le réchauffement à 2ºC par rapport aux niveaux pré-industriels.  

Jusqu'à présent, 149 pays, y compris la Chine, ont présenté leurs contributions prévues déterminées au niveau national, qui précisent les efforts que chaque pays va consentir pour atténuer et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi eux, on trouve à la fois des pays développés et des pays en développement, dont les émissions de gaz à effet de serre représentent 87% du total mondial. Les efforts que ces pays ont déployés montrent la ferme détermination de la communauté internationale à voir un accord universel adopté à Paris.   

Lors d'une conférence en septembre dernier, François Hollande avait fait part de ses opinions concernant la Conférence sur le changement climatique à Copenhague en 2009. Il estime que durant la COP21, il vaut mieux que la réunion des dirigeants se tienne au début de la conférence et non pas à la fin. « A la fin de la conférence, il y a certaines négociations qui ont souvent lieu trop tard. Il est difficile de faire de nouveau du lobbying et prendre des décisions ». M. Hollande souhaite que les dirigeants principaux mondiaux soient présents durant la première semaine de la COP21.  

Une déclaration conjointe des chefs d'Etats chinois et américain sur le changement climatique avait été publiée le 25 septembre dernier pendant la visite du président Xi Jinping aux Etats-Unis. Elle stipule que la Chine, en tant que représentant des pays en voie de développement, envisage d'ici à 2017 de mettre en place un système de transaction des quotas d'émissions de carbone. Il concernera des secteurs industriels comme la sidérurgie, la production d'électricité, mais aussi la pétrochimie et les métaux non-ferreux. Cette déclaration met l'accent sur la transition vers une économie à faible teneur en carbone et par conséquent, les secteurs concernés par le système de transaction des quotas d'émissions bénéficieront d'opportunités immenses de développement.  

Par ailleurs, dans leur article, les ambassadeurs de France et d'Allemagne en Chine ont défini leurs deux pays comme étant des partenaires clés de la Chine au sein de l'Union européenne. Ils estiment que tant l'Allemagne que la France sont des partenaires stratégiques globaux de la Chine depuis de nombreuses années. Ils précisent que jamais auparavant, les partenariats sino-français et sino-allemand n'ont été aussi significatifs qu'aujourd'hui pour répondre à des questions urgentes non seulement en Europe et en Asie, mais aussi au-delà. 

Beaucoup de questions sensibles nécessitent la coopération entre la France, l'Allemagne et la Chine. Le développement durable sera un élément clé. La France et l'Allemagne accueillent favorablement les engagements pris par le président Xi Jinping à New York à l'occasion du 70ème anniversaire de la fondation de l'Organisation des Nations Unies, aussi bien dans les domaines du développement et de la sécurité que sur la Charte des Nations Unies, qui consacre l'égalité de toutes les nations, grandes et petites. La France et l'Allemagne sont des partenaires économiques et technologiques clés de la Chine, et sont toutes deux des membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures. Mais pas seulement : leurs titres cumulés, de l'ordre de 8%, font de ces deux pays, et de loin, les partenaires non asiatiques les plus puissants. Et les deux pays maintiennent une coordination étroite entre eux et attendent avec impatience les premiers projets de la banque reposant sur une gouvernance prudente.  

Les deux ambassadeurs sont optimistes à l'égard de la croissance chinoise. « La France et l'Allemagne sont persuadées que la Chine continue à avoir un énorme potentiel de croissance, qui rayonnera davantage dans les prochaines années si elle poursuit vigoureusement une plus grande ouverture et des réformes axées sur le marché. Dans cette perspective, la France et l'Allemagne soutiennent pleinement les négociations en vue d'un accord bilatéral sino-européen sur les investissements, ambitieux et exhaustif », expliquent-ils.  

En septembre dernier, le secrétaire d'Etat français Matthias Fekl avait effectué une visite en Chine. Il avait alors souligné que la France et la Chine pouvaient coopérer dans les domaines du tourisme, de l'aviation, de la sécurité, de l'agriculture et des produits agroalimentaires.   

Beijing Information