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La Corée du Nord à l'ordre du jour de la visite de John Kerry en Chine |
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· 2016-01-27 · Source: French.china.org.cn | |
Mots-clés: visite; John Kerry; Chine |
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry devrait faire pression sur la Chine sur la question nucléaire en Corée du Nord lors de sa prochaine visite à Beijing, mais cela pourrait conduire à une plus grande instabilité dans la péninsule coréenne, ont estimé certains experts lundi.
John Kerry devrait également tirer profit de son voyage, qui l'emmènera aussi au Laos et au Cambodge, pour promouvoir la stratégie de « rééquilibrage vers l'Asie » des Etats-Unis.
Le secrétaire d'Etat souhait obtenir une réponse ferme de la Chine au sujet de sanctions visant la Corée du Nord pour son récent essai nucléaire, étant donné que les Etats-Unis estiment que « la Chine peut faire plus », selon le site du Département d'Etat américain.
Lors de sa visite à Beijing mardi et mercredi, John Kerry a également l'intention de discuter de questions liées à la mer de Chine méridionale et à l'espace politique laissé aux ONG.
A propos de la visite en Chine de la visite de John Kerry, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a souligné le souhait de la Chine que la visite contribue aux liens « sains » entre la Chine et les Etats-Unis.
« Nous espérons que grâce à cette visite, les deux parties pourront renforcer leur coopération dans divers domaines et promouvoir le développement sain et stable des relations bilatérales », a déclaré Mme Hua lors d'une conférence de presse régulière tenue lundi.
La Chine est prête à discuter avec John Kerry des mesures appropriées pour sanctionner la Corée du Nord, mais sa visite a clairement d'autres objectifs inavoués pour contenir la Chine, selon certains experts.
Qu'il s'agisse de la Corée du Nord ou de la mer de Chine méridionale, les Etats-Unis tentent d'utiliser une stratégie unifiée pour contenir la Chine en créant une fissure entre la Chine et ses voisins, afin de réaliser son objectif ultime de « rééquilibrage vers l'Asie », juge Zha Xiaogang, chercheur à l'Institut de Shanghai pour les études internationales, dans le Global Times.
Une influence surestimée
« John Kerry voudra certainement faire pression sur la Chine pour l'adoption d'un embargo pétrolier sur la Corée du Nord, car les Etats-Unis estiment que les exportations de pétrole de la Chine vers la Corée du Nord ont conduit au développement de sa capacité nucléaire », a déclaré Lü Chao, professeur à l'Académie des sciences sociales du Liaoning, dans le Global Times.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont fait vœu d'imposer des sanctions plus sévères contre la Corée du Nord après que Pyongyang a annoncé le 6 janvier son premier essai réussi de bombe à hydrogène.
Les Etats-Unis prêchent dans le monde que la Chine doit assumer la responsabilité principale de la crise nucléaire qui s'intensifie en Corée du Nord, mais en réalité, l'attitude hostile des Etats-Unis envers la Corée du Nord est au cœur de la question, selon les experts.
« Les Etats-Unis continuent de demander à la Chine d'assumer cette responsabilité sans fondement et d'imposer des sanctions sévères sans toucher aux raisons fondamentales de la question, ce qui ne peut pas conduire à une résolution de la crise nucléaire nord-coréenne. Cela pourrait au contraire conduire à une instabilité accrue dans la péninsule coréenne », a déclaré Da Wei, spécialiste des études américaines à l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine.
Les experts affirment que les Etats-Unis surestiment l'influence de la Chine sur Pyongyang, étant donné que les liens entre les deux pays ont connu un refroidissement après l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un en 2011.
Les discussions sur les grandes questions entre la Chine et la Corée du Nord n'existent plus, a déclaré M. Lü. « Par exemple, la Corée du Nord n'a pas informé la Chine au sujet de son récent essai nucléaire, alors qu'elle l'avait fait pour les tests précédents. »
La Chine a exprimé son objection aux quatre essais effectués par la Corée du Nord en 2006, 2009, 2013 et en 2016.
Après ce dernier essai nucléaire, les Etats-Unis ont fait survoler la Corée du Sud par un bombardier B-52, et ont prévu de déployer leur système de défense antimissile dans le pays.
Le champ de tir du B-52 et du système antimissile est capable d'atteindre la Chine, ce qui montre que l'objectif des Etats-Unis n'a jamais été de dissuader la Corée du Nord, mais de contrer l'influence chinoise sur ses alliés, a affirmé M. Lü.
Le consensus parmi les experts est que la dénucléarisation de la péninsule coréenne nécessite la coopération de toutes les parties concernées, et que des sanctions ne devraient être adoptées que sous les auspices des pourparlers à six.
L'ASEAN en contrepoint
La visite de John Kerry en Chine fait partie d'une tournée de trois jours en Asie qui a d'abord emmené le secrétaire d'Etat au Laos, qui assure en 2016 la présidence tournante de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) de dix membres, avant son arrivée au Cambodge, puis à Beijing.
Les Etats-Unis essaient de renforcer l'influence de l'ASEAN pour en faire un contrepoint à la puissance régionale chinoise en visitant le Laos et le Cambodge, deux pays qui n'ont pas adopté une attitude radicale vis-à-vis de la Chine sur la question de la mer de Chine méridionale, contrairement aux Philippines et au Vietnam, au moment où le Laos prend la présidence de l'ASEAN, a souligné M. Zha.
Le Laos tient au respect des droits maritimes et veut éviter une surenchère militaire en mer de Chine méridionale, a affirmé John Kerry lundi après sa réunion avec le premier ministre laotien Thongsing Thammavong.
Le Laos est peu susceptible d'adopter une position ferme en mer de Chine méridionale comme l'attendait John Kerry, car le pays préfère défendre des intérêts plus vastes avec la Chine, a estimé M. Zha.
Source: French.china.org.cn