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7e Prix Fu Lei de la traduction et de l’édition du français vers le mandarin : Remise du prix à Shanghai |
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Mots-clés: Prix Fu Lei;remise du prix;culture |
Cérémonie du Prix Fu Lei 2015 à La Maison Hermès Shanghai
Le 28 novembre 2015, c’est sur Huaihai Zhong Lu, une rue arpentée par la célèbre écrivain Wang Anyi dans sa jeunesse, à la maison Hermès de Shanghai, que vient d’être remis le Prix Fu Lei de la traduction et de l’édition du français vers le mandarin. L’auteur du Chant des regrets éternels, qui est également vice-présidente de l’Association nationale des écrivains et présidente de l’Association des écrivains de Shanghai, est cette année aux côtés de l’historien de l’art Zhu Qingsheng, l’invitée spéciale de ce Prix littéraire. Ce dernier est organisé par l’Ambassade de France en Chine et a bénéficié en 2015 du soutien exclusif de La Maison Hermès.
Si Wang Anyi est régulièrement invitée en France pour promouvoir ses livres, la littérature française se porte également très bien en Chine. Depuis trois ans, le mandarin est la première langue de cession de droits du français vers une langue étrangère. Les auteurs classiques, comme Montesquieu, Dumas ou Saint-Exupéry, sont très appréciés en Chine, mais la littérature contemporaine française y est également bien représentée. Ainsi deux auteurs contemporains, Marie Nimier et Philippe Torreton, sont venus spécialement de France cette année pour parrainer le Prix Fu Lei. Tous deux ont vu l’un de leurs ouvrages paraître cette année en Chine : respectivement La reine du silence (Yilin) et Mémé (Thinkingdom), deux romans sur la famille aux accents autobiographiques.
Ce passage des livres d’une langue à une autre serait impossible sans le travail minutieux des traducteurs. Marie Nimier raconte d’ailleurs cette anecdote au sujet de sa traductrice : « Une femme vient à ma rencontre, elle porte un grand manteau avec plusieurs doublures. Arrivée à ma hauteur, elle me tend un livre que je ne reconnais pas. J’en suis pourtant l’auteur, la preuve, il y a mon nom sur la couverture. » Marie Nimier rend ensuite hommage au métier de traducteur, ces « passeurs qui, de part et d’autre du globe, se sont penchés sur ces mêmes mots, ces mêmes phrases pour en donner le sens et la saveur dans une autre langue ». Ou comme le dirait Dong Qiang, fondateur du Prix Fu Lei avec plusieurs intellectuels chinois francophones et président de son comité d’organisation : « Traduire, c’est garder foi en l’universalité, pierre de touche de la confiance que l’on place dans le monde et dans l’humanité, point de départ de toute création qui aspire à rencontrer l’Autre. Traduire, pour reprendre la célèbre formule de Saint-Exupéry, c’est ‟créer des liens″. »
C’est justement afin de de promouvoir l’importance de la traduction littéraire et la diffusion de la littérature en langue française en Chine que le Prix Fu Lei a été créé en 2009. Chaque année, le Prix Fu Lei récompense les deux meilleures traductions du français vers le mandarin publiées en Chine, dans les catégories « Littérature », « Essai » (dotation de 4000 € par catégorie partagée entre le traducteur et l’éditeur), et depuis 2013, « Jeune pousse », pour encourager la nouvelle génération de traducteurs (dotation de 1500 € pour le traducteur).
Pour la première fois cette année, la cérémonie du Prix Fu Lei a lieu à Shanghai, ville célèbre pour son héritage littéraire et berceau du grand traducteur chinois Fu Lei (1908-1966), qui a rendu accessibles aux lecteurs chinois les œuvres de Balzac, Voltaire ou Romain Rolland et qui donne son nom au prix de traduction.
Cette année, les lauréats du Prix Fu Lei sont :
Catégorie « Littérature »
Le Liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent, trad. Zhou Xiaoshan, éd. Beijing Imaginist Time Culture Co., Ltd / Guangxi Normal University Press
Catégorie « Essai »
La preuve par la Chine : la « Description » de J.-B. Du Halde, jésuite, 1735, Isabelle Landry-Deron, trad. Xu Minglong, éd. The Commercial Press (Shanghai)
Catégorie « Jeune Pousse »
La querelle de l'art contemporain, Marc Jimenez, trad. Wang Mingnan, éd. Peking University Press
La cérémonie s’est déroulée à La Maison Hermès, en présence des lauréats, du jury, de l’Ambassadeur de France en Chine, du président d’Hermès Chine et d’invités littéraires français et chinois prestigieux. Le lendemain, deux conférences ont lieu à La Maison Hermès autour des thèmes « Famille, transmission, inspiration » et « Y a-t-il une littérature francophile (ou une francophilie littéraire) en Chine ? ». En un mot, un week-end entier dédié aux livres, à la littérature et au rôle majeur des traducteurs qui sont à la fois découvreurs, prescripteurs et voix chinoises des auteurs français. Ils sont de formidables traits d’union entre nos deux pays.
Ce ne sont pas Mo Yan et Jean-Marie Gustave Le Clézio, deux écrivains ayant reçu le Prix Nobel de littérature et tous deux soutiens actifs du Prix Fu Lei, qui diront le contraire. En effet, pour Mo Yan : « Sans le travail créatif des traducteurs de différents pays, je n’aurais pas pu obtenir le Prix Nobel. Parfois, la traduction est encore plus difficile que l’écriture. » Tandis que selon Jean-Marie Gustave Le Clézio : « À mes yeux, le Prix Fu Lei est très important. Le travail des traducteurs a une importance majeure. Sans les traducteurs, nous serions comme des aveugles ou des sourds, et sans l’échange interculturel, nous ne connaîtrions que notre propre village ou notre propre ville. »
Source: Ambassade de France en Chine
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