Manuel Vals en Chine : retour sur l'investissement chinois en France |
Le Premier ministre français Manuel Valls, invité par son homologue chinois, effectue une visite officielle en Chine du 29 au 31 janvier 2015. Ce voyage est prévu pour conclure le 50e anniversaire des relations diplomatiques sino-francaises, tout en s'engageant à démontrer l'attractivité de l'hexagone auprès des investisseurs chinois. Accompagné d'une cinquantaine de chefs d'entreprises, Manuel Valls rencontrera plusieurs sociétés françaises dans les domaines telles que l'innovation industrielle, l' l'économie verte, l'énergie et des transports, installées à Beijing, Tianjin et Shanghai. Les échanges économiques entre la France et la Chine ne sont pas aussi bien équilibrés qu'auparavant. De janvier à novembre 2014, le déficit de la France par rapport à la Chine au niveau du commerce extérieur s'est élevé à 24,2 milliard euros, soit 37% de la dette totale française. En matière d'investissement, près de 9000 entreprises françaises se sont implantées en Chine, alors que seulement 250 sociétés chinoises se trouvent en France. En 2014, Bloomberg a enregistré 32 acquisitions chinoises en Allemagne et 40 au Royaume-Uni, soit deux fois et trois fois plus par rapport à celles en France. Selon certains experts, trois facteurs affecteraient les investissements chinois en France. En premier lieu : le marché français n'est pas aussi ouvert comme celui du Royaume Uni. Selon le quotidien Le Monde entre autres, la Chine représente une image boulimique qui tente d'engloutir les compagnies françaises grâce à ses énormes réserves de change. La participation du groupe Fosun dans les capitaux du Club Med, sans toucher les domaines sensibles, a reçu l'opposition du Front national. Pour ce parti, une situation qui affecte l'identité nationale des sociétés françaises, sentiment qui suscite l'inquiétude des investisseurs chinois. Excepté le centre et l'est de l'Europe, l'Angleterre est devenue aujourd'hui la première destination pour les capitaux chinois, a souligné Song Xinning, directeur du Centre d'études européennes de l'Université Renmin. Le cabinet Pinsent Masons a estimé en 2014 que les futurs investissements chinois dans le secteur des infrastructures britanniques atteindront 105 milliard de livres. En 2025, une part de 8% du total des investissements directs chinois à l'étranger devrait être assimilée par le marché anglais, dont plus de la moitié viseront les infrastructures et l'immobilier. En deuxième lieu : la complémentarité économique franco-chinoise n'est pas aussi bien structurée que l'est celle entre l'Allemagne et la Chine. Forte en industrie chimique, automobile, électronique et fabrication mécanique, l'Allemagne présente des secteurs qui répondent mieux au besoin du développement chinois. Ces dernières années, bien qu'une certaine surcapacité soit visible dans l'économie chinoise, cela donnera également l'opportunité de mettre à niveau la fabrication chinoise vers le haut de gamme, tandis que les acquisitions directes à l'étranger permettront d'économiser les coûts de recherche et de développement. La coopération « Technologie allemande + capital chinois » a déjà fait ses preuves en devenant un modèle dans le secteur des investissements chinois à l'étranger. Enfin : les crises dues aux dettes européennes ont un impact plus important en France qu'en Angleterre ou en Allemagne. En 2014, l'économie française a chuté au 6e rang dans les classements mondiaux, dépassée par la Grande-Bretagne. Selon le « Rapport sur les compétitivités globales 2014-2015 » publié par le Forum économique mondial le 3 Janvier 2015, l'Allemagne occupe la 5e place (4e en 2013 et 6e en 2012), le Royaume-Uni se positionne à la 9e place (10e en 2013 et 8e en 2012), et la France au 23e (le 23e l'année dernière et le 21e l'année précédente). Les impôts élevés et les dettes publiques sont considérés comme des obstacles majeurs dans l'économie française. Le gouvernement français s'efforçant malgré tout de faire avancer ses réformes nationales, tout en recherchant activement des coopérations internationales pour stimuler la reprise économique.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne |