nº 20 1994

LE Congrès national africain de Nelson Mandela a remporté les premières élections d'Afrique du Sud auxquelles les Sud-Africains de toutes races aient participé, ce qui a marqué la fin du système d'apartheid et la naissance d'un nouvel Etat démocratique. Cette victoire va permettre la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale centré sur le CNA. La majorité noire, l'ayant emporté à l'issue de sa longue et difficile lutte contre le régime raciste, va pouvoir maintenant exercer le pouvoir politique dans son propre pays.

La tenue de ces premières élections démocratiques en Afrique du Sud représente une victoire non seulement pour le peuple sud-africain et toute l'Afrique, mais aussi pour l'évolution de l'ensemble du monde vers la démocratie. Elle est d'une grande importance historique pour la civilisation humaine en notre siècle et au prochain.

Ces élections ont donné aux Noirs d'Afrique du Sud l'occasion d'exercer leurs droits démocratiques pour la première fois dans l'histoire de leur pays. La naissance d'une Afrique du Sud nouvelle où toutes les races sont désormais égales permet d'espérer en un avenir de paix et de prospérité pour ce pays. La communauté internationale a également soutenu la lutte du peuple sud-africain et célèbre avec lui sa nouvelle liberté. Le CNA et les autres organisations noires de libération ont contribué de façon cruciale à faire se produire ce changement historique en Afrique du Sud.

Le peuple sud-africain a lutté pendant plus de 300 ans pour obtenir le droit de voter dans des élections représentatives et libres. Depuis sa fondation en 1912, le CNA a dirigé la lutte des Noirs pour leurs droits politiques et économiques. Le mouvement a forcé le gouvernement raciste à prendre conscience qu'il ne pouvait plus maintenir son régime dominé par la minorité et à chercher à négocier pacifiquement avec le CNA. Les deux années de négociations sur la constitution, qui ont démarré en décembre 1991 avec la participation de plus de 20 partis, ont été difficiles en raison des graves conflits d'intérêts et de l'opposition des forces de droite.

Mais les partis, sous l'influence de Nelson Mandela et F.W. De Klerk, ont réussi à résoudre la plupart de leurs différends et ont concerté leurs efforts sur la base des principes de réconciliation entre les races et de consultation démocratique. De gros progrès ont ainsi pu être faits dans la lutte longue et ardue de l'Afrique du Sud pour la paix et la démocratie.

Le succès du CNA doit beaucoup au large soutien dont il a bénéficié de la part de nombreux pays et peuples africains, en particulier au soutien substantiel apporté et aux énormes sacrifices consentis par les pays voisins de l'Afrique du Sud. Des organisations internationales comme l'organisation de l'Unité africaine et les Nations unies, ainsi que beaucoup d'autres pays de la communauté internationale y ont également apporté de grosses contributions.

Cette victoire remportée lors des premières élections démocratiques ne marque pas la fin de la lutte du peuple sud-africain pour l'autodétermination. Les forces d'extrême-droite, qui rassemblent une minorité de Blancs, ne vont pas accepter leur défaite sans réagir, et risquent de continuer à essayer de susciter des troubles et de faire obstacle à la démocratie. Les différends entre de nombreuses organisations noires n'ont pas encore été résolus. On ne peut tirer un trait d'un seul coup sur des dizaines d'années de discrimination raciale, et les haines profondes et violences qui l'ont accompagnée. Mais les Sud-Africains, maintenant qu'ils se sont libérés des chaînes de l'apartheid, vont certainement réussir à surmonter toutes les difficultés et à préparer le terrain à la réconciliation entre les races, à la paix et à la stabilité. Après des siècles d'oppression, une Afrique du Sud nouvelle, dirigée par un gouvernement qui en représente tous les habitants, peut avancer vers la paix et la prospérité.

Le gouvernement et le peuple chinois ont fermement soutenu la lutte des Sud-Africains contre l'apartheid et sont fiers de cette victoire historique remportée par le peuple de ce pays. Selon un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine est prête à établir des relations d'amitié et de coopération avec le nouveau gouvernement sud-africain sur la base des Cinq principes de la coexistence pacifique et à les développer.

Beijing Information