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En souvenir de Nelson Mandela(1918 - 2013)>>> Anciens reportages de B.I.
Publié le 10/12/2013
L'abolition de l'apartheid!

nº 16 1964

LA torche de la uhuru (liberté) illumine le continent africain jadis plongé dans les "ténèbres". Mais la "république" raciste de Verwoerd demeure une vaste prison. Toutefois, même là, les manifestations de résistance spontanée sont en train de se transformer en lutte armée organisée. Le jour n'est pas lointain où l'apartheid et le colonialisme seront jetés à la poubelle de l'histoire.

Le peuple chinois, qui se rappelle encore fort bien les jours d'avant la Libération, où les entrées des parcs de Changhaï arboraient des écriteaux disant: "Entrée interdite aux chiens et aux Chinois", nourrit une profonde sympathie pour ses frères lointains d'Afrique du Sud. Ce sentiment s'est manifesté puissamment lors d'un meeting tenu le 13 avril à Pékin auquel ont participé plus de 1 000 citoyens de diverses professions.

Au cours de la réunion, le soutien de la Chine à la lutte du peuple sud-africain contre la persécution fasciste et, pour la libération nationale a été proclamé. L'assemblée a demandé que les autorités colonialistes sud-africaines annulent immédiatement le jugement illégal porté contre Nelson Mandela, Walter Sisulu et d"autres patriotes et libèrent tous les prisonniers politiques.

Le principal orateur au meeting fut le célèbre écrivain Mao Dun, vice-président du Comité chinois pour la solidarité afro-asiatique. Les invités, Madame Magdaline Resha, chef de la délégation des femmes sud-africaines, Malek Ben Nabi, chef de la délégation culturelle algérienne, et Miraji Mpatani Ali de Zanzibar, ont également pris la parole.

Le racisme tombe dans la folie. Le meeting a donné lieu à de violentes condamnations des honteuses pratiques de la théorie fasciste d'apartheid qui, en Afrique du Sud, est devenue un véritable système d'Etat. La lutte montante du peuple sud-africain et l'origine de cette lutte ont été également longuement commentées dans la presse chinoise.

Les Blancs ne totalisent que trois millions sur les seize que compte la population de l'Afrique du Sud. Mais les Africains sont privés des droits humains élémentaires et de toutes les libertés politiques. Ils sont condamnés à la servitude perpétuelle, battus et impitoyablement exploités par les dirigeants colonialistes blancs.

Le régime Verwoerd a adopté plus de 70 "lois" et "décrets" qui consacrent la discrimination raciale dans la vie quotidienne et nationale. Tout est séparé, depuis les toilettes jusqu'aux cimetières. Les blanchisseurs doivent mettre à part les vêtements "blancs" et "noirs" avant qu'ils soient lessivés. Les Africains se voient interdire l'entrée des parcs alors qu'ils sont grands ouverts aux toutous des racistes.

Selon l'aveu des statistiques officielles, les trois millions de Blancs "possèdent" actuellement 86,7% des terres les plus fertiles du pays. Il n'en reste plus aux cultivateurs africains que 13,3% parmi les plus incultes. Dépourvus de terre, environ 40% des Africains se trouvent dans la dure nécessité de travailler comme des bêtes de somme dans les ateliers-bagnes, mines et plantations des racistes.

La domination fasciste, comme l'a dit Mao Dun, pèse comme une montagne sur le dos des Africains et est la source de toutes leurs souffrances. Madame Resha a déclaré que le régime Verwoerd, déjà responsable de tant d'effusions de sang africain, continue à traîner l'innocent et le juste à la potence.

Une lutte contre l'impérialisme à la tête duquel se trouvent les Etats-Unis. L'opinion publique chinoise a, aux cours de la discussion sur la situation de l'Afrique du Sud, souligné qu'une lutte nationale est, en fin de compte, une question de lutte de classes. L'apartheid et le travail forcé sévissent en Afrique du Sud parce qu'ils sont favorables aux besoins des capitalistes monopolistes sud-africains et anglo-américains, parce qu'ils sont un système leur permettant de gruger les ouvriers et paysans africains et de retirer de leur sueur et leur sang de fabuleux bénéfices.

Qu'il suffise de dire qu'un tiers de tous les investissements privés américains en Afrique est concentré dans la "république" Verwoerd et que les investissements américains directs s'y montaient déjà, fin 1961, à 510 millions de dollars américains. Une invasion de dollars est immanquablement suivie de celle de G.I. Les Etats-Unis ont maintenant des bases militaires au Cap et à Pretoria.

Cela explique pourquoi Washington a ouvertement soutenu la "cause" de l'apartheid. En même temps que l'OTAN ou par le truchement de celui-ci, il a fourni à Verwoerd et Cie davantage de "quincaillerie militaire". En 1962, lorsque l'Assemblée générale des Nations unies vota des sanctions contre les racistes sud-africains, le délégué des Etats-Unis eut l'effronterie de s'y opposer.

C'est pourquoi, ainsi que l'a souligné Mao Dun, la lutte du peuple sud-africain contre la domination Verwoerd est inséparable du combat contre l'impérialisme, ayant pour chef de file les Etats-Unis, contre le colonialisme et le néo-colonialisme. Madame Resha, elle aussi, a insisté sur le fait que les Verwoerds "sont énergiquement soutenus par les pays impérialistes avec les Etats-Unis en tête". Citant l'expérience de son propre pays", Miraji Mpatani Ali a dit que "le principal ennemi de la paix mondiale et le grand obstacle au mouvement de libération est l'impérialisme américain".

Opposer la violence à la violence. En Afrique du Sud comme partout ailleurs, l'émancipation ne peut jamais tomber du ciel. Les orateurs ont rappelé au cours du meeting le massacre de Sharpeville et ont attiré l'attention sur le fait que l'étau de la domination fasciste se resserre toujours. L'emploi de la violence révolutionnaire face à la violence contre-révolutionnaire est la voie juste, la seule que puissent suivre les nations opprimées pour acquérir la libération complète, a déclaré Mao Dun. Rappelant que l'A.N.C. (African National Congress) mit fin à l'ère de non-violence en 1961, Madame Resha a déclaré: "Nous avons agi de la sorte parce que nous pensions qu'une organisation qui persiste dans la non-violence face à la violence, commet un acte de trahison vis-à-vis du peuple qu'elle prétend guider."

Méfiance à l'égard de faux "amis". Dans son discours, Mao Dun a tracé une ligne de démarcation entre les véritables défenseurs du peuple sud-africain et les faux. Il a déclaré qu'un vrai soutien signifie épauler toutes les actions révolutionnaires de ce dernier et le soutenir résolument sur la voie de la lutte armée qu'il a choisie. Si certains répandent parmi le peuple sud-africain et les nations opprimées l'horreur de la guerre nucléaire, recourent au chantage nucléaire et leur demandent de lutter principalement pour la "paix", la "coexistence pacifique" et le "désarmement général et complet", ce ne sont assurément pas des amis du peuple sud-africain, mais des amis de ses ennemis, a dit Mao Dun.

Il a également insisté sur le fait qu'aucune illusion ne devait être répandue sur l'impérialisme américain et qu'il n'y avait aucun espoir de libération à attendre des Nations unies contrôlées par les Etats-Unis. Il a insisté sur l'importance de compter sur ses propres forces dans les luttes de libération. L'aide extérieure est importante, a-t-il ajouté, mais elle ne peut être qu'un élément d'appoint.

Les participants au meeting, au nombre de mille environ, ont approuvé à l'unanimité un message de solidarité avec le peuple sud-africain.

La question de l'apartheid éveille des sentiments profonds dans le peuple chinois. L'attitude du gouvernement chinois est sans équivoque. Depuis 1960, il a rompu toutes les relations économiques et commerciales avec les autorités sud-africaines. Il a formellement soutenu l'appel de la Conférence africaine au sommet pour un boycottage économique et diplomatique du régime Verwoerd. A l'avenir comme dans le passé, la Chine libérée se tiendra toujours fermement au côté des intrépides combattants sud-africains de la liberté.

 

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