nº 25 1999

A quelques jours de la visite du président Nelson Mandela en Chine, M. Chnistopher N. Dlamini, ambassadeur d'Afrique du Sud en Chine, a rencontré Li Bin, journaliste de Beijing Information.

Li Bin: Quels sont les réalisations qu'ont accomplies la Chine et l'Afrique du Sud depuis l'établissement des relations diplomatiques l'année dernière?

Dlamini: Nous assistons à l'implantation de firmes chinoises en Afrique du Sud. On estime à 400 millions de dollars le montant de leurs investissements.

Depuis la normalisation des relations diplomatiques, nous avons été témoins d'échanges de visites à un très haut niveau. Notre ministre de l'Industrie et du Commerce et notre ministre de l'Art et de la Culture sont venus en Chine, de même que plusieurs délégations de parlementaires et d'hommes d'affaires, formant ainsi des liens solides avec leurs homologues chinois.

Il y a eu aussi des visites de gouverneurs de provinces sud-africaines venus en Chine pour discuter d'accords de jumelage avec des provinces chinoises. La province de Gauteng s'est jumelée l'année dernière avec Beijing. Entre-temps, nous avons reçu la visite du vice-premier ministre Qian Qichen en 1997, ainsi que de plusieurs ministres, vice-ministres et responsables militaires. Le vice-président Hu Jintao a fait une visite très réussie en Afrique du Sud cette année.

Maintenant, le président Mandela s'apprête à venir en Chine avant de partir à la retraite en juin. Je suis très excité à l'idée que cette visite est la dernière qu'il effectue en tant que président de la république. Je pense que c'est un grand honneur et une grande réalisation pour notre ambassade. C'est également un honneur pour le gouvernement et le peuple chinois.

Q.: Certains pays ont établi un partenariat stratégique avec la Chine dans la perspective du XXI^e siècle. L'Afrique du Sud a-t-elle l'intention de faire de même?

R.: Nous avons commencé à discuter avec la Chine de cette possibilité. Ce partenariat serait centré sur certains aspects de nos relations tels que le commerce, l'investissement et la coopération. Je pense que l'Afrique du Sud et la Chine devraient coopérer pour éliminer la pauvreté et la faim et promouvoir la paix dans le monde.

Q.: Quel est votre point de vue sur l'entrée de la Chine à l'OMC ?

R.: Mon pays est favorable à l'entrée de la Chine dans l'OMC. Le monde a tout à gagner en acceptant la Chine au sein de l'organisation et la Chine y gagnera beaucoup aussi. Si j'étais un homme politique, je ferais des démarches auprès des autres pays pour qu'ils soutiennent l'entrée de la Chine. Soyons honnêtes, sans la Chine, l'OMC n'est pas complète.

Q.: Quelles sont les questions d'intérêt commun entre la Chine et l'Afrique du Sud?

R.: Les questions d'intérêt commun sont les suivantes: Primo, les deux pays doivent renforcer la coopération dans le commerce et l'investissement afin de s'attaquer au problème de la pauvreté, parce que les deux pays souffrent d'un chômage croissant. Par conséquent, la coopération doit se concentrer sur cette question. Secundo, il existe une répartition inégale des richesses entre le Nord et le Sud, ce qui signifie que les populations du Sud demeurent dans la pauvreté tandis que celles du Nord vivent dans une abondance croissante. La Chine et l'Afrique du Sud essaient de corriger ce déséquilibre. Elles tentent aussi d'organiser une coopération efficace entre les pays du Sud.

R.: Vous êtres en Chine depuis un an. Que pensez-vous de la situation en Chine? Que pensez-vous de l'opinion des Chinois sur l'Afrique du Sud?

Q.: Pour l'instant, je n'ose pas me prononcer. La Chine est un pays fascinant, d'autant qu'elle traverse une période de transformations politiques et économiques. J'ai la chance de me trouver ici à la fin du XX^e siècle. Et je serai en Chine au commencement du XXIe siècle. Ici tout le monde travaille pour le pays, pour le peuple ou pour sa famille.

J'ai visité plusieurs autres endroits en Chine, je suis toujours étonné d'entendre les gens mentionner Mandela dès que je lui parle de l'Afrique du Sud. Dans la plupart des provinces que j'ai visitées, tous mes interlocuteurs connaissaient Mandela. Les gens aimeraient beaucoup visiter l'Afrique du Sud. Cela m'encourage et me donne l'idée que les échanges dans le domaine des sciences et de la culture devraient être renforcés.

Beijing Information