Modifier la taille du texte

Modifier la taille du texte

Imprimer cet article

Commenter cet article

BEIJING INFORMATION
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
En souvenir de Nelson Mandela(1918 - 2013)>>> Anciens reportages de B.I.
Publié le 10/12/2013
La libération de Mandela : un geste plein de sagesse

nº9 1990

Les mesures du gouvernement ne peuvent donc être considérées que comme un bon début de solution du conflit racial. La communauté internationale doit rester vigilante vis-à-vis de Pretoria jusqu'à ce que l'apartheid ait été aboli.

Le 11 février, Nelson Mandela, le héros de renommée mondiale de la lutte contre l'apartheid, a été libéré sans conditions par les autorités sud-africaines après 21 années de détention.

Auparavant, dans un discours prononcé devant le Parlement, le président sud-africain F.W. de Klerk avait annoncé que l'interdiction et les restrictions qui pesaient sur trois partis politiques — dont le Congrès national africain(CNA) — et 33 autres organisations anti-apartheid, allaient être levées et que 374 détenus politiques, gardés en prison en vertu de la loi sur la sécurité et l'état d'urgence, allaient être libérés. Il a également fait savoir que la censure sur la presse allait être levée, mais seulement de façon conditionnelle.

De Klerk, le premier dirigeant à oser remettre en cause le système d'apartheid depuis l'accession au pouvoir du Parti national sud-africain blanc il y a 42 ans, a été vivement applaudi tant en Chine qu'à l'étranger. L'opinion mondiale a, en général, considéré ces gestes comme un pas vers l'élimination du système d'apartheid, pas qui va apaiser les tensions tant en Afrique du Sud que dans l'ensemble de la région.

Le régime de Pretoria n'avait pas le choix. Depuis des dizaines d'années, depuis son accession au pouvoir, le Parti national avait poursuivi une politique favorable à l'«Afrique du Sud blanche» et les Sud-Africains, en particulier les Noirs sous la direction du CNA, n'avaient jamais cessé la lutte politique, par les armes et par des moyens pacifiques. Cela a fait comprendre au régime de Pretoria que le seul moyen de se débarrasser de la lutte contre l'apartheid était de reconnaître le CNA. Ce ne serait que lorsque le gouvernement s'assiérait à la table des négociations avec le CNA qu'on pourrait apercevoir une lueur d'espoir au bout du long et tortueux tunnel de la question d'Afrique du Sud.

L'agitation politique et sociale à laquelle est en proie de longue date l'Afrique du Sud a également porté des coups sévères à son économie. Dans un pays ou les protestations politiques rassemblent souvent des milliers et même des dizaines de milliers de gens, la récession économique, l'inflation et le chômage généralisé sont inévitables.

L'isolement international est un autre facteur qui a amené les autorités sud-africaines à adopter ces mesures de réforme. L'apartheid est devenu un obstacle à l'amélioration des relations entre Pretoria et les pays de la ligne de front - Zambie, Botswana, Zimbabwe, Tanzanie, Mozambique et Angola — et l'ensemble de l'Afrique noire. En outre, les pays occidentaux ont pris diverses sanctions contre l'Afrique du Sud.

Finalement, et ce n'est pas le moins important, le CNA a ajusté sa stratégie dans le cadre de la tendance générale à la détente dans l'ensemble du monde. Tout en poursuivant sa lutte armée, il a donné la priorité à la recherche d'une solution politique par le biais de négociations. Ce changement représente un défi — en même temps qu'une occasion — pour les autorités sud-africaines.

Cependant, ce serait manquer de réalisme qu'être trop optimiste. Les bases du système d'apartheid sont encore intactes. Par exemple, la Loi sur les régions d'habitation en groupe, la Loi sur l'enregistrement des populations et la Loi sur les terres demeurent inchangées en tant qu'assises de l'apartheid. L'état d'urgence n'a pas été levé.

 

Beijing Information



Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628