Guillaume Brandel

Arrivé jeudi dans la capitale chinoise pour une visite d'Etat de deux jours qui le mènera également à Shanghai, le président de la république française, François Hollande, souhaite rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Premier Chef d'Etat occidental à rencontrer officiellement Xi Jinping, François Hollande espère nouer une relation personnelle avec la nouvelle équipe au pouvoir depuis les Sessions de l'APN et de la CCPPC le mois dernier.

A Pékin jeudi, François Hollande a martelé qu'il n'était pas acceptable que les échanges franco-chinois accusent un déficit annuel de 26 milliards d'euros, soit 40% du déficit global, et il a affirmé avoir abordé franchement la question lors de sa rencontre avec son homologue, Xi Jinping. En contrepartie, Pékin réclame la levée des barrières et des freins à l'investissement chinois dans l'Hexagone, promesse que François Hollande entend honorer.

Cette première visite officielle, placée sous le signe du commerce extérieur et de la réduction du chômage, matérialise la nouvelle diplomatie économique, lancée par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en août dernier à l'occasion de la XXème Conférence des ambassadeurs.

S'exprimant à la clôture d'un forum économique tenu à Pékin ce jeudi 25 avril 2013, le président français a noté qu'en plus des secteurs traditionnels de l'automobile, du nucléaire et de l'aéronautique, la coopération franco-chinoise s'étendait désormais à l'environnement, l'agroalimentaire, la santé et à l'économie numérique.

Du côté des contrats, la commande de 60 Airbus (42 A320 et 18 A330) par CAS, China Aviation Supplies, a été confirmée. EDF, Areva et le CGNPC ont signé un accord de coopération en vue du développement d'un nouveau réacteur de 3^e génération franco-chinois. Areva pourrait également fournir à terme une usine de retraitement des combustibles usés. Une co-entreprise sera créée entre Suez Environnement et Beijing Enterprises dans le domaine du traitement des déchets, notamment les déchets dangereux et la décontamination des sols. D'une manière générale, beaucoup de promesses de coopération formulées durant cette visite, mais peu de contrats signés.

Le président français a montré que l'Etat désirait venir davantage en aide aux PME en visitant l'usine Bernard Controls, PME devenue entreprise à taille intermédiaire (ETI). Cette société familiale créée en 1936, et aujourd'hui un des leaders mondiaux dans le secteur nucléaire, affiche un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros. Un exemple pour toutes les entreprises tricolores implantées en Chine, ou désireuse de le faire.

Mauvaise nouvelle pour la charcuterie française : alors que les acteurs de la filière porcine, impatients de connaître le même succès que le secteur vinicole, s'attendaient à une ouverture pure et simple du marché, ils ont du se contenter d'un engagement d'ouverture, à la condition que les conclusions d'une mission d'évaluation y soient favorables.

Interrogé sur les droits de l'Homme, François Hollande a affirmé avoir abordé tous les sujets avec son homologue chinois, et a rappelé ne pas distinguer la relation politique de la relation économique.

Beijing Information