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Publié le 21/09/2012
Première présentation en Chine des ouvrages du père du cubisme

Wang Wenjie

Organisée par le Centre des Echanges culturels internationaux, le China Animation Comic Game Group et la société française DSTAR, la « Première exposition en Chine de l'inventeur du cubisme Georges Braque » s'est ouverte au Musée d'art de la Cité impériale de Beijing, situé à côté de la Porte Tiananmen et de la Cité interdite.

Temps fort des échanges culturels sino-français, l'Exposition durera jusqu'au 12 octobre. Puis, les quelque 200 objets précieux gagneront la galerie de l'Université des Arts de Nanjing afin d'y être exposés du 20 novembre au 20 décembre.

« L'œuvre du maître y est abordée à travers les objets qu'il a créés et inspirés : petites sculptures se portant en bijoux, céramiques, cristaux, émaux, ou mosaïques, toutes issues de la collection aujourd'hui détenue par M. Armand Israël, conservateur du Musée Gorges Braque Métamorphoses, et telles qu'elles avaient été présentées au Louvre en 1963 », a expliqué Patrick Olivier, conseillé senior de DSTAR.

« Gorges Braque était un peintre de la France. Et c'est en peignant la France qu'il accéda au panthéon des grands noms de l'art moderne », a précisé l'Ambassadeur de France en Chine, Sylvie Bermann. « Je suis très heureuse que cette exposition historique, présentée à des millions de spectateurs à travers le monde, soit aujourd'hui accueillie en Chine, dans un lieu prestigieux. On ne pourrait rêver plus bel écrin pour ces bijoux que le musée d'art de la Cité impériale. Cette exposition, qui marque la première rencontre du père du cubisme avec la Chine, l'année du cinquantenaire de la mort du peintre, a valeur de symbole et rend hommage à la France, à la modernité, ainsi qu'à l'un des plus grands artistes du siècle passé ».

Gorges Braque (1882-1963) est un grand peintre français du 20e siècle. Né à Argenteuil au bord de la Seine, il quitta la Normandie, terre de l'impressionnisme, pour rejoindre la Provence, sur les pas de Cézanne. Son nom est associé à la création du « cubisme », issu de la critique qui fut faite de ses toiles, telles des « cubes », exposées au Salon d'automne de 1908. Il est, avec Pablo Picasso, l'un des initiateurs du cubisme. Sa collaboration étroite avec ce dernier, qu'il comparaît à une « cordée en montagne », lui valut de gravir les sommets de la modernité.

« Georges Braque est le peintre qui a crée le mouvement cubiste, c'est-à-dire la peinture de la troisième dimension, suivi par Pablo Picasso. Ce mouvement influencé par Cézanne a permis à Braque de devenir le père de la peinture contemporaine. Pourquoi Georges Braque est-il un peintre si important ? Tout simplement parce qu'il a donné à l'art du monde entier encore autre chose, une nouvelle dimension : la dimension intellectuelle », a commenté le conservateur du Musée Gorges Braque Métamorphoses, Armand Israël. « En effet, avant Georges Braque, les peintres comme les sculpteurs reproduisaient un objet tel qu'ils le voyaient. Braque, lui, utilise un objet déstructuré en différents plans géométriques pour, dans un deuxième temps, le reconstruire d'une tout autre façon, par la réflexion intellectuelle. L'objet se trouve alors totalement réinterprété par la seule volonté du peintre ou du sculpteur. Ensuite, Braque ouvrit la porte de l'abstraction en synthétisant de plus en plus ses objets pour arriver en les métamorphosant jusqu'à leur extrême limite, c'est-à-dire jusqu'à leur retirer leur existence même. Nous sommes arrivés à l'art le plus libre : l'abstrait ».

« A la fin de sa vie, Georges Braque a aussi pris conscience de n'avoir pas créé dans la troisième dimension beaucoup d'œuvres. C'est la raison pour laquelle il réalisera avec le Baron Heger de Löwenfeld et d'après ses œuvres majeures, des sculptures, céramiques, bijoux et d'autres objets et sujets dans cette période des Métamorphoses. C'est en découvrant ce dernier travail de Georges Braque qu'André Malraux, ministre de la Culture du Général de Gaulle, organisa une exposition au Palais du Louvre en 1963 juste avant la mort du Grand Maître. Ce sont les œuvres de cette période qui furent présentées à cette exceptionnelle exposition », a ajouté Armand Israël.

 

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