Des vestiges archéologiques montrent qu'il y a au moins 3000 ans, les lièvres faisaient partie du quotidien des Chinois. Une sculpture en jade de l'animal, ainsi qu'un bronze zun en forme de lièvre, ont été découverts parmi les ruines datant de la dynastie des Shang (-1600-1046), à Anyang, ville de l'actuelle province du Henan, et dans des tombes des Zhou occidentaux (-1046 -771) à Quwo, dans le nord du Shanxi.
Le légendaire Lapin de jade est également apparu sur divers objets anciens : peinture sur soie dans les tombeaux Mawangdui des Han, à Changsha, province du Hunan ; reliefs en briques dans un tombeau des Han occidentaux à Zhengzhou, province du Henan, et à Danyang, dans le Jiangsu, datant des dynasties du Nord et du Sud (420-589). Pendant le règne de l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing (1644-1911), durant la Fête du Printemps, le Lapin de jade était très représenté sur les objets produits à Yangliuqing, à Tianjin.
La littérature réserve également une large part à l'animal aux longues oreilles. Par exemple, parmi les quatre plus célèbres opéras du sud du XIIème - genre apparu à Wenzhou, au sud du Yangzi, sous les Song du Sud (1127-1279) - deux traitaient de la Lune et du lapin. Le Pavillon du culte de la Lune (閨怨佳人拜月亭) raconte la séparation forcée et les retrouvailles d'un couple sur fond de guerre. La légende du lapin blanc met en scène les retrouvailles d'une famille accidentellement causées par un lapin.
En outre, les proverbes chinois regorgent d'allusions à ce croqueur de carottes. Un exemple ? Le renard pleure la mort du lapin, ce qui signifie que l'on exprime le chagrin de la mort ou le malheur des personnes ayant une situation similaire avec lui ou elle (à suivre...)