Zhang Zhongxiang*
Le 9 juillet 2011, le Sud-Soudan a proclamé son indépendance lors d'une cérémonie officielle organisée dans sa nouvelle capitale Juba, devenant ainsi le pays le plus jeune d'Afrique. Jiang Weixin, le ministre du Logement et du Développement urbain et rural de la République populaire de Chine, a assisté à la cérémonie en tant qu'envoyé spécial du président Hu Jintao. Celui-ci, au nom du gouvernement chinois, a adressé le même jour un message de félicitations à son homologue sud-soudanais Salva Kiir Mayardit.
Déroulement comme prévu du processus
Le Sud-Soudan faisait auparavant partie de la République du Soudan. Ainsi que prévu par l'Accord de paix global conclu en 2005, un référendum sur l'autodétermination a été organisé le 9 janvier 2011, au cours duquel 98,83 % des Soudanais du Sud ont voté en faveur de la sécession. Au terme d'un semestre de préparation, la République du Soudan du Sud a accédé à l'indépendance comme prévu, devenant le 54e pays d'Afrique. L'indépendance de cet Etat est un événement majeur, célébré par ses plus de huit millions d'habitants. Les conflits Nord-Sud ont pris fin et l'indépendance offre un bel avenir en perspective au nouvel Etat. Cela devrait également exercer une influence positive en faveur de la paix et de la stabilité de la région.
Efforts de la Chine pour accélérer les négociations de paix
La Chine participe activement à la résolution des dossiers sensibles concernant l'Afrique, en s'efforçant de promouvoir la paix et la sécurité sur le continent. Depuis 1990, la Chine participe aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. A ce jour, la Chine est le membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU ayant fourni le plus grand contingent de casques bleus. Elle a participé aux actions de la Mission spéciale de l'ONU au Soudan et veillé à la bonne exécution de l'Accord de paix global par le Sud et le Nord du Soudan. Insistant sur le principe de non-ingérence, le gouvernement chinois respecte le choix et la volonté du peuple africain. La partie chinoise a soutenu le référendum du 9 janvier 2011 du Sud-Soudan, espérant qu'il se déroule de façon juste, libre, transparente, pacifique et que le résultat reflète la volonté du peuple. Le représentant spécial chinois des affaires africaines Liu Guijin s'est rendu à plusieurs reprises au Soudan, pour des missions de bons offices entre le Nord et le Sud. La Chine est aussi très active au sein du Conseil de sécurité de l'ONU ou à chaque occasion qui lui est donnée et tente d'adoucir les tensions provoquées par la situation régionale.
La Chine a toujours joué le rôle de conciliateur au cours du processus de paix au Soudan, en restant impartiale envers les deux parties. Après la signature de l'Accord de paix global de 2005, la Chine a initié des contacts officiels avec le Sud-Soudan. En 2005, Salva Kiir, alors vice-président du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a effectué une visite en Chine. En juillet 2007, M. Kiir, devenu premier vice-président du Soudan et président du gouvernement de la région autonome du Sud-Soudan, a rencontré le président Hu Jintao lors d'une nouvelle visite en Chine. En septembre 2008, le Consulat général de Chine à Juba a été établi. Le 29 juin 2011, lors de son entretien avec le président soudanais Al-Bashir qui effectuait une visite d'Etat en Chine, Hu Jintao a affirmé le respect par la Chine de la volonté et du choix du peuple soudanais, ainsi que son soutien au processus de paix entre le Nord et le Sud.
La Chine a apporté son aide au Sud-Soudan, dans la mesure de ses possibilités. Dès les années 1970, c'est-à-dire après la fin de la première guerre civile soudanaise, la Chine a envoyé une équipe médicale à Juba, Wau et Malakal, dans le Sud-Soudan et des agronomes chinois ont enseigné la culture du riz à la population locale. Depuis la fin de la seconde guerre civile en 2005, la Chine a fourni une aide financière d'un montant de plus de 60 millions de yuans, qui a permis le creusement de puits, la construction d'écoles, la mise en œuvre de formations médicales, etc. Cette aide a été fort appréciée de la population locale. Les entreprises commerciales et industrielles chinoises ont pénétré le marché du Soudan du Sud en 2005, notamment dans les domaines de l'architecture, de l'hôtellerie, ainsi que dans le cadre de projets de construction d'autoroutes, de barrages, etc.
La Chine soutient fermement l'indépendance du Sud-Soudan. Le gouvernement chinois a reconnu le pays le jour même de son indépendance et a officiellement établi des relations diplomatiques avec lui. L'Ambassade de Chine a d'ailleurs ouvert ses portes ce jour-là.
Perspectives des relations sino-sud-soudanaises
Si le Sud-Soudan vient de célébrer son indépendance, il doit désormais faire face à de nombreux défis.
Le Sud-Soudan mise sur le rôle positif de la Chine en ce qui concerne sa reconstruction. Membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine veille activement aux intérêts des pays en développement sur la scène internationale. La reconnaissance de la République du Soudan du Sud le jour de son indépendance témoigne d'ailleurs du grand soutien politique de la Chine. L'économie chinoise occupe aujourd'hui le deuxième rang mondial et le pays possède les plus importantes réserves de devises du monde. La coopération entre la Chine et les pays africains dans le domaine de la construction d'infrastructures a produit des résultats remarquables et a été saluée par la communauté internationale. Elle comporte plusieurs autres avantages, notamment en termes de capitaux, de technologies et d'efficacité des travaux.
Actuellement, les pays africains et la Chine sont en train d'établir un nouveau partenariat stratégique, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique, les échanges et l'inspiration mutuelle sur le plan culturel. L'aspect le plus réjouissant des relations sino-africaines est sans doute la sincérité, l'amitié, l'égalité et les avantages mutuels qui les caractérisent. Nous sommes persuadés que si de tels principes sont respectés, de brillantes perspectives attendent la Chine et le Sud-Soudan.
*L'auteur est chercheur au Centre d'Asie occidentale et d'Afrique de l'Institut des études internationales de Shanghai.
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