Des images satellites prises avant et après le séisme dévastateur d'une magnitude de 9,0, suivi d'un tsunami, dans le nord-est du Japon, montrent deux endroits totalement différents.
Avant les catastrophes, la région montrait des signes d'espoir et de vitalité, avec des villes prospères, des villages calmes, des routes en bon état et des terres recouvertes de verdure.
Mais après le séisme et le tsunami, la région était imprégnée d'une atmosphère de désespoir et de dépression, avec des immeubles effondrés, des maisons inondées, des ponts coupés et des débris partout.
Le monde a rapidement changé lorsque la terre a tremblé le 11 mars à 14h46 (05h46 GMT).
Jeudi matin, le bilan provisoire du tremblement de terre et du tsunami faisait état de plus de 9 500 morts confirmés et de plus de 16 000 disparus, ainsi que de très lourds dégâts.
Peut-être que l'homme est incapable d'empêcher que de telles catastrophes naturelles ne se produisent, mais il peut en tirer des leçons et mieux gérer une telle situation à l'avenir.
DES DESASTRES IMPORTANTS ET MULTIPLES
L'après-midi du 11 mars, Masabumi Yamauchi, âgé de 62 ans, attendait des clients dans sa poissonnerie située au bord de la mer. Tout d'un coup, il a senti la terre trembler considérablement et a tout de suite compris qu'un séisme violent se produisait.
Il a quitté sa boutique en courant pour se réfugier sur une colline à proximité, la radio locale annonçant qu'un tsunami approchait.
Il a peine eu le temps de reprendre son souffle qu'il a vu des vagues noires d'une hauteur de 20 mètres gagner la plage et engloutir tout sur son passage, y compris sa petite boutique. Après le tsunami, il ne restait que des débris.
Le lendemain, la situation était encore pire : Yamauchi apprenait à la radio qu'il y avait une fuite radioactive dans une centrale nucléaire de Fukushima, située à environ 280 km de chez lui, car le tsunami avait détruit les systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires.
Les catastrophes multiples - le séisme, le tsunami et la fuite radioactive - ont choqué Yamauchi et ses compatriotes.
La population japonaise est à la fois psychologiquement et matériellement préparée à faire face au séisme puisque le pays est fréquemment secoué par les tremblements de terre. Mais ces catastrophes en chaîne ont porté un sérieux coup au gouvernement et au peuple japonais.
Le séisme du Japon a fait de multiples dégâts, a été d'une magnitude importante et a fait de gros ravages, et beaucoup de monde s'en rappellera, dans la douleur, en raison de ces caractéristiques.
VERS UN RENFORCEMENT DES MESURES DE PRECAUTION ET DE LA COORDINATION INTERNATIONALE
Lors du séisme de Hansin (Japon) en 1995, environ 650 000 immeubles ont été détruits et plus de 6 000 personnes ont été tuées dans l'effondrement de ces immeubles.
Après cette catastrophe, le Japon a révisé sa loi sur la construction, et fortifié toutes les routes, tous les ponts et toutes les habitations civiles du pays.
Par ailleurs, le Japon a mis en place un système de lois pour prévenir et traiter les catastrophes naturelles, surtout les séismes.
Cependant, un tsunami avec des vagues de 20 mètres se formant en un clin d'œil est quelque chose sans précédent pour le Japon.
Beaucoup de monde a survécu dans leurs maisons fortifiées lorsque le séisme a eu lieu, mais bon nombre d'entre eux sont morts dans le tsunami qui a suivi le séisme.
Pour beaucoup, la fuite radioactive a surgi de nulle part, représentant ainsi une sérieuse menace pour les personnes habitant autour de la centrale.
Zhang Liqun, chercheur au Centre de recherche pour le développement du Conseil d'Etat de Chine, a indiqué que les récentes catastrophes qui se sont produites au Japon avaient montré que l'humanité ne devait pas faire confiance aux projets de prévention, aussi solides qu'ils puissent paraître.
Au moins 128 pays et régions et 33 organisations internationales ont offert leur aide au Japon, alors que plus de 600 secouristes étrangers de 12 pays sont venus en aide au Japon.
Néanmoins, le mécanisme de coordination au niveau de l'application de l'aide internationale a montré des défauts.
Le journal japonais Sankei Shimbun a indiqué que plus de travail devait être fait pour mieux déterminer les zones de travail des équipes de secours internationales, améliorer leur communication avec les départements japonais concernés et fournir un meilleur service de traduction pour eux.
LA SECURITE NUCLEAIRE DOIT ETRE ASSUREE
Le terrible accident nucléaire de Tchernobyl, dans l'ex-Union-Soviétique, en 1986, a coûté la vie à près de 10 000 personnes et a pollué plus de 60 000 kilomètres carrés de terre.
La fuite radioactive à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a rappelé une fois de plus à l'être humain les dangers de l'énergie nucléaire.
D'après Yu Zhuoping, conseiller à la Société nucléaire de la Chine, un accident nucléaire dans une région représente une menace pour d'autres régions du monde.
Il est encore difficile de savoir l'impact qu'aura l'accident nucléaire de Fukushima sur le Japon et d'autres pays, mais ses ondes de choc ont touché les nerfs du monde.
L'énergie nucléaire est le fruit précieux de la sagesse de l'être humain. Au moment où les ressources de combustible fossile s'épuisent de plus en plus, l'énergie nucléaire, en tant qu'énergie propre, est un important choix pour le développement durable.
L'accident de Fukushima a montré que la sécurité nucléaire devait être considérée comme la priorité absolue dans la planification d'une centrale nucléaire pour que l'énergie nucléaire puisse être plus sûre et mieux servir l'être humain.
L'accident a également montré que de plus grands efforts devaient être déployés pour choisir l'emplacement, améliorer la conception de la structure et perfectionner les procédures d'exploitation pour les centrales nucléaires.
LES RETOMBEES ECONOMIQUES DOIVENT ETRE CORRECTEMENT GEREES
Les multiples catastrophes ont sévèrement frappé les marchés boursiers et financiers du Japon.
Le 15 mars, le marché boursier du Japon, à un moment donné, a chuté de 14%, et 500 milliards de dollars américains ont disparus du marché.
Le 17 mars, le taux de change du yen japonais par rapport au dollar américain a atteint son niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale, et les grandes économies occidentales ont dû intervenir sur le marché des devises.
Le 21 mars, Vikram Nehru, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Asie de l'Est et Pacifique, a annoncé que les catastrophes ont entraîné une perte économique de 123 milliards à 235 milliards de dollars.
De nombreuses usines automobiles, de pétrochimie et de semi-conducteurs dans les régions côtières du nord-est du Japon ont été affectées, et beaucoup d'entre elles ont dû suspendre leurs activités.
Les catastrophes et leurs graves répercussions économiques ont montré que les gouvernements de divers pays devaient prendre une série de mesures, notamment injecter des capitaux, renforcer la confiance du marché, aider les usines à reprendre la production dès que possible et chercher à obtenir l'aide financière internationale, pour s'attaquer aux problèmes économiques causés par les grandes catastrophes naturelles.
Toutefois, des économistes optimistes ont indiqué que la reconstruction post-séisme aurait besoin d'une grande quantité de matériaux, et pourrait créer de nombreux emplois et aider à relancer l'économie japonaise en récession.
L'HUMANITE DOIT VIVRE EN HARMONIE AVEC LA NATURE
Des catastrophes naturelles ont souvent ravagé notre planète et frappé durement les êtres humains.
Au cours de la dernière décennie, le tsunami survenu fin 2004 en Indonésie a fait 200 000 morts ou disparus, le séisme de Wenchuan dans le sud-ouest de la Chine en 2008 a fait des dizaines de milliers de morts, et le séisme de Haïti en 2010 a coûté la vie à 300 000 personnes.
En dépit des technologies avancées, les individus sont souvent impuissants face aux grandes catastrophes naturelles inattendues. L'humanité souffre aussi souvent de la punition de la nature à cause du développement déséquilibré, de la pollution, du gaspillage de ressources et d'autres erreurs commises.
Nous devons comprendre, réfléchir et tirer des leçons des catastrophes naturelles. C'est seulement de cette façon que nous pourrons mieux faire face aux catastrophes imprévisibles et vivre une vie meilleure sur Terre.
Source: Xinhua
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