Dans les années 1970, le taux de naissance par césarienne était de 5 % en Chine, mais il approche aujourd'hui de 50 %. Il s'agit d'un record mondial embarrassant. Ce chiffre anormal a déjà attiré l'attention de la communauté internationale. Un rapport publié au début de l'année 2010 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montre qu'entre octobre 2007 et mai 2008, le taux de césarienne a atteint 46,2 % en Chine, trois fois plus que le plafond de 15 % recommandé par l'OMS.
À présent, le problème dépasse largement le domaine médical. D'une part, on accuse les hôpitaux de rechercher le profit avant tout, tandis que ceux-ci affirment devoir obéir à leurs patients.
Le 9 septembre 2010, la conférence annuelle des directeurs d'hôpitaux provinciaux du pays a été organisée à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong. Les participants ont souligné leur inquiétude et prôné un recours moins fréquent à la césarienne. En outre, la Chine a récemment lancé un programme de promotion de l'accouchement naturel, afin d'encourager les naissances par voie basse.
L'endurance physique et psychologique plus faible des citadins constitue une cause majeure du fort taux de césarienne. Hormis des raisons objectives, de plus en plus de futures mères choisissent de leur propre initiative l'opération, pour diminuer le plus possible la durée de la douleur, en particulier les « post-1980 » (la génération née après 1980), moins prompts à regarder à la dépense. En effet, le coût d'une césarienne est bien plus élevé que celui d'un accouchement naturel.
En outre, le problème du calendrier de scolarisation des enfants pousse certaines femmes enceintes à choisir la césarienne. Cela est étroitement lié à la situation nationale. Chaque année, la dernière décade du mois d'août voit une période de pointe dans les maternités, où quantité de jeunes femmes demandent une opération pour s'assurer que leur bébé naisse avant le premier septembre, le jour de la rentrée des classes en Chine.
L'hôpital du Peuple de Shenyang (chef-lieu du Liaoning) révèle un taux de césarienne de 78 % au mois d'août 2009, et de 68 % en août de cette année. L'hôpital de l'Université de Ningbo (province du Zhejiang) accueille en moyenne dix nouveau-nés chaque jour. Du 29 au 31 août, ce chiffre a atteint 55, dont 42 naissances par césarienne.
Ce phénomène résulte d'un règlement de la Loi sur l'Éducation, selon lequel les parents ou tuteurs doivent s'assurer que leurs enfants âgés de six ans et plus assistent à l'éducation obligatoire. Les enfants nés après le 1er septembre doivent attendre un an pour entrer à l'école primaire, même si un seul jour les sépare de leur sixième anniversaire.
Actuellement, les relations tendues entre les hôpitaux et les patients contribuent également au taux anormalement haut de césarienne, qui est considérée comme sûre et moins susceptible de donner lieu à des différends que l'accouchement par voie basse.
« L'accouchement naturel comporte de nombreux risques de problèmes inattendus », indique Niu Jianmin, directeur du département de maternité de l'Hôpital d'hygiène pour les femmes et enfants du Guangdong. « Dans les pays occidentaux, les hôpitaux ne sont pas responsables en cas d'accidents médicaux, s'ils opèrent conformément aux normes en vigueur. Ainsi, leur taux d'accouchement naturel est beaucoup plus fort que le nôtre ».
Beijing Information
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