Pendant la période du Xe siècle au XIIIe siècle, le Tibet passa d'une société esclavagiste à une société féodale. Depuis le milieu du XIIIe siècle, le Tibet relève officiellement du gouvernement central de la Chine. Tous les gouvernements centraux chinois exercèrent leur juridiction effective et sous différentes formes au Tibet. Après avoir vécu le processus historique de l'établissement, de l'essor et du déclin, le système de servage féodal du Tibet caractérisé par la fusion des pouvoirs temporels et spirituels se putréfiait et sombrait dans la décadence au milieu du XXe siècle.
Perdurant plus de mille ans au Tibet, le système de servage féodal fit naître deux classes dévoilant un énorme fossé entre les riches et les pauvres et des statuts sociaux tout à fait opposés. La classe des maîtres de serfs, y compris les membres du gouvernement, la noblesse et les monastères (dénommés usuellement « trois catégories des seigneurs »), qui ne représentaient que 5 % de la population du Tibet, possédaient la totalité des terres, des montagnes, des forêts, des prairies, des bestiaux et des serfs et vivaient dans une opulence scandaleuse. À la même époque, les esclaves et les serfs qui représentaient 95 % de la population tibétaine et qui étaient la principale source de richesse de la société, furent complètement dépossédés et vivaient dans une misère atroce. Ils ne pouvaient pas jouir des droits fondamentaux et d'une quelconque dignité humaine et ne pouvaient que placer leur aspiration dans une vie ultérieure illusoire. |
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Chen Zonglie
Avant 1959, la société traditionnelle tibétaine, plus ténébreuse et arriérée que l'Europe médiévale, était caractérisée par le servage féodal et l'union du temporel et du spirituel. Le pouvoir était depuis longtemps concentré entre les mains des fonctionnaires, aristocratie et clergé, une telle superstructure à l'origine du déclin croissant de l'ancien Tibet qui ne faisait ressentir que l'inertie et l'asphyxie.
En 1956, M. Chen Zonglie à l'âge de 24 ans s'était rendu au Royaume des Neiges, où il avait vécu 25 ans, période d'or de sa vie. Avec son appareil-photo, il a immortalisé la quasi-totalité des épisodes de l'apaisement de la rébellion, devenant témoin oculaire de l'époque la plus mouvementée dans l'histoire du Tibet, où le servage féodal, existant depuis plus d'un millénaire, s'est débattu désespérément avant de s'effondrer complètement.
Se démenant entre les villages, les régions pastorales et les villes, le photographe a vu de ses propres yeux d'importants événements historiques, tels que la réforme démocratique, l'escalade du Mont Gomolangma (Everest) par des alpinistes chinois, l'établissement de la Région autonome du Tibet. Des centaines de photos prises par lui et recueillies dans cette rubrique témoignent des changements considérables d'ordre politique, économique, religieux et culturel qu'a connus la société tibétaine de 1956 à 1980.
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C V de Chen Zonglie
Né en mars 1932 à Changzhou, province du Jiangsu, M. Cheng Zonglie commença à étudier en septembre 1954 à l'Institut de Cinéma de Beijing, avant de travailler en 1956 comme photographe pour l'agence du journal « Le Quotidien du Tibet », où il était chargé d'éditer deux rubriques intitulées « Photos du Plateau » et «Photos bimensuelles».
Début 1981, il fut muté au poste de photographe à l'agence de Beijing Information, où il a été nommé successivement directeur du service photographique et membre de l'équipe de rédaction. En 1994, il prit sa retraite.
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