L'Assemblée annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale s'est tenue du 8 au 10 octobre à Washington aux États-Unis. Vu que le sommet du G20, qui sera organisé en novembre 2010 à Séoul en Corée du Sud, marquera la date limite de la réforme des quotes-parts du FMI, les diverses parties devraient certainement faire preuve de beaucoup de stratégie dans cette partie d'échecs. A l'issue de l'Assemblée annuelle, le pouvoir de vote des pays émergents comme la Chine, a augmenté tandis que le poids de l'Union européenne dans le comité exécutif du FMI, diminué.
En effet, la réforme des quotes-parts est toujours considérée comme le point clé de la réforme du FMI. Actuellement, les États-Unis y sont les plus influents avec 17,09 % des voix. Viennent ensuite le Japon (6,12 %), l'Allemagne (5,98 %), la France (4,94 %), l'Angleterre (4,94 %), et la Chine (3,72 %). Cependant, du fait des changements économiques que le monde a connus et est en train de connaître, le statut des économies naissantes et des pays en développement est considérablement revalorisé. Lors du sommet du G20 à Pittsburgh (États-Unis) au mois de septembre 2009, les leaders des vingt pays ont consenti à un transfert d'au moins 5 % des quotes-parts du FMI et de 3 % de la Banque mondiale vers les pays en développement. Au mois d'avril 2010, la Banque mondiale a pris l'initiative d'effectuer la réforme du pouvoir de vote, décidant de transférer 3,13 % du pouvoir de vote vers les pays en développement, ceux-ci représentant désormais 47,19 % du total.
Selon un document interne du FMI, le projet de réformes que les pays membres du FMI discutent pour le moment augmentera considérablement le pouvoir de vote des pays émergents, tels que la Chine, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Corée du Sud et la Turquie, en matière de grands dossiers de crédits et de questions économiques internationales. Si le pouvoir de vote de la Chine est porté à 6 %, elle représentera la deuxième ou la troisième place au sein du FMI.
« Le pouvoir de vote de la Chine dans le FMI doit correspondre à son poids économique, qui occupe déjà la deuxième place dans le monde, juste derrière les États-Unis. Ainsi cette nouvelle position est tout à fait justifiée et augmentera l'influence internationale de la Chine, ainsi que ses responsabilités dans le domaine de supervision et de contrôle des affaires économiques internationales », a déclaré Sun Huayu, directrice du Centre de recherche de la monnaie internationale de Chine relevant de l'Université des Relations économiques et commerciales avec l'Etranger.
« Il est toujours plus facile d'augmenter la quote-part de certains pays que de réduire celle des autres », a expliqué Zhu Min, ancien sous-directeur de la Banque populaire de Chine et conseilleur spécial du directeur général du FMI. Il a également fait allusion à l'existance des obstacles en matière du transfert des quotes-parts et du pouvoir de vote.
En fait, ces obstacles se manifestent par la confrontation entre les États-Unis et l'Europe. Au mois d'août 2010, les États-Unis ont voté pour la première fois contre la disposition des 24 sièges dans le comité exécutif du FMI, les statuts de celui-ci n'en prévoyant que 20 uniquement. En demandant aux pays européens de céder davantage de places aux pays émergents, certains États membres seront forcés de perdre l'administrateur qui les représentait et les 9 sièges que détiennent les pays européens actuellement sont dans la ligne de mire.
« Les ministres des Finances de l'UE ont approuvé le 1er octobre la proposition de partager deux sièges du comité exécutif avec les économies naissantes. Mais dans le même temps, ils demandent aux États-Unis d'abandonner leur droit de veto aux décisions d'importance du FMI », a indiqué Sun Huayu.
En effet, les obstacles de la réforme des quotes-parts lancée l'année dernière par le G20 proviennent principalement des États-Unis. Selon une règle tacite, le directeur du FMI est un Européen, alors que le président de la Banque mondiale est un Américain. Au FMI, une décision d'importance doit être approuvée par au minimum 85 % des votants (parmi les 187 pays), mais les États-Unis possèdent 16,74 % du pouvoir de vote, c'est-à-dire qu'ils peuvent bloquer l'adoption de n'importe quelle décision. Si ce pays hyperpuissant ne veut pas abandonner son droit de vote, l'UE ne désire pas diminuer ses sièges du comité exécutif du FMI.
Beijing Information
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