Le gisement Simandou en Guinée.(Photo: worldnewssc.com)
Li Ruoxin (Xinhua)
Le 29 juillet, la société chinoise Chalco (Aluminum Corporation of China limited) a officiellement signé un accord de coopération avec Rio Tinto, selon lequel les deux parties s'associeront dans un projet d'exploitation minière en Guinée. Le 19 mars dernier, ces deux groupes miniers avaient déjà abouti à un mémorandum d'accord concernant la création d'une co-entreprise pour gérer le gisement de minerai de fer Simandou (Guinée). Chalco investira au total 1,35 milliard de dollars afin de détenir 47 % des parts de la co-entreprise. Avec une capacité de production annuelle de plus de 70 millions de tonnes, le gisement offrira un accès privilégié au marché chinois.
Simandou, pas de bénéfice à court terme
Le gisement Simandou en Guinée est considéré comme l'un des plus importants gisements de minerai de fer du monde. Facile à exploiter, il est aussi le gisement vierge ayant le plus fort potentiel. Dès 2003, Rio Tinto avait obtenu le droit d'exploitation de ce gisement. Selon le rapport d'exploration publié en 2008 par ce géant anglo-australien, la réserve de Simandou est de 2,25 milliards de tonnes, et la réserve en ressources, 5 milliards de tonnes. Malgré cela, l'exploitation à Simandou est risquée, non seulement à cause du niveau très bas de l'infrastructure, mais aussi en raison de la situation politique locale instable. En fait, en 2008, le gouvernement guinéen avait récupéré par la force les zones nº1 et nº2 du gisement. Le projet de Rio Tinto à Simandou ne se déroulait donc pas sans obstacle, et le groupe avait besoin d'être épaulé. Chalco est donc arrivé au bon moment. Les entreprises chinoises préfèrent des partenaires occidentaux dans l'exploitation minière en Afrique et en Amérique latine.
Malgré la participation de Chalco, le gisement Simandou ne sera pas rentable en court terme. La mise en production est prévue d'ici 3 à 5 ans. Pendant cette période, le géant de l'aluminium chinois devra énormément investir dans les infrastructures. De toute façon, le marché boursier paraît optimiste quant à ce partenariat sino-australien. Quelques jours avant la signature de l'accord de coopération, les actions de Chalco augmentaient de 6,38 %.
Chalco avaient des vues sur le fer depuis longtemps
Géant des métaux non-ferreux chinois, Chalco s'est donc jeté sans surprise sur cette occasion. Il y a une semaine, la Commission d'Etat de contrôle et de gestion des biens publics a signé l'avis portant sur le réajustement des gestions principales de Chalco qui couvrent désormais l'exploitation des ressources minières (pétrole et gaz naturel non compris), la métallurgie des métaux non-ferreux, le commerce associé ainsi que les services d'ingénierie et technique.
En fait, certains indices révélaient déjà les ambitions de Chalco dans le domaine du fer. En février 2009, le groupe a acheté 15 % des droits d'action de la société Hamersley détenus par Rio Tinto, sachant que cette société possède une réserve en fer de 12,4 milliards de tonnes.
Selon le rapport de travail semestriel de Chalco, durant les six premiers mois de l'année, les productions d'oxyde d'aluminium, d'aluminium par électrolyse et de matières en aluminium transformé ont respectivement augmenté de 52,6 %, de 34,9 % et de 32 %. Celles de cuivre raffiné et de matières en bronze transformé, de 43 % et de 32 %. Et pour le second semestre, la société souhaite accélérer sa mutation en un groupe minier international multi-métal. Et au cours de cette transformation, le fer jouera un rôle important.
Beijing Information
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