Les leaders du G20 réaffirment leur attachement aux réformes financières, au libre-échange et au développement.
Yan Wei
Lors du récent sommet de Toronto, les dirigeants des vingt principales économies de la planète sont parvenus à un consensus sur une série des questions cruciales allant de la réduction des déficits à l'opposition au protectionnisme.
Le sommet, qui s'est tenu les 26 et 27 juin, s'est focalisé sur le thème « reprise et renaissance ». Il s'agissait de la première édition du sommet en tant que forum pour la coopération économique internationale, tel que cela avait été décidé au sommet de Pittsburgh, en septembre 2009.
Les économies développées ont promis de réduire de moitié leur déficit d'ici à 2013, ainsi que de stabiliser et réduire leur dette à horizon 2016, selon un communiqué publié à l'issu du sommet.
Pendant que les pays en déficit prendront des mesures d'économie, les pays excédentaires feront des réformes afin de réduire leur dépendance à la demande extérieure, en exploitant les sources de croissance internes.
Le G20 a également pris des mesures visant à améliorer la transparence et la régulation des hedge funds, des agences de notation, et des marchés de dérivés de crédit.
La déclaration n'a pas intégré les projets de taxe bancaire ou de taxe sur les transactions financières, proposés par quelques pays occidentaux.
Concernant la réforme des institutions financières internationales, la déclaration explique que le G20 tentera de renforcer "la légitimité, la crédibilité et l'efficacité » de ces institutions.
Par exemple, le G20 a approuvé la réforme portant sur une nouvelle répartition des droits de vote au sein de la Banque mondiale, en faveur des économies en développement et en transition.
Le Groupe des 20 a également pressé le FMI à terminer ses réformes avant le prochain sommet, en novembre à Séoul, afin d'offrir une plus grande représentation aux pays émergents et aux PVD, fixée à au moins 5% lors du sommet de Pittsburgh.
Le G20 a promis une amélioration du processus de sélection des dirigeants des institutions financières internationales.
La volonté de combattre le protectionnisme et de promouvoir le commerce et l'investissement a été réaffirmée.
Pour ce faire, le G20 s'est engagé, jusqu'à la fin 2013, à ne pas élever les barrières à l'investissement et au commerce, et à ne pas imposer de nouvelles restrictions sur l'importation ou des mesures stimulant les exportations qui ne soient pas en accord avec les règles de l'OMC.
Les dirigeants du G20 se sont donné rendez-vous pour deux nouvelles réunions, en novembre 2011 en France, et en 2012 à Mexico.
La voix de la Chine
Dans son discours, le président chinois Hu Jintao a plaidé pour un changement d'angle, de la coordination des mesures de stimulation à la stabilisation de la croissance, et de réponses court-termistes à une gouvernance à long-terme.
Les membres du G20 devraient soutenir les pays écrasés par la crise des dettes souveraines, a affirmé le président. Ils devraient promouvoir la réforme de la régulation financière internationale afin d'établir un système favorable à l'économie réelle.
Tout en soutenant cohérence des principes de régulation, a dit Hu, les différences entre les marchés financiers de nombreux pays devraient être davantage pris en compte. Les membres du G20 devraient également soutenir l'augmentation des pouvoirs du FMI, afin qu'il puisse renforcer le contrôle des politiques macroéconomiques, en particulier celles des pays émettant les plus grandes réserves de devises, comme le dollar.
Plus important encore, ils devraient construire un commerce global libre et ouvert, et les différends commerciaux devraient être réglés par la consultation.
A propos du rôle tenu par la Chine dans la réponse à la crise financière, le président chinois a estimé que son pays avait contribué à la reprise économique régionale et mondiale en mettant en place un plan de stimulation économique, ainsi qu'en venant en aide aux pays en voie de développement.
Par exemple, la Chine a doté le FMI de 50 milliards de dollars suite à la crise, demandant à ce que cet argent soit utilise en priorité pour aider les pays les moins développés.
La Chine a donné 10 milliards de dollars au Fond d'investissement China-ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), en plus des 15 milliards prêtés aux pays de ASEAN.
Elle a étendu son prêt aux pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai de 10 milliards de dollars, et a versé la même somme en prêt aux pays africains, tout en annulant la dette des plus pauvres.
Afin d'offrir à l'économie mondiale un développement durable, il est impératif que le monde apporte son aide aux pays en développement, afin qu'ils réalisent leur potentiel de développement, a expliqué le président chinois.
Les membres du G20 doivent tout faire pour réaliser à horizon 2015 les objectifs de développement pour le millénaire de l'ONU, la lutte contre la pauvreté et la faim, l'éducation pour tous, et l'égalité des sexes, a exhorté Hu Jintao.
A propos du G20
Fondé en 1999, le G20 est composé des pays suivants : Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, République de Corée, Russie, Arabie Saoudite, Afrique du sud, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis, Europe.
Les membres du G20 représentent 90% de la production économique globale, 80% du commerce mondial, et les deux tiers de la population mondiale.
Précédentes éditions
Washington
En novembre 2008, alors que la crise financière s'étendait au monde entier, le G20 a tenu sa première réunion à Washington. Les dirigeants ont mis en évidence les causes de la crise, promettant de renforcer la coopération en matière de lutte contre le protectionnisme et de promotion de la croissance économique. Ils ont par ailleurs dressé un plan d'action pour s'attaquer aux problèmes économiques et financiers globaux.
Londres
Lors du second sommet en avril 2009, le G20 s'est engagé à fournir 1000 milliards de dollars supplémentaires pour le FMI et la Banque mondiale. Le groupe est également tombé d'accord pour renforcer la régulation et le contrôle de la finance.
Concernant la réforme des institutions financières, les dirigeants du G20 ont décidé d'établir un Conseil de stabilisation financière, en remplacement du Forum de stabilisation financière. Le nouveau Conseil est chargé du contrôle des risques macroéconomiques et financiers, en collaboration avec le FMI.
Pittsburgh
En septembre 2009, les dirigeants du G20 se sont rencontrés à Pittsburgh. Ils ont souhaité accroître le pouvoir des pays en développement et des marches émergents dans le FMI à 5%, et de leur accorder 3% des droits de vote au sein de la Banque mondiale. Enfin, le G20 a été désignéPremier Forum de coopération économique internationale.
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