La fouille d'une épave permet d'en apprendre plus sur le voyage par la mer et le commerce extérieur dans la Chine ancienne.
Zan Jifang
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Opération réussie : une multitude d'objets en porcelaine ancienne est récupérée dans le Nan'ao 1 le 16 mai 2010 (CFP) |
Après un mois d'investigations, les fouilles archéologiques de reliques à bord du Nan'ao 1, un cargo de la fin de la dynastie Ming (1368-1644) englouti dans l'océan depuis fort longtemps, ont débuté le 10 mai 2010. Jusqu'à présent, plus de 4 000 pièces de porcelaine, pour la plupart intactes, ont été retrouvées.
Les reliques
Gisant sur le sol océanique à environ 27 mètres de profondeur, le navire a été découvert pour la première fois dans les eaux près de l'île de Nan'ao à Shantou, dans la province du Guangdong au sud de la Chine, le 25 mai 2007. Alors qu'il manque la partie supérieure du bateau, l'épave mesure environ 25 mètres de long et 7 mètres de large. Recouvert d'une épaisse couche de vase, le navire, ainsi que sa marchandise, a été très bien préservé.
Les reliques trouvées dans l'épave étaient essentiellement des objets en porcelaine, a dit le Bureau du patrimoine culturel du Guangdong (GBCH). Il s'agit majoritairement d'assiettes, de bols, de tasses, de pots et de vases en porcelaine « bleu et blanc » fabriqués à Pinghe, dans le Fujian, au sud-est de la Chine, et à Jingdezhen, dans le Jiangxi, à l'est du pays. De plus, un petit nombre de pots en métal et en céramique émaillée et d'assiettes en cuivre a été retrouvé.
« Les fours de Pinghe étaient célèbres pour leur production de porcelaine pour l'étranger durant les dynasties Ming et Qing (1368-1911) » a dit Chen Huasha, une experte du Musée du Palais impérial à Beijing. « En comparaison, les produits de Jingdezhen étaient d'une plus grande finesse et recouverts d'un enduit plus épais. »
Avant le sauvetage de l'épave, on estimait que le nombre de pièces de porcelaine chinoise à bord du bateau était situé entre 10 000 et 60 000. « Le Nan'ao 1, qui transportait une cargaison importante, est manifestement un trésor maritime rare, mais il est encore trop tôt pour dire combien de reliques culturelles il contient. » a dit Wei Jun, directeur-adjoint du GBCH, qui est aussi responsable de la fouille sous-marine du navire.
Parmi les reliques découvertes, six assiettes et quelques pièces en cuivre ont soulevé une grande attention, car le commerce de cuivre à l'étranger était interdit sous la dynastie Ming, ce qui amène certains à penser que le Nan'ao 1 était un navire de contrebande. Mais les objets en cuivre à eux seuls ne suffisent pas à prouver que le navire a servi à des actes de trafic clandestin.
Li Ji, directeur-adjoint du Musée du Palais impérial, a dit que certaines lois sur le commerce, qui avaient été proclamées par la cour impériale, n'existaient que sur le papier, et pas dans la pratique. Ainsi, il était courant que des navires marchands transportent clandestinement des biens de contrebande. D'autre part, les objets en cuivre ont très bien pu servir de ballast.
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La protection du trésor : des militaires chinois protègent les reliques extraites du Nan'ao 1 jour et nuit. (CFP) |
Grande découverte : des archéologues nettoient les objets en porcelaine récupérés dans le Nan'ao 1 le 17 mai 2010 (LONG CHENGTONG) |
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