Wang Meng
« Aller vers le monde » est une expression qui a été popularisée à la suite de l'ouverture et des réformes en Chine. Le slogan des Jeux olympiques de Beijing : Un monde, un rêve, symbolisait l'amélioration des liens entre la Chine et le reste du monde.
Dans la mémoire des Chinois, le monde était associé à de mauvais souvenirs. Mais aujourd'hui, nous pouvons enfin aller vers le monde, et proclamer haut et fort « Bienvenue en Chine ». Après les JO 2008 et les Jeux paralympiques, l'Exposition universelle de Shanghai constitue pour la Chine une nouvelle occasion de se réjouir, une occasion de découvrir les autres pays et villes du monde.
Depuis 1843, date à laquelle Shanghai est officiellement devenue un port commercial, elle ne cesse d'assimiler différentes cultures, anciennes et modernes, asiatiques et occidentales. J'ai entendu que dans de nombreuses langues occidentales, le mot « Civilisation » vient du latin « Civitas » (cité), et je crois que ce n'est pas une coïncidence. Le développement des villes, lieux d'échanges et d'innovations permanentes, a largement contribué à l'accélération du progrès social. Ainsi le thème de l'Exposition universelle de Shanghai : Meilleure ville, meilleure vie, est dérivé des expériences et des espérances de l'Homme.
Cependant, dans la période que nous traversons, la vie citadine est confrontée à davantage de défis, tels que la démographie, le manque de ressources, la pollution et les tensions communautaires. J'espère que l'Expo attachera de l'importance à ces problèmes, en offrant une plate-forme d'échanges et de réflexion, à l'instar de la « Déclaration d'Istanbul », publiée en 1996 par l'ONU : Il faut que nos villes soient des milieux où les êtres humains vivent et s'épanouissent dans la dignité, la santé, la sécurité, le bonheur et l'espoir.
Utopies, ville idéale, cité-jardin… nous n'avons cessé au cours des derniers siècles de rechercher l'harmonie urbaine, l'équilibre en termes d'espace, d'ordre, ainsi que de vie matérielle et spirituelle. L'Expo de Shanghai contribue à cette recherche.
Ceux qui aiment la littérature, comme moi, maudissent souvent les forêts de béton et les embouteillages interminables, se lamentant de la disparition progressive des campagnes.
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