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La Chine que j'aimais…

 

Anne-Marie Laulan, Conseiller de la Direction à l'Institut des Sciences de la Communication du CNRS, a participé au colloque « Diversité culturelle et harmonie dans la société internationale », qui s'est tenu en mars dernier à l'Institut de diplomatie de Chine, à Beijing. A cette occasion, cette philosophe de formation et professeur émérite de sociologie a accepté de livrer à Beijing Information ses impressions sur la Chine.

Une première visite, il y a trente ans, après le Japon et dans la même période que le continent nord américain me fit placer la Chine en tête du classement personnel de tous mes voyages (ex aequo avec la Grèce, à dire vrai). Mes critères de choix étaient (et demeurent) : la qualité des contacts humains, la beauté de l'architecture, la splendeur des paysages.

Revenir à Pékin, trente ans après, n'allait pas sans procurer une appréhension intérieure ; retrouverai-je ce pays, ces monuments, ces habitants tellement ouverts à l'étrangère venue de France (dans le cadre des amitiés franco chinoises) ? J'avais connu l'écoute, les prévenances, les discussions courtoises mais sincères ; de la subtilité déférente mais dépourvue de servilité dans les hôpitaux visités, (entre médecins), vu des entreprises où de frêles jeunes femmes pilotaient d'énormes ponts roulants et d autres où des hommes vigoureux brodaient avec des fils de soie. J'avais, à l'époque, reçu de silencieuses leçons d'humilité à la présentation sans agressivité d'autres modèles de santé, d'organisation du travail, des rapports hommes/femmes, du commerce.

Le tout en vingt cinq jours de Pékin à Canton, dans la gaieté, l'humour et la simplicité amicale de nos jeunes interprètes. Y compris lors de la dérogation au programme officiel par suite d'une panne de moteur en plein centre du pays, « sans histoire, sans monument, rien de touristique », se désolaient nos guides ; donc la ville ordinaire, la campagne quelconque, la cuisine locale. Enchantement durable.

2010, à l'occasion de la fête de la Francophonie, j'ai l'honneur d'une invitation, grâce à l'Ambassade de France, pour un Colloque organisé par l'Institut de Diplomatie, à Pékin. Nombre d'Ambassadeurs, des intervenants de qualité sur le thème de la diversité culturelle. Beijing, 5 jours, voyage compris. Donc, ne pas tenter de comparer, juste ressentir.

Première impression ; ni New York, ni Toronto (il neigeait !), mais plus et mieux, tant les gratte ciel rivalisent de splendeur architecturale ; j'aurais tout voulu photographier, empêcher le chauffeur de me conduire à destination... Certes surtout les quartiers du 3° ring mais de la verdure, de l'espace, de la propreté que nos villes occidentales pourraient envier. Une incursion, plus à l'extérieur de la ville, frappe par le grand nombre d'immeubles d'habitation tout en hauteur, mais, une fois encore, sans la tristesse voire la laideur de nos HLM de banlieue. Certes le charme des ruelles du centre a quasiment disparu ; mais dans une ville beaucoup plus silencieuse qu'au temps 'périlleux' des vélos ; la circulation dense s'opère dans le calme, avec une « relative » fluidité de nuit comme de jour compte tenu des distances. J'ai pris le métro, admiré l'automatisme poussé à l'extrême pour la vente des billets, fut médusée du reçu délivré par l'imprimante dont chaque taxi est doté : ce qui faisait remonter les souvenirs de tant d'arnaque dans tant de pays. Quant au transport par autobus, rien à envier à Tokyo, Santiago ou Paris, heures de pointe, mais dans le silence. Cette fois, j'évoque mentalement le mutisme et la dignité des Amérindiens, au Chili ou en Bolivie, taciturnes tout en étant efficaces, lors des difficultés de la vie quotidienne. Par delà les Océans, les épreuves de l'Histoire, une même prestance mentale.

Je dois à l'obligeance des « puissances invitantes » : l'Institut de Diplomatie, l'Université des medias européens et l'Ambassade de France d'avoir constamment été escortée par de jeunes femmes étudiantes francophones, ou Française débutant dans la Carrière. Il m'arrivait de pester intérieurement devant l'excès de sollicitude envers l'octogénaire que je suis (au dire de l'état civil). Mais à force d'insister, j'ai pu faire « l'école buissonnière » : manger dans des guinguettes populaires le « plat unique complet », aller dans des magasins ordinaires dans des quartiers périphériques. Et là, double surprise : surabondance des articles exposés (au moins cinq modèles de carafes filtrantes pour l'eau), et relativement peu d'acheteurs. Question d'horaire peut être. Dans les beaux quartiers les enseignes internationales rivalisent de luxe dans de somptueux édifices ; mais là encore, fluidité des chalands. J'ai, vainement, tenté l'achat avantageux (financièrement !) d'un appareil photographique de marque internationale (donc japonais). Tout le talent linguistique et culturel de ma charmante compagne a échoué quand, le temps alloué à la négociation s'étant écoulé, j'ai voulu payer, avec ma carte de crédit ! Refus catégorique (en quartier touristique pourtant), petite faille dans la mondialisation affichée.

Le colloque organisé par le Centre de recherches francophones (tout juste né fin 2009) de l'Institut de Diplomatie est, sans surprise, de très haut niveau intellectuel, chaque invité a pris soin de préparer (et présenter sa communication selon sa propre culture, quasi toujours en français (courtoisie extrême de nos hôtes asiatiques). Mais la diversité culturelle se manifeste avec les jeux de mots du Québécois, l'humour du délégué belge, la réflexion philosophique du sage Africain, le rappel des réalités économiques dans la bouche du représentant Algérien. Très haut niveau de réflexion, par des responsables, analysant avec acuité et sans langue de bois la transformation sans transition de la société chinoise, avec les risques et les conséquences parfois négatives qu pourraient en résulter.

Nous avons tous en tête et en images l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, j'ai regardé hier l'inauguration de l'Exposition universelle à Shanghai ; chacun sait le pouvoir de bâtisseur de cet Empire, sa force de mobilisation, ses capacités innovantes pour s'approprier les technologies venues d'ailleurs, en tirer un meilleur rendement ; basculer en trente ans d'une société principalement agraire à une urbanisation dépassant fortement le milliard en quelques villes clé. Au passage, voir la taille des Chinois grimper allègrement de 15 à 20 cm, entrer dans l'économie libérale avec une croissance à deux chiffres tout en ne reniant pas les principes politiques. Ceci est connu, rebattu. La surprise pour moi, c'est la lucidité des responsables, nullement éblouis par l'extrême rapidité des mutations : l'énoncé des difficultés à prévoir, les mesures préventives à préconiser ; bref, une gestion politique à long terme dont, en Occident, nous avons presque oublié l'existence.

La dernière soirée se passe au milieu de jeunes étudiants en Communication ; une épreuve pour le vieux professeur que je suis, utiliser le power point, parler en anglais répondre à des questions courtoises mais directes sur la propagande, la manipulation, la différence entre l'abondance de l'information et la qualité de la connaissance. Malgré le nombre (environ 200), discipline, rigueur du questionnement, et humour. Quel plaisir de côtoyer une jeunesse travailleuse, déterminée, pleine de projets mais non dépourvue de joie de vivre ni de sentiments amoureux.

Oui, la Chine que j'aimais est toujours là, chaleureuse, esthétique, travailleuse, porteuse d'avenir. Si elle m'appelle encore, je reviendrai !

Conseiller de la Direction à l'Institut des Sciences de la Communication du CNRS, Anne-Marie Laulan est Philosophe, Docteur en Psychologie, Docteur es Lettres et Science Humaines (Sorbonne, Paris), Professeur émérite des Universités (Michel de Montaigne, Bordeaux).

Beijing Information

 


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