L'Académie des Sciences sociales de Chine vient de publier le 12 courant l'ouvrage scientifique « La Chine sous la menace de la crise financière internationale » qui fait partie de la collection « Le front de l'économie chinoise ». Plusieurs économistes chinois et australiens de renom, qui ont engagé des discussions sur les pressions auxquelles la Chine sera exposée dans son développement ultérieur et sur la politique macroéconomique qu'elle doit adopter à cet effet, ont indiqué qu'il existe six principales causes de l'insuffisance de la demande de consommation en Chine.
L'abondance de la main-d'œuvre comprime sérieusement la hausse du salaire.
Wang Xiaolu et Fan Gang, chercheurs à l'Institut d'études sur l'économie nationale de la Fondation de recherches sur la Réforme économique en Chine, ont dit que la Chine compte actuellement près de 150 millions de travailleurs migrants d'origine paysanne qui ont trouvé de l'emploi dans les villes et que chaque année, il y a plusieurs millions de paysans qui continuent à affluer dans les zones urbaines. Dans la situation actuelle où l'économie du pays se développe à un rythme rapide accéléré et où le PIB par tête d'habitant continue à s'accroître sans cesse, la fourniture abondante de la main-d'œuvre réprime et empêche sérieusement la hausse du niveau salarial, ce qui fait que la proportion de la rémunération de la main-d'œuvre dans la distribution du revenu diminue constamment, élargissant ainsi l'écart entre les revenus et contienne et refreine le croissance de consommation de la masse populaire, ce qui aboutit en fin de compte au retard de l'augmentation de la consommation par rapport à la croissance du PIB.
La disparité entre les revenus est l'une des causes de la hausse de l'épargne.
D'après les chiffres établis lors des enquêtes, sur les dépenses et le revenu des familles urbaines, menées par le Bureau d'Etat des Statistiques, le taux de consommation de 10% des foyers urbains à revenu minimum atteint 96%, tandis que celui de 10% des familles à revenu le plus élevé est seulement de 63%. L'augmentation de la disparité de revenu signifie que la croissance de revenu des habitants à salaire élevé est plus rapide que celui des habitants à revenu bas, ce qui amène la hausse moyenne du taux d'épargne des habitants et la baisse de leur taux de consommation.
Il est nécessaire de perfectionner les systèmes concernés.
Dans la réforme en Chine, le niveau de salaire n'est plus déterminé par le gouvernement, mais par le rapport entre l'offre et la demande sur le marché de la main-d'œuvre, tandis que les systèmes de législation sur la protection du travail, de la protection sociale ainsi que du bien-être public sont encore imparfaits, incomplets et non perfectionnés. Dans la situation où le revenu du travailleur est simplement décidé par le rapport entre l'offre et la demande sur le marché de la main-d'œuvre et où le système de garantie du marché complémentaire ne s'est pas encore formé, il n'y subsiste pas alors un mécanisme automatique permettant de garantir que le niveau de revenu et le niveau de consommation des travailleurs puisse augmenter simultanément et parallèlement avec la croissance économique. Le système de la protection sociale s'est améliorée sensiblement ces dernières années en Chine, mais il faut le perfectionner d'urgence afin de le rendre encore plus parfait.
Les entreprises contribuent à la hausse de l'épargne.
L'augmentation rapide de l'épargne des entreprises constitue l'un des principaux facteurs contribuant à la hausse du taux global d'épargne. A l'heure actuelle en Chine, il manque un système rationnel de fiscalité des ressources de même qu'un système de distribution des dividendes au sein des entreprises publiques. Par exemple, le profit et le gain réalisés avec les ressources telles que le pétrole, le gaz naturel et la houille, ainsi que les bénéfices réalisées par les entreprises publiques peuvent être disposés par les entreprises elles-mêmes, ce qui permettra à celles-ci d'accumuler autant que possible leurs gains et leurs profits non distribués qui constitueront alors une importante source de leur épargne.
Insuffisance de stimulation dans le service public.
Les autorités gouvernementales locales aux différents échelons ressentent une violente et impétueuse impulsion pour l'élargissement de l'ampleur de la production et pour l'accélération de la croissance économique, alors qu'il leur manque une stimulation les encourageant à améliorer et parfaire le service public et à créer le plus possible d'emplois. L'encouragement est excité surtout pour l'investissement des grands projets d'intensité capitalistique et pour le développement des grandes et moyennes entreprises et non pas pour le développement des petites entreprises à intensité de travail, , ce qui produit une inclinaison dans la répartition des éléments essentiels. L'augmentation continuelle de l'ampleur des entreprises et du degré d'intensité du capital industriel diminuent alors la création d'emplois tout en élargissant l'écart qui existe déjà entre les revenus et en accélérant la baisse du taux de consommation.
Il existe des insuffisances et des imperfections dans le contrôle des fonds publics.
Il existe des lacunes, des imperfections et des insuffisances quant au système gouvernemental de gestion et de contrôle des fonds publics et des ressources. Le système et la réglementation ne sont pas parfaits et le degré de transparence est relativement bas. La supervision et le contrôle sont surtout insuffisants quant à la perception et à l'utilisation des fonds hors budgétaires. Ce qui provoque la mauvaise utilisation et la perte des fonds publics, ainsi que l'apparition des phénomènes de la corruption, de la malversation et de la concussion et l'aggravation de la détérioration de la structure de distribution de revenus.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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