Développer l'économie à faible teneur en carbone est la seule voie à suivre pour lutter contre le changement climatique. La Chine, grand pays en développement tout à fait responsable, a déjà intégré l'économie à faible teneur en carbone dans sa stratégie de développement global, et s'efforce de parvenir à l'objectif de contrôle des émissions de gaz à effet de serre pour un développement durable.
La réunion du Comité central du Parti sur l'économie tenue à la fin de l'année 2009 a présenté l'objectif d'action indépendante pour lutter contre le changement climatique et contrôler l'émission de gaz à effet de serre. Cela marque que les Chinois ont une meilleure connaissance de l'importance du « bas carbone ».
Réduction des émissions de carbone : des résultats remportés de haute lutte
Les émissions de gaz à effet de serre proviennent principalement de la combustion des énergies fossiles traditionnelles (charbon, pétrole, gaz naturel). L'économie à faible teneur en carbone a pour caractéristique la diminution des émissions de gaz à effet de serre, avec en tête le CO2.
Dans le bouquet énergétique chinois, la part de charbon représente toujours environ 70 %, et son principal consommateur reste la production d'électricité. Dans la situation réelle du pays, comment la Chine peut-elle réduire ses émissions de CO2 ? C'est une inquiétude pour de nombreuses personnes.
« Depuis l'application de la politique de réforme et d'ouverture, la Chine s'est toujours consacrée à l'amélioration de l'efficacité énergétique et du niveau de propreté de la production d'électricité à partir du charbon. » –– Cette affirmation est extraite du « Rapport sur les politiques d'utilisation durable du charbon et de contrôle de la pollution » publié en 2009 par le Conseil chinois pour la coopération internationale sur l'environnement et le développement.
Fin 2008, la puissance installée pour la production d'électricité en Chine atteignait 792 millions de kW, dont 600 millions produits à partir du charbon. Le nombre de groupes de générateurs houillers de grande dimension, d'une capacité de production annuelle de plus de 300 000 kW, représentait plus de 50 %. Par le développement de grands projets, la capacité de production électrique des centrales thermiques chinoises a augmenté, en 2008, la consommation en charbon par kW/h a atteint à 349 g de TEC, meilleur que le niveau des Etats-Unis et de l'Allemagne de 2005.
La structure des ressources énergétiques repose sur le charbon, et les processus de développement de l'industrialisation rapide et de l'urbanisation ont montré que la Chine ne pouvait pas faire un progrès rapide en matière de faible teneur en carbone dans le domaine de la consommation de charbon ; elle a payé cher pour les succès acquis.
Parallèlement à l'augmentation de l'efficacité énergétique et du niveau propre du charbon, la Chine a beaucoup développé les énergies propres tels l'éolien, le solaire, l'hydraulique, le nucléaire, et l'énergie issue de la biomasse. A la fin de 2008, la part d'énergies propres en Chine atteignait 9 % de la consommation totale d'énergie primaire. La puissance hydraulique installée, la puissance des centrales nucléaires en construction, la surface totale couverte par les chauffe-eau solaire et la puissance des installations de production d'électricité par l'énergie photovoltaïque se classaient au premier rang mondial, et la puissance éolienne installée, au quatrième rang.
La séquestration de carbone en forêt, une contribution inestimable
Les dirigeants chinois ont souligné à différentes occasions leur volonté de développer la séquestration de carbone en forêt, et d'augmenter entre 2005 et 2020 la superficie des bois de 40 millions d'ha, et la réserve forestière de 1,3 milliard de stères.
Les spécialistes mettent en avant deux leviers pour lutter contre le changement climatique, l'un consiste dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs de l'industrie, du bâtiment et des transports, l'autre, c'est la séquestration de carbone en forêts. Celle-ci se base sur l'absorption par les végétaux du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, qu'ils fixent dans la biomasse terrestre, principalement forestière. Ce processus permet de réduire la concentration de CO2 dans l'air. En comparaison avec la réduction directe des émissions de gaz à effet de serre par l'industrie, la séquestration forestière, dont le rôle de réduction est indirect, apparaît comme très performante au regard du faible coût de l'investissement dans la fixation du carbone, ainsi que de sa forte faisabilité économique et de son aspect pratique. Un hectare de forêt peut assimiler 20 à 40 tonnes de CO2 et dégager 15 à 20 tonnes d'oxygène par an.
En novembre 2009, le gouvernement chinois a publié les résultats du 7e Recensement forestier national : la superficie forestière atteignait 195,45 millions d'ha, avec un taux de couverture de 20,36 %. La promesse de la Chine de 20 % en 2010, faite lors de la conférence 2007 de l'APEC, est déjà réalisée avant terme.
Soulignons que ces deux derniers recensements ont été effectués à un intervalle de cinq ans. Durant cette période, la Chine a vu sa superficie forestière augmenter nettement de 20,54 millions d'ha, et sa réserve forestière de 1,123 milliard de stères. Le taux de couverture forestière s'est élevé de 18,21% à 20,36 %, soit une augmentation de 2,15 %. Cette hausse semble ridicule, mais elle pèse très lourd si l'on tient compte de la demande considérable en bois et du faible taux de survie de reboisementdans le pays.
Entre 1980 et 2005, grâce à ses efforts constants de reboisement, de gestion forestière et de contrôle des destructions, la Chine a absorbé et réduit l'émission de 5,11 milliards de tonnes de CO2.
Pour devenir « low-carbon », commençons par nous-mêmes
En 2008, le Fonds mondial pour la nature a lancé le Programme de développement des villes à faible teneur en carbone en Chine. Shanghai et Baoding sont devenues les premières villes pilotes. Depuis lors, le titre de « ville à faible teneur en carbone » a acquis ses lettres de noblesse. Zhuhai, Hangzhou, Guiyang, Jilin, Nanchang et d'autres villes ont manifesté leur désir de prétendre à ce label vert.
Shanghai, surnommée Perle de l'Orient, profite de l'Exposition universelle, qui aura lieu le 1er mai prochain, pour mettre en pratique le concept de « low-carbon ». Le parc de l'exposition a recours à diverses techniques d'énergie propre, telles que l'éolien et le photovoltaïque, le solaire thermique, la géothermie et la thermie à base d'eaux fluviales. Il utilise massivement l'éclairage à semi-conducteur ; et le transport au sein du parc sera assuré par des véhicules électriques équipés d'un super-condensateur et de batteries à combustible, qui n'émettent aucun CO2.
Pour devenir une véritable cité « low-carbon », plusieurs villes encouragent ses citoyens à adopter un mode de vie favorable à l'économie d'énergie et à la protection de l'environnement, par exemple, économiser l'eau, l'électricité et le papier, produire moins d'ordures, réutiliser les objets usés, marcher ou prendre le vélo, prendre le plus possible les transports en commun. De plus en plus de gens se mobilisent pour répondre aux slogans « On n'a pas peur des changements, mais on a peur que rien ne change ! » et « Agir à partir des plus petites choses ! ».
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