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Diriger les diplomates

La direction européenne des affaires étrangères fait face à de multiples problèmes dans le développement de sa nouvelle structure.

Kerry Brown, chercheur à l'Institut royal des affaires internationales de Grande-Bretagne

UNE VOIX: Catherine Ashton, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d'une conférence de presse sur l'aide à apporter à Haïti après le séisme. Siège de l'UE à Bruxelles, le 18 janvier. Avec le ministre espagnol des affaires étrangères et de la coopération Miguel Angel Moratinos, et Karel De Gucht, commissaire européen pour le développement et l'aide humanitaire (Xinhua)

Catherine Ashton a été nommée haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité par les 27 Etats membres. Cette annonce, datant de novembre dernier, en a surpris plus d'un. D'autres noms circulaient, comme David Miliband, actuel ministre des affaires étrangères britannique, ou Chris Patten l'ancien gouverneur de Hong Kong. Catherine Ashton a d'abord travaillé au British National Health Service, puis comme leader de la Chambre des Lords pour le Parti travailliste. Ses priorités concernaient donc les questions intérieures.

Son poste de commissaire au commerce lui a conférée une expérience à l'international, mais durant son audition devant le Parlement européen en 2010, les membres se sont principalement concentrés sur ses lacunes lors de l'exposé de politique étrangère. Un membre allemand du Parlement européen s'est plaint de son manque de vision sur la place de l'Union dans le monde. Mais elle a répondu à la plupart des questions avec une confiance raisonnable. Après ce test, elle doit désormais implémenter les sections du Traité de Lisbonne relevant de ses attributions.

D'une certaine manière, ceci implique la mise en place d'un nouveau département européen de diplomatie. Et sa stratégie n'apparaît pas encore tout à fait claire. Comme l'a écrit Perry Anderson, chercheur irlandais basé aux Etats-Unis, dans son essai The New Old World, l'Union européenne est un mystère pour ses propres citoyens. Au moins jusqu'à ce que le Traité de Lisbonne prît effet en décembre 2009, elle reposait sur quatre principaux piliers : La Commission européenne, un groupe d'officiels gérant et dirigeant les affaires européennes ; le Parlement européen, élu par les citoyens des 27 Etats membres ; La Cour européenne de justice ; et enfin le Conseil des ministres, au sein duquel les ministres des 27 se rencontrent, pour décider des politiques majeures. Malgré les critiques de certains Etats membres, la bureaucratie qui gère tout cela n'est pas si nombreuse, avec tout au plus 18000 personnes. Et elles s'y emploient avec un budget surprenant, moins de 1% du PIB européen.

Le Traité de Lisbonne redistribue les pouvoirs et les fonctions de ces quatre piliers. Le Parlement européen est revalorisé, avec les pouvoirs d'un Congrès, consacrant et examinant les nouvelles lois. Avec ces nouveaux droits, le Parlement a pu interroger Catherine Ashton, et autoriser sa nomination. Mais le fonctionnement de la Commission européenne sur les affaires extérieures est encore flou depuis la mise en place du nouveau département européen de diplomatie. La procédure de recrutement de nouveaux diplomates doit être discutée, tout comme les quotas de diplomates par pays, ainsi que le type de représentation au plus haut niveau. La Grande-Bretagne est inquiète car son quota actuel de représentants au sein de l'Union chute. Ces questions doivent être mises sur la table dans les prochains mois.

Une vision de la Chine

Catherine Ashton prend la Chine au sérieux. Lorsqu'elle était commissaire au commerce, elle s'est rendue à maintes reprises en Chine, et durant sa dernière visite en septembre 2009, elle a co-présidé un dialogue sino-européen sur le commerce avec le vice-premier ministre Wang Qishan. Mais comme sa vision d'ensemble sur le rôle global de l'Union n'est pas claire, la place de la Chine dans les priorités européennes à cinq ans demeure floue.

Ayant été aperçue lisant l'ouvrage de Mark Leonard Que pense la Chine ?, elle semble commencer à s'intéresser à la question plus en profondeur. Mark Leonard fut l'un des penseurs politiques les plus appréciés du Parti travailliste pendant et après son élection en 1997, après 18 ans privé du pouvoir. Il a cofondé le Foreign Policy Centre,qui entretenait notamment des liens étroits avec Robin Cook, secrétaire d'État aux Affaires étrangères de l'époque. Mark Leonard soutenait que l'Union européenne était un modèle pour le reste du monde, Etats-Unis compris, en termes de distribution des responsabilités, de transparence et de stabilité de gouvernance. Dans Pourquoi l'Europe dirigera le 21ème siècle, il a avancé que "ceux qui pensent que l'Europe est faible et inefficace se trompent… L'Europe refait le monde à sa propre image, grâce à son 'pouvoir de transformation' unique ».

Dans Que pense la Chine ?, l'auteur, directeur exécutif du Conseil européen des relations extérieures depuis 2007, présente ce qu'il voit comme les idées principales sur lesquelles universitaires, officiels et politiques de Beijing travaillent pour la modernisation des systèmes administratif et politique. Au cours de sa visite en Chine de 2007, alors qu'il était universitaire invité à l'Académie chinoise des sciences sociales, Mark Leonard a rencontré de nombreux intellectuels chinois de premier plan, et a discuté de leur vision de la Chine pour les prochaines décennies. Il a ensuite présenté ces différents points de vue dans un style simple et accessible. Mark Leonard avait également fait référence aux expérimentations au niveau local, réalisées dans des villes comme Chongqing.

Il était évident qu'une brève vue d'ensemble de la manière dont les penseurs chinois voyaient le développement de leur propre pays était nécessaire. Alors qu'à l'étranger les commentateurs sont très prolixes sur la Chine actuelle, son avenir, ou ce qu'elle devrait faire pour se moderniser, très peu d'écrivains chinois sont diffusés et lus en occident. Yu Keping, de l'université de Beijing, et Wang Hui, de l'université de Tsinghua, ont tous deux publié des travaux en anglais sur leur vision du futur chinois. Mais hormis les spécialistes de la Chine, ces ouvrages ont échoué à trouver leur public. Mark Leonard, qui était déjà très suivi en raison de ses travaux au Foreign Policy Center durant les années 90, était capable de diriger son lectorat vers la question chinoise. C'est sans doute pour cela que le choix de la baronne Ashton s'est porté sur ce livre.

Marc Leonard présente les nombreux challenges importants auxquels la Chine fait face actuellement — depuis la nécessité de continuer à satisfaire sa demande croissante en énergie, jusqu'à l'obligation d'agir sur les problèmes environnementaux, et de continuer à développer son économie, au moment où le reste du monde sort à peine de la récession et affiche timidement des taux de croissance positifs. Dans chacun de ces domaines, l'Union européenne est un bon partenaire. Elle possède des technologies environnementales parmi les meilleures au monde, et c'est le plus grand partenaire commercial de la Chine. Elle cherche à travailler avec la Chine sur les questions d'efficacité énergétique.

Mais ce qui ressemblait à une lune de miel a également été marqué par la frustration ces dernières années, avec une incompréhension évidente des besoins de l'autre. L'Union est mécontente de ce qu'elle voit comme une difficulté d'accès au marché chinois. Le déficit commercial en hausse demeure un problème politique. En face, la désunion européenne sur les problèmes majeurs désoriente la Chine. Contrairement aux Etats-Unis, l'UE échoue encore à parler d'une seule voix. Elle oscille entre le statut de grande zone de libre-échange, et celui d'union d'Etats souverains ayant de grandes ambitions. Ces incertitudes internes affectent son image sur la scène internationale.

La question de savoir qui dirige l'UE actuellement en est une bonne illustration. Est-ce l'actuel président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui a été reconduit pour cinq ans l'année dernière ? Est-ce le nouveau président Herman Van Rompuy, qui a été nommé en novembre ? Est-ce le pays qui assure la présidence tournante de l'UE tous les six mois, actuellement le premier ministre espagnol ? Ou bien est-ce encore la direction du Parlement européen, dont les pouvoirs ont été élargis par le traité de Lisbonne ? Les relations entre ces quatre directions sont encore floues, ainsi que leurs responsabilités respectives, et, en fin de compte, la question de savoir qui dirige n'est pas tranchée. Encore une fois, pour ceux qui sont extérieurs à l'UE, les choses s'avèrent encore plus compliquées. Avec qui la Chine devra-t-elle s'entretenir sur les grands dossiers politiques et économiques ? Et à qui la Chine doit-elle réserver le meilleur accueil lors d'une visite : Rompuy, Barroso ou quelqu'un d'autre ?

Ces problèmes ne sauront trouver une solution d'un claquement de doigt. En ce qui concerne les attributions de Catherine Ashton, mettre en place un groupe de spécialistes de la Chine en Europe s'avère sans doute un bon point de départ. Cela nécessitera plus que ce qui se trouve dans le petit livre de Mark Leonard. En effet, son propos ne constitue qu'une introduction pour profanes, et non pas une base pour décider d'une politique. L'Union européenne, le traité de Lisbonne, ont déjà grandement contribué à cela. Aujourd'hui, la priorité est de trouver une solution à la désunion, au manque de clarté, et au manque de vision unifiée concernant la politique chinoise et la politique extérieure, ce qui existait auparavant. Pour ce faire, Catherine Ashton n'aura nul besoin d'un livre intitulé Que pense la Chine ?, mais plutôt de quelque chose comme Que pense l'UE de la Chine ? Et hélas, ce livre n'est pas encore écrit.

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