En 2010, le moteur de la croissance économique chinoise s'appuiera non seulement sur les mesures stimulantes, mais également sur une transformation de son mode de croissance. Avec le faible redressement des exportations et l'envergure limitée des investissements, la consommation jouera un rôle important dans la stimulation économique.
Lan Xinzhen
La Conférence centrale sur le travail économique, qui s'est tenue du 5 au 7 décembre à Beijing, avait pour objet l'établissement de politiques pour le développement économique en 2010.
Selon la conférence, la stabilité de la politique macro-économique sera maintenue, et l'on continuera à appliquer une politique budgétaire de relance ainsi qu'une politique monétaire relativement souple. En outre, la Chine réorientera et augmentera la flexibilité des politiques conformément au nouveau contexte, afin de permettre un développement stable et rapide de l'économie.
Pour ce faire, des économistes chinois considèrent que la Chine redoublera d'efforts dans trois domaines en 2010.
Mesures de relance économique
Après la crise financière mondiale, le gouvernement chinois a immédiatement mis en œuvre des mesures stimulant le développement économique, tels que l'augmentation des investissements gouvernementaux et le soutien aux crédits bancaires, ayant pour effet de rassurer le marché intérieur. C'est ainsi que dans la deuxième moitié de l'année 2009, l'économie chinoise s'est graduellement rétablie.
« L'économie mondiale n'est pas encore sortie de la dépression. Bien que la situation des principaux géants économiques, dont les Etats-Unis et le Japon, s'améliore un peu, personne n'ose s'hasarder à affirmer un redressement économique, et certains prévoient des rechutes de l'économie mondiale », a indiqué Wang Tongsan, le directeur du Bureau de Recherche sur l'économie quantitative et l'économie technique relevant de l'Académie des Sciences sociales de Chine. Quant à la situation interne de la Chine, le développement socio-économique affronte encore bon nombre de problèmes. La série de projets lancée au mois de novembre 2008 par le gouvernement afin de stimuler l'économie ne portera pas ses fruits avant plusieurs années. Et certains d'entre eux, en particulier les grands projets relatifs à la construction des infrastructures, ont besoin d'une politique monétaire relativement souple.
« En raison des changements que connaîtront la Chine et le monde en 2010, il s'avère nécessaire de réorienter et de rendre plus flexible la politique monétaire. Pour ce faire, trois problèmes doivent retenir notre attention », a indiqué Wang.
Premièrement, ne pas trop ralentir la vitesse d'augmentation des nouveaux crédits. En 2010, le poids des nouveaux crédits doit se maintenir au moins à 60-80 % du niveau de 2009. De plus, il faut éviter une forte variation du taux d'intérêt et de la proportion des réserves, tout en surveillant la transparence du marché.
Deuxièmement, bien traiter l'orientation et le rythme des crédits, en portant son attention sur les délais des crédits, ainsi que les secteurs et les régions concernés.
Troisièmement, ne négliger aucun risque financier, en maintenant la stabilité du système financier. En outre, surveiller scrupuleusement l'inflation.
Quatrièmement, harmoniser la politique monétaire avec les autres politiques, telles que la politique financière, la politique industrielle, la politique de l'emploi, la politique de développement des PME et la politique de développement régional, pour créer un environnement favorable au développement socio-économique.
Transformation du mode de croissance économique
Selon la Conférence centrale sur le travail économique, il faut s'efforcer de réajuster la structure économique, en élevant la qualité et l'efficacité du développement économique.
« La clé du travail économique pour 2010 réside dans la transformation du mode de croissance, et dans le réajustement structurel de l'économie », a souligné Wang Tongsan.
Au cours de la dernière décennie, la croissance économique chinoise dépendait principalement des investissements et de l'exportation. Cependant, après la crise financière mondiale, le volume des exportations chinoises a connu une forte baisse, se répercutant largement sur le développement économique. « La transformation du mode de croissance économique est une priorité absolue », a affirmé Yao Jingyuan, économiste au Bureau de Statistiques de Chine.
« Une plus grande importance sera prêtée à la qualité du développement économique en 2010, a dit Zhou Tianyong, sous-directeur du Bureau de la Recherche relevant de l'Ecole du Parti du CC du PCC (Comité central du Parti communiste chinois). A la suite de du réajustement structurel, les secteurs des technologies, de l'innovation, de la protection de l'environnement, les industries qui consomment moins d'énergie et les services guideront la croissance économique chinoise ».
Elargissement du marché intérieur
La consommation jouera un rôle important dans la promotion de la croissance économique chinoise en 2010. La Conférence centrale sur le travail économique a indiqué qu'il fallait étendre le marché intérieur, en renforçant le rôle de la consommation du peuple dans la relance économique, et en augmentant le pouvoir d'achat des populations à bas revenus, en particulier les habitants des régions rurales.
En 2009, le gouvernement a publié une série de mesures efficaces pour stimuler la consommation dans ces régions. Au cours des trois premiers semestres 2009, la part de la consommation dans le PIB a atteint 4 %, chiffre record de la dernière décennie. En 2010, en poursuivant ces mesures, la distribution des revenus sera réajustée, et l'on renforcera la sécurité sociale pour promouvoir la consommation de la population.
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