Le 13 novembre, le président chinois Hu Jintao a participé au Sommet CEO 2009 de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) tenu à Singapour, durant lequel il a prononcé un important discours. Il a indiqué que le développement à long terme de l'économie mondiale exigeait l'adoption de diverses mesures promouvant activement la libéralisation et la facilitation des échanges commerciaux et des investissements, l'intégration économique de la région, la réforme du système financier international et la mutation du mode de croissance économique. Ceci requiert également des efforts pour résoudre efficacement les problèmes structurels de fond de l'économie mondiale, transformer la crise en opportunité ainsi que mettre en place une base solide pour une complète reprise économique, a ajouté le président chinois.
Le forum des dirigeants se tenait cette année au Centre d'exhibition et de convention Suntec. Accompagné du directeur du sommet Chong Siak Ching et du président du Comité consultatif de l'APEC Teng Theng Dar, le président Hu pénétra dans le hall de conférence à 14h30 environ. Toute l'assemblée se leva et l'applaudit chaleureusement. Après que Hu ait pris place sur le podium, le président de la Banque industrielle et commerciale de Chine Jiang Jianqing le présenta à l'assemblée et l'invita à livrer son discours programme.
Dans les applaudissements nourris, Hu fit un important discours intitulé « Renforcer la confiance dans la coopération afin de rajeunir l'économie mondiale ». Il a souligné que l'économie mondiale avait montré des signes positifs de reprise. Cependant, il est à noter que la crise financière internationale a révélé que le modèle de développement économique mondial n'était pas durable, et que le système financier international montrait de sérieux défauts. Aujourd'hui, la profonde influence de la crise demeure, les bases de la reprise économique mondiale restent fragiles, les problèmes inhérents au système économique mondial ne sont pas encore fondamentalement résolus, et la reprise fait encore face à des facteurs incertains et instables.
Le président chinois a ensuite décliné les propositions suivantes pour stimuler la reprise complète de l'économie mondiale :
Tout d'abord, s'engager fermement à promouvoir la libéralisation et la facilitation des échanges commerciaux et des investissements. Nous devrions continuer à avancer sur ces points, ainsi que nous opposer fermement à toute forme de protectionnisme, plus particulièrement les limites déraisonnables infligées aux investissements et au commerce vers les pays développés. Nous devrions faire de notre mieux pour résoudre les problèmes qui demeurent, apporter une conclusion complète et équilibrée aux négociations du cycle de Doha, et réaliser les objectifs de Doha le plus rapidement possible sur la base du maintien des progrès réalisés et dans le respect du mandat de Doha. Les économies développées de l'APEC devraient adopter des mesures effectives pour s'assurer qu'elles réalisent les objectifs de Bogor comme prévu l'an prochain, et qu'elles revigorent le développement économique et commercial de la région.
En second lieu, s'efforcer de faire avancer l'intégration économique de la région. Nous devons continuer à explorer différentes voies d'accélération du processus d'intégration économique de la région Asie-Pacifique. Sur la base du volontariat, de la flexibilité et de manière pragmatique, nous devrons promouvoir la restructuration de l'économie en se concentrant sur la réforme de la régulation, l'amélioration de l'environnement des affaires, et la facilitation des activités commerciales transfrontalières. Dans la région, nous devrons moderniser le commerce, les réseaux de télécommunication et de transport, renforcer les infrastructures, et construire une base matérielle et institutionnelle pour l'intégration économique de la région.
Troisièmement, poursuivre les efforts pour faire progresser la réforme du système financier international. Nous devons nous appliquer à promouvoir la réforme du système financier international, une réforme juste, inclusive et ordonnée, et ceci de manière complète, équilibrée, progressive et efficace, et par ailleurs construire un environnement institutionnel favorable à un développement sain de l'économie mondial. Nous devrons renforcer la place des pays en développement au sein des institutions financières internationales et faire résonner plus fort leur voix dans ces institutions, atteindre au plus vite les objectifs chiffrés concernant la réforme établie par le Sommet du G20 de Pittsburgh, et améliorer les mécanismes et les procédures de prise de décision des institutions financières internationales. Nous devrons accélérer la réforme du système de régulation de la finance internationale, ainsi qu'améliorer les principes et objectifs fondamentaux de régulation. Nous devrons encourager la communauté internationale à renforcer la coopération dans la régulation financière, étendre la couverture de la supervision financière, et enfin établir des standards de régulation acceptés par tous.
Quatrièmement, accélérer la mutation innovante du mode de croissance économique. Nous devrons accélérer l'innovation technologique et la restructuration industrielle, stimuler le développement de l'économie verte et de l'économie circulaire, et revigorer l'économie mondiale par l'innovation technologique. Nous devrons renforcer la coopération économique et technologique, limiter les barrières humaines au transfert des technologies, réduire l'écart technologique, notamment l'écart entre pays développés et pays en voie de développement concernant la technologie verte, évitant ainsi que le « fossé vert » puisse se creuser. Les économies développées devraient permettre aux pays en voie de développement à accéder au capital et à la technologie nécessaires pour changer leur modèle économique et promouvoir un développement équilibré et ordonné de l'économie mondiale.
Le président a souligné que si la Chine ne pouvait se développer isolée du monde, le reste de la planète avait également besoin que la Chine parvienne à une croissance durable. Plus la Chine sera développée, plus nombreuses seront les opportunités et les contributions qu'elle apportera au monde. Les mesures prises par la Chine à l'encontre de la crise financière internationale ont permis de maintenir une croissance stable et relativement rapide de sa propre économie. Plus important encore, elles ont permis de réduire l'impact de la crise, de promouvoir le redressement de l'économie mondiale et de créer des opportunités de développement pour les autres pays, notamment des opportunités commerciales dans la région Asie-Pacifique. La Chine encourage la participation active des élites industrielles et commerciales de la région Asie-Pacifique à son processus de développement, en en partageant ainsi les fruits.
« Nous sommes en mesure de construire un futur prometteur pour la région Asie-Pacifique, fait d'une paix durable et d'une prospérité partagée, pour autant que nous unirons nos efforts de manière concertée, renforcerons la coopération, et ferons avancer la communauté de l'Asie-Pacifique », a conclu le président chinois.
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