| F. Fillon en Chine : coopération franco-chinoise sur de bons rails |
 |
| Guillaume Brandel Chargé par le président français Nicolas Sarkozy de remettre la coopération franco-chinoise sur les rails après sa rencontre avec Hu Jintao à Londres en avril dernier, le premier ministre François Fillon achevait hier sa visite officielle de trois jours à Beijing. Accompagné d'une importante délégation de ministres, Christine Lagarde, Eric Woerth, Frédéric Mitterrand et Dominique Bussereau, de députés et sénateurs, et de chefs d'entreprises, le premier ministre a regagné la France avec une moisson de contrats, principalement dans le nucléaire et l'aéronautique, et avec l'assurance de la visite du président chinois en France.
 Pour sa première visite depuis sa prise de fonction en 2007, François Fillon a rencontré « dans une atmosphère très constructive » le président Hu, le Premier ministre Wen Jiabao, ainsi que le Président du Comité permanent de l'Assemblée Populaire nationale (Parlement chinois) Wu Bangguo. « La Chine est un des moteurs essentiels de la reprise et peut jouer un rôle central dans le rééquilibrage de l'économie mondiale », a affirmé François Fillon. Par ailleurs, il a salué les efforts chinois visant à développer la consommation intérieure dans son modèle de croissance. Atomes crochus entre la France et la Chine Lundi, au Grand Palais du Peuple, le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang et le premier ministre français célébraient ensemble la création d'une joint-venture franco-chinoise chargée de la première phase du projet de la centrale nucléaire de Taishan, dans la province du Guangdong. Fondée par la CGNPC, China Guangdong Nuclear Power Holding Company, et EDF, Electricité de France, la Guangdong Taishan Nuclear Power Joint Venture Company Limited est dotée d'un capital de 16,74 milliards de yuans, réparti entre la France et la Chine à hauteur de 30 et 70%. Le premier ministre français a par ailleurs indiqué l'amorce d'une coopération sur l'aval du cycle (recyclage de l'uranium), ainsi que la création d'un institut de formation d'ingénieurs en nucléaire à Canton, en partenariat avec plusieurs centres de recherche et universités de l'Hexagone. Aéronautique : la France propulsera le C919 Les contrats passés par Airbus, démarrage et fonctionnement de la chaîne d'assemblage de l'A320 en Chine, ont été confirmés. La Chine s'est aussi engagée dans le programme de l'A350. Par ailleurs, le C919, futur moyen-courrier chinois de Comac, dont le lancement est prévu vers 2016, sera motorisé par le français Safran, un contrat s'élevant à cinq milliards de dollars, a annoncé le président du directoire du groupe, Jean-Paul Herteman. Hormis la coopération dans les domaines du nucléaire, des transports et de l'aéronautique, la Chine et France sont d'accord pour équilibrer leurs échanges commerciaux, en les étendant à d'autres secteurs, dont l'agroalimentaire, les technologies de l'information et la communication, la santé et les services.
 Nouvelles coopérations dans la lutte contre le changement climatique Si la France se dit déçue de la conférence de Copenhague, François Fillon souligne tout de même la victoire que représente l'accord. Le Premier ministre a également discuté avec son homologue chinois du renforcement de la coopération des laboratoires de recherche pour développer des réponses technologiques au réchauffement climatique. Par ailleurs, l'Agence française de développement financera des projets chinois dans le domaine du développement durable, et la Caisse des consignations et dépôts favorisera le financement des entreprises chinoises qui investissent en France. « Comme la Chine, nous ne sommes pas favorables à la décroissance. C'est une utopie qui n'est pas acceptable pour les peuples, en particulier dans les pays en voie de développement », a martelé le Premier ministre français.
 Jeunesse et recherche à l'honneur Le Premier ministre a choisi l'Université Beihang d'aéronautique de Beijing, forte de vingt ans de coopération exemplaire avec l'Ecole Centrale française, pour prononcer un discours axé sur la formation et les sciences. Réaffirmant l'importance de la recherche, notamment face aux défis du changement climatique, François Fillon en a listé les domaines prioritaires : la santé et le développement des biotechnologies, les éco technologies, et enfin le numérique et les nanotechnologies. « Partout, c'est la même ambition : construire ensemble, autour de nos jeunes, de nos étudiants, de nos intellectuels, de nos chercheurs, de nos jeunes entrepreneurs la relation franco-chinoise de demain et notre contribution commune à l'avenir de la planète », a affirmé le Premier ministre français. « Les contrats des entreprises françaises, ce sont les emplois des ouvriers français », a rappelé François Fillon mardi soir lors de la conférence de presse tenue à l'hôtel Sofitel Wanda, où il a ensuite donné une réception en l'honneur de la communauté française de Chine. A celle-ci, le Premier ministre a annoncé que dès les prochaines élections législatives, elle serait représentée par onze députés, et qu'il avait demandé aux autorités chinoises de reconnaître le permis de conduire français, deux cadeaux de Noël avant l'heure… Beijing Information |
