Zhang Juan
« Salaires en hausse, sécurité publique améliorée, aides gouvernementales augmentées, opinion publique davantage écoutée, nombre de casino en perpétuelle augmentation, prix de l'immobilier surprenant.... », Zheng Bingkun énumère les progrès sociaux et économiques de Macao.
Âgé de 59 ans, Zheng Bingkun est chauffeur de bus à Macao, et sa femme travaille dans une usine de confection. En 2004, le président chinois Hu Jintao a visité leur maison de l'Avenue du Colonel Mesquita, et jusqu'à aujourd'hui, leur photo avec le président occupe une bonne place dans leur salon.
Au mois de décembre 2009, à l'occasion du 10e anniversaire de la rétrocession de Macao à la Chine, le Centre de Recherche sur « un pays, deux systèmes » relevant de l'Institut polytechnique de Macao a effectué une enquête sociologique, montrant que 82 % des habitants de Macao estime que le système d'« un pays, deux systèmes » est un succès.
Economie vigoureuse
« Après une croissance négative durant quatre années consécutives, l'économie de l'île a réalisé une croissance de 5,7 % un an après sa rétrocession », a expliqué Su Tianping, directeur du Bureau des Services économiques de Macao. Avec l'ouverture du secteur des jeux et des loteries, l'économie de Macao avait connu une phase de développement rapide. Après 2006, pour corriger l'instabilité de la structure causée par l'essor économique, le gouvernement de la région autonome spéciale (RAS) de Macao mit l'accent sur l'exhaustivité du développement, s'efforçant de créer une plate-forme de services commerciaux régionale et un centre de tourisme et de divertissement.
Selon le Bureau des Statistiques de Macao, pendant les années 1999-2008, le PIB de Macao s'est élevé de 47,3 milliards (Macao Pataca) à 171,87 milliards de MOP ; le PIB par tête, de 14 000 à 39 000 dollars ; les revenus financiers, de 16,9 milliards à 57,6 milliards de MOP ; le salaire mensuel par tête, de 4 920 à 8 500 MOP ; les dépôts bancaires des habitants, de 84,3 milliards à 185,4 milliards de MOP ; tandis que le taux de chômage a baissé de 6,5 % à 3 %.
« Avec une superficie de 29,6 km²,Macao a une population de 540 000 personnes. Bien que l'économie de Macao reste toujours négligeable à l'échelle mondiale, son volume total a connu une phase de croissance radicale. En effet, Macao maintient une rigueur et une croissance économique rapide ces dernières années, a indiqué le docteur en économie Yang Yunzhong, directeur du Centre de Recherche sur « un pays, deux systèmes ». Aujourd'hui, Macao est passé du statut de petite cité tranquille à celui d'une des villes les plus impressionnantes du monde ».
La vie des habitants locaux
Avec le développement rapide de l'économie et la hausse des revenus financiers, le gouvernement de Macao renforce davantage les investissements dans l'éducation, la culture et les affaires publiques.
La vie des habitants s'en trouve largement améliorée. En 2008, l'épouse de Zheng Bingkun a reçu au total 24 000 MOP d'aides publiques. « Mon salaire mensuel est de 2 000 MOP, et le gouvernement me verse chaque mois 2 000 MOP pour atteindre le revenu minimum », a-t-elle dit.
Dès 2010, le gouvernement de Macao créera pour chaque habitant un compte crédité de 10 000 MOP d'aide publique, et leur allouera des aides convenables en cas d'excédent financier. « Nous espérons que chaque habitant pourra bénéficier d'une double assurance dès 65 ans : un fond d'aide publique du gouvernement et un fond privé financé par les entreprises, afin de leur permettre de mieux profiter de leur retraite », a déclaré Chui Sai On, troisième chef de l'exécutif de la Région administrative spéciale de Macao.
Notons par ailleurs que le système de prestations sociales de Macao est très perfectionné, prévoyant pensions de retraite, pensions pour personnes âgées, avantages médicaux, subventions pour handicapés, etc.
Macao administré par ses habitants
Evoquant le bilan de l'administration de ces dix dernières années, Edmund Ho Hau Wah, ancien chef de l'exécutif de la RAS de Macao, a indiqué que tout avait été créé à partir de rien, voir à partir de moins que rien.
« Au cours de l'établissement d'une administration par les habitants de Macao, nous affrontions bon nombre de problèmes hérités de l'histoire, en particulier le manque d'expérience des jeunes fonctionnaires », a-t-il remarqué.
Le président de l'Assemblée législative de Macao, Lau Cheok Va, a commencé sa carrière comme parlementaire dans les organisations législatives de Macao en 1984. Parlant de « l'administration de Macao par les habitants de Macao », il se révèle impressionné.
« Avant le retour de Macao dans la patrie, l'Assemblée législative de Macao avait peu de pouvoir législatif, tandis que le gouverneur général faisait presque 70 % du travail législatif. Depuis 1999, le gouvernement de Macao ne peut élaborer que les règlements administratifs, et le travail législatif est conféré à l'Assemblée législative, a-t-il expliqué. Avec l'élargissement du pouvoir législatif, les membres de l'Assemblée se montrent plus enthousiastes, et les habitants deviennent réellement les maîtres de Macao. D'autre part, les lois et les règlements administratifs comportent de plus en plus d'articles relatifs aux droits du peuple ».
Né en 1957, Leonel Alberto Alves représente un groupe particulier dans la société de Macao : les portugais nés à Macao. Depuis, quantité d'habitants d'origine portugaise vivent et se plaisent à Macao, participant à l'administration de l'île. En outre, bon nombre de Portugais ont obtenu la nationalité chinoise, dont le premier fut justement Leonel Alberto Alves, qui est membre du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, et membre de l'Assemblée législative de Macao. Appréciant le rôle de plate-forme de Macao dans les échanges entre la Chine et les pays de la langue portugaise, il souhaite valoriser au maximum ses atouts.
Développement durable
Si certains n'hésitent pas à qualifier l'essor économique de Macao de véritable « miracle », Edmund Ho Hau Wah estime quant à lui que les progrès de l'île sont dus aux efforts assidus de ses habitants, ainsi qu'au principe d'« un pays, deux systèmes ».
Ces dernières années, les touristes venant des régions de la partie continentale de Chine affluent à Macao, décuplant l'activité des magasins et restaurants locaux. En 2003, le SRAS ayant considérablement impacté le tourisme de l'île, le gouvernement central a mis en place une mesure communément appelée « le tourisme libre ». De son application à fin 2008, Macao a accueilli au total plus de 32 millions de touristes de la partie continentale de Chine sous ce régime de « tourisme libre ».
Depuis la rétrocession, le gouvernement central n'intervient jamais dans les affaires intérieures de Macao, se cantonnant à le soutenir et l'aider en cas des besoin, comme ce fut le cas pour la signature d'un Accord de partenariat économique plus étroit (CEPA, Closer Economic Partnership Arrangement), d'une série d'accords complémentaires entre la partie continentale de Chine et la RAS de Macao, et de l'adoption des neuf mesures pour aider Macao à lutter contre la crise financière.
« Se trouvant dans une nouvelle phase de développement, Macao affronte de nouveaux problèmes tels que la proportion excessivement élevée du secteur des jeux et loteries », a indiqué Yang Yunzhong. C'est également le point de vue de Chui Sai On, qui estime que la taille démesurée d'un seul secteur constitue un inconvénient pour un développement durable et intégré d'une région.
« Nous prendrons en considération l'orientation des investissements, soutiendrons activement les secteurs événementiel, culturel, et logistique, et nous améliorerons nos industries traditionnelles », a affirmé Chui Sai On.
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