(Le 10 septembre 2009, à Washington)
Répondre à la crise financière internationale et promouvoir la reprise de l'économie mondiale est le sujet de discussion qu'ont le plus évoqué les deux parties au cours de mon actuelle visite aux Etats-Unis. La crise financière internationale qui a débuté l'an dernier a eu d'importantes répercussions sur le développement économique de tous les pays du monde, y compris de la Chine. Face à ce grand choc, le gouvernement chinois a réajusté théoriquement sa politique macroéconomique et a élaboré trois directives importantes, à savoir garantir la croissance économique, recourir à la restructuration et promouvoir les moyens d'existence du peuple. Il a également mis en application, au moment opportun, le plan de relance global basé sur l'augmentation de la demande intérieure et la promotion de la croissance économique. Grâce aux efforts conjugués du pays, au cours du premier semestre de l'année, le PIB a enregistré une croissance de 7,1 %, et la situation d'ensemble de l'économie nationale s'est améliorée. Cela a jeté une base solide pour surmonter la crise financière internationale, pour réaliser le nouveau développement, et pour promouvoir la reprise de l'économie mondiale. Les amis étrangers avec lesquels je me suis récemment entretenu s'intéressent beaucoup au développement de la Chine, et m'ont posé plusieurs questions en la matière. C'est pourquoi, aujourd'hui, je souhaiterais consacrer mon allocution au sujet du développement de la Chine.
1. Le développement constitue l'« arme magique » de la Chine pour surmonter les difficultés. Je vais donner quelques exemples afin de permettre à tous les amis présents d'avoir une impression profonde.
Premièrement, depuis le milieu des années 1960 jusqu'au milieu des années 1970, la Chine a connu la « Grande Révolution culturelle » (décennie de troubles intérieurs) : l'économie nationale était presque au bord de l'effondrement ; le PIB par habitant n'était que de 226 dollars ; certains produits alimentaires tels que les céréales, la viande, les œufs et l'huile ont été rationnés ; même les biens de consommation, tels que les tissus en coton, le savon et les allumettes ont été soumis à un système de tickets de rationnement. Une grande majorité des familles vivaient entassées à trois générations dans une petite pièce. Les gens cherchaient à posséder les « trois grands objets », à savoir le vélo, la montre-bracelet et la machine à coudre. Face à cette situation difficile, Monsieur Deng Xiaoping a déterminé la pensée stratégique : le développement est un principe fondamental. La Chine a commencé à pratiquer la nouvelle politique de réforme et d'ouverture préconisée par Deng. Elle a successivement éliminé les obstacles systématiques au développement des forces productrices, ce qui a stimulé grandement l'enthousiasme, l'initiative et la créativité du peuple chinois tout entier. Depuis 30 ans, l'économie nationale de la Chine a connu un développement durable et rapide. Les différents secteurs ont réalisé d'importants progrès et le PIB a enregistré, en moyenne, une croissance annuelle de 9,8 %.
Deuxièmement, un tremblement de terre d'une magnitude de 8° et d'une intensité exceptionnelle de XI degrés a frappé, le 12 mai 2008, le district de Wenchuan, dans la province du Sichuan. Il a occasionné à la population de très lourdes pertes, tant matérielles qu'humaines, et a eu d'importantes répercussions sur le développement socioéconomique. Face à ce tremblement de terre qui a été d'une rare et extrême violence, que ce soit par ses ravages, le nombre de régions sinistrées ou bien encore la complexité d'organisation des secours, nous avons su nous appuyer sur les avantages du régime institutionnel. Ces derniers nous ont permis de canaliser nos efforts sur les sujets les plus importants. Nous avons également su compter sur l'esprit de la nation, caractérisé par les efforts inlassables des Chinois, sur les expériences et les richesses accumulées pendant 30 ans de réforme et d'ouverture, et sur les efforts conjugués du pays entier. Nous avons, dans un premier temps, procédé à un grand sauvetage sans précédent : 84 000 personnes ensevelies sous les décombres ont été sauvées et plus de 4,3 millions de blessés ont été soignés en temps opportun, ce qui a limité au maximum le nombre de victimes. En même temps, nous avons déplacé et réinstallé en urgence plus de 15 millions de sinistrés, transporté 1,58 million de tentes et 19 millions de vêtements ouatés et de couvertures, construit 677 000 maisons préfabriquées et 1,843 millions de logements de fortune. Tout ceci a permis de répondre aux besoins basiques d'alimentation, d'habillement et d'hébergement provisoire, à contribuer à la prévention de l'éventuelle propagation de maladies infectieuses dans les régions touchées par le séisme et à garantir la stabilité de la société et du moral des habitants. La Chine a ensuite commencé la reconstruction post-séisme, débloqué des fonds dans la reconstruction post-séisme, élaboré le plan de reconstruction post-séisme, et créé un système d'aide destiné aux régions sinistrées. Pendant plus d'un an, le montant des investissements dans la reconstruction post-séisme a atteint plus de 460 milliards de yuans. A l'heure actuelle, nous sommes en train de réaliser le projet de reconstruction post-séisme : chaque famille dispose de son propre logement, chaque foyer compte des gens ayant un emploi, chaque personne bénéficie d'un système de protection sociale, et les infrastructures ainsi que l'écologie se sont améliorées. Sans les expériences et les richesses accumulées au cours des 30 ans de réforme et d'ouverture, les conséquences de cette grave catastrophe naturelle d'une rare intensité sont inconcevables.
2. Le développement de la Chine constitue une contribution au monde. Les principales manifestations se résument dans les trois volets suivants :
Premièrement, le développement de la Chine est étroitement lié aux intérêts communs de l'ensemble de l'humanité. Bien s'occuper de nos affaires intérieures et permettre à 1,3 milliard de Chinois de mener de jour en jour une vie plus aisée constitue en soi une contribution historique pour le développement et le bonheur de l'humanité. Depuis la réforme et l'ouverture il y a 30 ans, la production céréalière de la Chine est passée de 300 millions de tonnes à 500 millions de tonnes. La Chine nourrit le cinquième de la population mondiale avec une superficie de terre cultivée qui ne représente qu'un dixième des terres cultivées du monde. Le revenu des habitants urbains et ruraux a enregistré une augmentation respective de 7,2 fois et de 6,9 fois. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans les régions rurales a connu une diminution de 240 millions. L'espérance de vie moyenne est passée de 35 ans en 1949 à 73 ans à l'heure actuelle. Le niveau de vie de la population a atteint globalement celui d'une relative aisance. On peut très bien imaginer que si la Chine ne se développait pas ou ne pouvait pas se développer, ce serait une catastrophe pour la population chinoise, voire pour la population mondiale.
Deuxièmement, le développement de la Chine a fourni une opportunité au développement de tous les pays du monde. Les peuples du monde entier pourraient bénéficier de ce développement. Depuis l'adhésion à l'OMC en 2001, la Chine a importé chaque année des marchandises d'une valeur de 687 milliards d'USD, ce qui a créé 14 millions d'emplois pour les pays et territoires concernés. Au cours des 30 années de réforme et d'ouverture, la Chine a utilisé 903,8 milliards de dollars de capitaux étrangers et a accueilli plus de 670 000 entreprises à capitaux étrangers. Les 500 plus grandes entreprises du monde ont presque toutes investi en Chine. L'année dernière, l'économie chinoise a contribué à hauteur de 22 % à l'économie mondiale et de 9 % au commerce mondial. Répondre activement à l'impact de la crise financière internationale et promouvoir une croissance économique régulière et relativement rapide est devenu des facteurs importants pour stimuler la reprise économique mondiale.
Troisièmement, le développement de la Chine a insufflé une force inébranlable pour sauvegarder la paix mondiale et promouvoir le développement commun. La Chine a établi des relations diplomatiques avec 171 pays du monde et fixé un partenariat stratégique avec plus de 30 pays et organisations régionales. Elle est devenue l'un des plus importants membres du Forum sur la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), du mécanisme des dix pays membres de l'ANASE+3 et du Groupe du G20. La Chine et les pays africains et arabes ont créé conjointement le forum Chine-Afrique et le Forum Chine-pays arabes. La Chine a établi un mécanisme de rencontre régulière entre les dirigeants de la Chine et de l'UE ainsi qu'un mécanisme de dialogue stratégique et économique sino-américain avec les Etats-Unis. Elle a ratifié plus de 300 traités internationaux multilatéraux, y compris le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et a adhéré à plus de 130 organisations internationales intergouvernementales et organismes internationaux. Elle a participé activement à la coopération internationale dans de nombreux domaines, tels que la lutte contre la drogue, la lutte antiterroriste et la lutte contre la criminalité transfrontalière, afin de contribuer à l'édification d'un monde harmonieux, caractérisé par une paix durable et la prospérité de la communauté internationale.
3. Le développement est la tâche primordiale de la Chine. Depuis le lancement de la politique de réforme et d'ouverture il y a 30 ans, le développement socioéconomique de la Chine a remporté de grands succès. Toutefois, nous devons clairement avouer les faiblesses de la Chine : elle demeure le plus grand pays en développement du monde, elle doit nourrir une population nombreuse, elle est bâtie sur une base faible, elle présente un déséquilibre de développement socioéconomique entre les villes et les campagnes et entre les régions, ses forces productives ne sont pas développées, son mode de développement économique est, dans l'ensemble, extensif, sa capacité innovatrice n'est pas puissante, le niveau de vie de sa population n'est pas élevé, la pression de l'accroissement démographique, des ressources naturelles et de l'environnement est grande, les problèmes de l'emploi, de la protection sociale et de la redistribution sociale sont assez marquants. Tous ces points susmentionnés demeurent les réalités essentielles et particulières de la Chine et constituent les principaux problèmes auxquels elle doit faire face. L'agrégat économique, le volume des ressources, le montant total de la consommation et les services publics fondamentaux divisés par 1,3 milliard d'habitants sont grandement inférieurs au niveau moyen per capita du monde. Le PIB par habitant de la Chine n'est que de 3 000 dollars, se classant encore en dessous du centième rang mondial. Le PIB des provinces côtières de l'Est est neuf fois supérieur aux provinces n'ayant pas accès à la mer. A la campagne, le nombre des personnes vivant sous le seuil de pauvreté a atteint les 40 millions et le surplus de main-d'œuvre s'élève à 200 millions. Dans les agglomérations urbaines, plus de 20 millions de personnes touchent le minimum vital garanti. Chaque année, il faut régler le problème de l'emploi de plus de 24 millions de personnes. Rien que cette année, le nombre de diplômés universitaires à la recherche d'un emploi a pratiquement atteint les 7 millions. Par là, on voit que la Chine se trouve et pour longtemps encore au stade primaire du socialisme. La Chine a encore un long chemin à parcourir pour parachever sa modernisation et nécessitera les efforts soutenus des nouvelles générations, voire de plusieurs dizaines de générations. Nous avons élaboré un plan permettant de réaliser l'objectif d'une « société harmonieuse » d'ici 2020. Nous considèrerons toujours le développement comme la tâche primordiale du Parti dans son exercice du pouvoir en vue du renouveau du pays, appliquerons en profondeur le concept de développement scientifique, continuerons à libérer l'esprit, à nous en tenir à la réforme et à l'ouverture, à pousser le développement scientifique et à promouvoir l'harmonie sociale. Nous devons davantage faire jouer un rôle fondamental au marché dans la distribution des ressources et appliquer la politique d'élargissement de la demande intérieure. De grands efforts seront déployés pour accélérer la transformation du mode de croissance. Concrètement, il s'agira de passer d'un développement basé essentiellement sur l'investissement et l'exportation à un développement stimulé de manière coordonnée par la consommation, l'investissement et l'exportation ; de transformer le développement entraîné essentiellement par le secteur secondaire par un développement entraîné de façon coordonnée par les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, et d'opter pour une transition du développement, basé sur la consommation croissante des ressources matérielles, vers un développement fondé sur le progrès scientifique et technologique, la meilleure formation des travailleurs et l'innovation de la gestion. C'est ainsi que nous pourrons réaliser un développement sain et rapide de notre économie nationale. Nous faisons encore face, dans notre marche en avant, à de nombreux problèmes et difficultés, mais le développement de la Chine constitue la tendance générale et l'aspiration du peuple. Nous demeurons pleinement confiants. Tant que nous continuerons à nous en tenir au système théorique du socialisme à la chinoise en le considérant comme principe directeur et à aller inébranlablement de l'avant sur la voie d'un socialisme à la chinoise, nous parviendrons sans aucun doute à faire de la Chine un pays socialiste moderne, prospère, puissant, démocratique, hautement civilisé et harmonieux, afin de permettre aux différentes ethnies du peuple chinois de mener une vie heureuse.
Je souhaiterais réaffirmer ici que la Chine ne peut pas assurer son développement sans le reste du monde, tout comme le reste du monde ne peut pas maintenir sa prospérité et sa stabilité sans la Chine. La Chine suit inébranlablement la voie d'un développement pacifique. Nous nous efforcerons de parvenir à un développement pacifique, autrement dit nous assurerons notre propre développement grâce au maintien de la paix mondiale et nous contribuerons à la sauvegarde de la paix mondiale grâce à notre progrès. Il s'agit là d'un choix stratégique que le gouvernement et le peuple chinois ont fait en conformité avec l'évolution de notre époque et en prenant en compte leurs intérêts fondamentaux. Ce n'est pas une mesure transitoire, c'est une recherche interne et éternelle. Nous croyons complètement compréhensible que les pays ont des opinions différentes, voire des divergences sur certains problèmes, vu la différence de leur culture, de leur histoire, de leur étape de développement, de leur régime social et de leur idéologie. On peut en discuter. Même si pour le moment nous ne parvenons pas à une convergence de points de vue cela permettra d'augmenter la compréhension mutuelle. Néanmoins, les divergences ne doivent pas devenir des obstacles à la coopération ni même des explications pour justifier l'ingérence dans les affaires intérieures d'un autre pays et pour contrôler le développement de celui-ci. Nous préconisons la promotion de la démocratisation des relations internationales, le respect de la diversité du monde et le droit aux différents peuples de choisir leur propre voie de développement. Nous ne chercherons jamais à nous ingérer dans les affaires intérieures d'un autre pays ni à imposer notre volonté aux autres. Nous nous opposons au soutien des forces séparatistes et à toute forme d'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, telles que l'« indépendance de Taiwan » et l' « indépendance du Tibet » sous prétexte de divergences idéologiques, de religion et de liberté d'expression. Nous persistons à développer une coopération amicale avec tous les pays du monde sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique. C'est-à-dire que respecter mutuellement la souveraineté et l'intégrité territoriale et respecter et se préoccuper des intérêts essentiels mutuels constitue la base politique de la Chine pour établir et développer ses relations avec les autres pays et organisations internationales. A tout moment, ce point ne changera pas.
Depuis l'établissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis il y a 30 ans, les relations entre nos deux pays, après avoir connu des vicissitudes, ont remporté un développement historique. Grâce à une vision stratégique et à un esprit novateur consistant à profiter de l'instant, les dirigeants des générations précédentes de nos deux pays ont publié trois Communiqués conjoints, à savoir le Communiqué de Shanghai (Communiqué conjoint sino-américain), le Communiqué conjoint sur l'établissement de relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et les Etats-Unis d'Amérique et le Communiqué du « 17 août ». Pour cela, ils ont su surmonter leurs divergences et briser la glace, permettant ainsi de jeter une base solide pour le développement des relations sino-américaines. Grâce à la persévérance de ces trois communiqués, les générations précédentes des dirigeants des deux pays ont renforcé le dialogue et les échanges, augmenté la confiance mutuelle sur le plan politique, et stimulé la coopération mutuelle. Le contenu des relations sino-américaines est de plus en plus substantiel, et le niveau de la coopération s'est amélioré sans cesse. De plus, grâce aux efforts conjugués des personnalités issues de divers milieux, telles que les amis, ici présents, chargés de promouvoir le développement des relations amicales entre la Chine et les Etats-Unis, les relations sino-américaines sont devenues l'une des plus importantes relations bilatérales, et possèdent la plus grande vitalité et le plus grand potentiel de développement au monde.
A l'heure actuelle, les relations sino-américaines se trouvent à un nouveau point de départ historique. Depuis l'entrée en fonction du président Barack Obama, et grâce aux efforts conjugués mutuels des deux parties, les relations sino-américaines ont connu une transition en douceur et un bon début, en gardant un élan positif de développement. En avril dernier, le président chinois, Hu Jintao, et le président américain, Barack Obama, ont fixé, lors de leur rencontre à Londres, leur nouvelle position : s'efforcer mutuellement de mener, au cours du XXIe siècle, les relations sino-américaines sur la voie d'une coopération active, et établir un nouveau mécanisme de dialogue stratégique et économique sino-américain. Le premier dialogue stratégique et économique sino-américain qui a eu lieu, fin juillet, à Washington a obtenu des résultats positifs. Le président chinois, Hu Jintao, a envoyé un message de félicitation et a précisé qu'en tant que grands pays d'influence mondiale, la Chine et les Etats-Unis assumaient des responsabilités importantes et possédaient de larges intérêts communs et de larges espaces de coopération dans plusieurs domaines importants, tels que la paix et le développement de l'humanité. Alors que la situation économique et politique du monde reste complexe et changeante, la Chine et les Etats-Unis sont parvenus à élargir, par le dialogue stratégique et économique, le consensus, à diminuer les divergences, à renforcer la confiance mutuelle et à promouvoir la coopération. Tout ceci a permis de répondre aux intérêts communs des deux parties et de favoriser la promotion des relations sino-américaines orientées vers le développement de la coopération positive et complète. Cela revêt une signification importante pour la paix, la stabilité, le développement et la prospérité du monde. Le président Barack Obama qui était présent à la cérémonie d'inauguration a souligné que les relations sino-américaines façonneront le XXIe siècle. Il espère voir la Chine devenir un membre puissant et prospère de la communauté internationale. Il s'oppose à la restriction à l'égard de la Chine et est convaincu que le partenariat sino-américain est dicté par la nécessité et le choix. Il a également cité Mencius, célèbre penseur de l'antiquité chinoise, afin de montrer qu'il s'engageait à façonner le XXIe siècle par la coopération durable et non l'antagonisme. Les dirigeants des deux pays se rencontreront lors des réunions concernées des Nations Unies à New York et du Sommet financier du G20 à Pittsburgh aux Etats-Unis qui auront lieu au cours du mois. Le président Obama effectuera sa première visite en Chine sur invitation du président chinois Hu Jintao. Les consensus auxquels ont abouti les deux présidents au cours de leurs contacts fréquents ont précisé l'orientation du développement des relations sino-américaines dans ce nouveau contexte. Ici, il faut signaler que les échanges entre les parlements des deux pays ont écrit une nouvelle page dans l'histoire des relations sino-américaines. En mai dernier, la présidente du Congrès américain, Nancy Pelosi, a effectué une visite officielle en Chine qui a connu un grand succès. Ma visite actuelle aux Etats-Unis se couronne également de succès. Il s'agit de ma première visite officielle depuis que j'ai été nommé président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN). C'est également la première visite aux Etats-Unis du président du Comité permanent de l'APN de Chine depuis vingt ans. Au cours de mes échanges et rencontres avec les personnalités américaines issues de divers milieux, j'ai pu constater que le désir de la coopération bilatérale n'avait jamais été aussi important et sincère qu'aujourd'hui. Tout le monde considère que, dans ce nouveau contexte, la signification stratégique des relations sino-américaines et leur influence mondiale s'accentuent de jour en jour, et que développer les relations sino-américaines correspond aux intérêts fondamentaux des deux pays et des deux peuples et est favorable à la paix et au développement de la région Asie Pacifique, voire même à ceux du monde.
La Chine est le plus grand pays en développement du monde et les Etats-Unis, le plus grand pays développé du monde. Les deux pays partagent de larges intérêts communs et possèdent une base de coopération profonde. Tous les deux font actuellement face à des opportunités de développement importantes. Nous devons passer à l'action pour concrétiser le souhait ardant des deux parties en matière de coopération et créer sans cesse de nouvelles opportunités de relations sino-américaines.
D'abord, il faut étendre les domaines de coopération sur la base d'un résultat gagnant-gagnant et d'avantages mutuels. Avec l'approfondissement de la mondialisation économique et l'essor surprenant de la révolution scientifique et technologique, l'interdépendance entre pays devient toujours plus forte et la société humaine fait face à davantage de défis communs. Cette situation nécessite une coopération et une réponse conjointe des pays. La Chine et les Etats-Unis, tous deux pays influents dans le monde, assument une lourde responsabilité en la matière. Pour le moment, ils doivent renforcer leurs activités dans les trois domaines suivants : premièrement, il leur faut renforcer la coopération dans la lutte contre la crise financière internationale, rendre plus compactes les communications et les coordinations sur les politiques macroéconomiques et financières, faire progresser la libéralisation et faciliter le commerce et les investissements, s'efforcer de supprimer toute forme d'obstacles au commerce et aux investissements, traiter judicieusement les frictions et différends économiques et commerciaux, et, promouvoir activement la réforme du système financier international ainsi que l'amélioration du contrôle du système. Deuxièmement, il faut intensifier la coopération en matière d'énergie, d'environnement et de changement climatique. Il faut notamment – sous forme d'études conjointes, de projets modèles, de développement conjoint de techniques et d'augmentation d'investissements mutuels –– renforcer la coopération mutuellement avantageuse en matière d'économie à faible émission de carbone, d'énergies renouvelables et propres, de charbon propre, de captage et de stockage du CO2, de réseau électrique intelligent, d'efficience énergétique des bâtiments, ou bien encore d'automobiles à nouvelles énergies. Il faut également faire de ces coopérations de nouveaux éclairages des relations sino-américaines. Troisièmement, il faut renforcer les communications et les coordinations en ce qui concerne les questions régionales et internationales, maintenir le dialogue et la coopération concernant la lutte contre le terrorisme, la prolifération des armes de destructions massives, la criminalité transfrontalière ainsi que d'autres questions régionales importantes, telles que la crise nucléaire de la Corée du Nord et de l'Iran. La Chine et les Etats-Unis doivent, de concert avec la communauté internationale, défendre ensemble la paix et la stabilité mondiales.
Ensuite, il faut condenser la force coopérative dans le cadre du renforcement des échanges. On ne peut parvenir à développer les relations sino-américaines et à renforcer la coopération sino-américaine sans la participation des différents échelons des deux pays. Les deux parties doivent accroître les échanges d'activités et de personnels dans différents domaines et à différents niveaux, pour créer une force unie en faveur des relations sino-américaines. Elles doivent continuer à maintenir le bon élan des contacts et échanges compacts entre les dirigeants de haut rang, approfondir la confiance mutuelle sur le plan stratégique, et consolider la base politique de la coopération sino-américaine. Il leur faut mettre en valeur le rôle du dialogue stratégique et économique bilatéral, discuter en profondeur des questions à caractère stratégique, général et à long terme, qui concernent le développement des relations entre les deux pays, et, avec cela comme locomotive, conduire les autres mécanismes bilatéraux à jouer un rôle plus important. De plus, il faut promouvoir fortement les échanges économiques et commerciaux, culturels et humains ainsi que les échanges entre les autorités locales et les regroupements sociaux. Il faut surtout intensifier l'échange amical entre la jeunesse des deux pays, accroître l'amitié entre les peuples et consolider la base sociale. L'échange interparlementaire, en tant que partie importante des relations entre les pays, joue un rôle irremplaçable dans la promotion des relations entre les pays. L'Assemblée populaire nationale de Chine a établi des mécanismes d'échanges réguliers respectivement avec le Sénat et la Chambre des représentants des Etats-Unis. Elle a, d'ores et déjà, tenu 4 réunions avec le premier et 10 avec la seconde. Dans ce nouveau contexte, elle est prête à se concerter avec le Congrès des Etats-Unis sur le développement de la structure générale des relations bilatérales, à maintenir une haute fréquence des échanges, à renforcer les échanges réguliers, à déployer les échanges amicaux dans divers domaines, tels que les commissions spéciales et les organismes de travail spéciaux, à approfondir le dialogue sincère, à accroître la confiance politique mutuelle, à promouvoir la coopération pragmatique, et à continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion de relations sino-américaines actives, coopératives et générales.
Enfin, il faut traiter correctement les différends sous le principe du respect mutuel. Traiter correctement les questions importantes et sensibles rencontrées dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis signifie beaucoup pour le développement sain et constant de ces relations. S'il existe certains différends entre les deux pays, leurs intérêts communs sont beaucoup plus nombreux. Les deux parties doivent partir de l'esprit de respect mutuel et rechercher les points communs, les avantages mutuels et un résultat gagnant-gagnant en laissant de côté les différends, considérer et développer de manière stratégique et à long terme les relations sino-américaines, respecter réciproquement la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale, le choix du système et de la voie de développement, de même que les intérêts centraux et les préoccupations importantes, faire preuve de sincérité dans le dialogue, et de patience dans la communication, et élargir sans relâche la zone d'intérêts communs. C'est ainsi et seulement ainsi que nous pourrons protéger et développer les relations sino-américaines.
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