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Protéger l'habitat des grues à crête rouge

Tang Yuankai

Un matin, Wang Yumei, une fermière du district de Zhalong de la province du Heilongjiang, a trouvé une grue à crête rouge qui se reposait dans son champ de maïs. En Chine, cette espèce d'oiseau figure sur la liste des animaux nº 1 placés sous la protection de l'Etat. La paysanne a immédiatement téléphoné à la police.

Deux agents se sont rendus sur place en voiture. Après s'être renseignés, ils ont appris que cette grue, nourrie à la Réserve naturelle de Zhalong, avait disparu depuis deux jours. Cajolé, le grand oiseau est gentiment monté dans une familiale afin de rejoindre son habitat.

A l'heure actuelle, on compte dans le monde 15 espèces de grues, dont 6 peuvent être observées à Zhalong, qui se situe à seulement 26,7 km de la ville de Qiqihaer, surnommée « le pays natal des grues ». Couvrant une superficie de 210 000 hectares, Zhalong est une grande zone humide composée de lacs, de marais et de steppes, où vivent plus de 290 espèces d'oiseaux aquatiques, dont une vingtaine sont des espèces protégées. En 1979, Zhalong a obtenu le statut de réserve ; et en 1987, cette zone marécageuse a été promue à l'échelon national.

La grue à crête rouge est un oiseau migrateur qui se nourrit dans les marais de la province du Heilongjiang, en Sibérie, dans la péninsule de Corée et sur l'île d'Hokkaido. Chaque printemps, ces oiseaux de grande taille y migrent jusqu'en été et retournent dans le sud à l'automne. En général, les marais sont un environnement calme et idéal pour leur reproduction. Malheureusement, l'habitat des grues doit désormais faire face à la menace croissante causée par les activités humaines.

L'élevage des grues à crête rouge

Selon une enquête, la réserve de Zhalong compte actuellement environ 300 grues à crête rouge. « Comment accélérer la croissance de cette espèce en voie d'extinction est une question à laquelle nous nous efforçons de trouver une réponse . L'une des méthodes les plus efficaces pratiquées à l'heure actuelle est d'incuber artificiellement les grues et de les élever, avant de les relâcher dans la nature. Depuis 1979, nous avons nourri plus de 800 grues qui sont, d'un point de vue génétique, parfaitement identiques aux grues sauvages », a déclaré Wang Wenfeng, ingénieur supérieur et directeur adjoint du Bureau de gestion de la Réserve naturelle de Zhalong.

Par rapport aux autres échassiers, les grues à crête rouge sont connues pour leur extrême vigilance et leur fidélité en amour. Ces oiseaux migrateurs respectent strictement la monogamie. Dans un couple, si l'un des deux décède, l'autre reste chaste le restant de son existence. De plus, la reproduction consanguine est strictement interdite. Un mâle choisit souvent une femelle plus jeune d'un ou deux ans, qui n'a ni la même mère ni le même père que lui. Quand le coup de foudre se produit, les deux amoureux glapissent l'un en face de l'autre et effectuent une parade amoureuse. Il s'agit d'une étape indispensable dans le processus de reproduction.

Deux moyens de protection sont appliqués dans la réserve naturelle de Zhalong. Premièrement, les grues sont nourries de manière dispersée. La période d'incubation se situe entre le mois d'avril et le mois de juin. Au printemps, les grues en âge de se reproduire se mettent en couple.  Elles sont alors libérées de leur cage pour commencer leur vie matrimoniale dans la nature. Le jour, les sélectionneurs les alimentent ; et au coucher du soleil, les couples retournent au bord du lac pour passer la nuit.

« Ils hivernent de cette façon. Le printemps suivant, ils ont des bébés qu'ils laissent vivre avec les grues sauvages. En automne, les petits émigrent au sud, et finissent par rejoindre la nature à condition qu'ils ne subissent aucune perturbation humaine », a déclaré Wang. Au total, 12 couples ont bénéficié de l'élevage dispersé. Chaque année, les fruits de leur union s'élèvent à plus de dix.

Le deuxième moyen est de les relâcher régulièrement. La réserve compte au total 163 grues, divisées en cinq groupes par tranche d'âge. Pour assurer leur retour progressif à la nature, les sélectionneurs les entraînent tous les jours à voler. Cette formation, qui est déjà devenue une caractéristique de la ville de Qiqihaer, est ouverte aux touristes, dont le nombre atteint environ les 150 000 chaque année.

Wang a indiqué que le prochain centre d'intérêt de leur recherche serait les rapports entre les grues sauvages et les grues soumises à l'élevage dispersé. « Les grues nourries par l'homme posent, entre autres, le problème de l'usurpation des nids. Un trop grand nombre de grues d'élevage risque de perturber la reproduction des grues sauvages », a-t-il ajouté.

« Il faut particulièrement surveiller l'hydrologie, les oiseaux et la végétation verte dans la réserve. Les chercheurs examineront les endroits où les grues se reproduisent, où elles font une halte au cours de la migration, et où elles hivernent. Les résultats seront évalués grâce à la diffusion technique », a poursuivi M. Wang

Préserver les zones marécageuses

De 1999 à 2002, une grave sécheresse a frappé Zhanglong et le bassin fluvial de Wuyuer, qui sert d'approvisionnement en eau. La zone centrale de la réserve couvre une superficie de 700 km2, dont seulement 130 km2 sont demeurés humides. En 2000, un incendie de forêt a sévi pendant une dizaine de jours, détruisant presque entièrement l'écosystème du marécage. L'année suivante, les autorités locales, qui sont parvenues à réunir suffisamment de fonds, ont déversé 35 millions de m3 d'eau dans la réserve de Zhalong. Cette mesure a permis de freiner la diminution croissante des 130 km2 restants de zones humides. En avril 2002, le projet d'adduction de l'eau a été accompli, et 350 millions de m3 d'eau ont ainsi été détournés à Zhalong.

D'après les données hydrologiques des 100 dernières années, les marécages de Zhalong et son bassin fluvial de Nenjiang n'auraient pas dû connaitre de période de sécheresse. Selon les experts, cette calamité aurait était causée par les activités humaines.

A partir des années 1990, le gouvernement local a accéléré le développement économique au détriment de l'environnement : les marécages ont été transformés en terres cultivables, les lacs ont été destinés à la pisciculture, et certains petits étangs ont également été entourés de digues d'enclosure. Les fossés nouvellement creusés, les petits barrages, les routes et les canalisations aux alentours et à l'intérieur des marécages ont complètement changé le système hydrologique originel, et endommagé l'intégrité de l'écosystème local. Les marais se sont transformaient en prairies sèches. Les terres salines et alcalines ont émergé au détriment de la diversité végétale, s'accompagnant d'une diminution sensible des ressources halieutiques et des espèces d'oiseaux rares.

Selon certains spécialistes, la préservation des marécages de Zhalong permettrait de retenir les crues, d'épurer l'environnement, de régler le climat local, de compléter les eaux souterraines et de préserver la biodiversité et la productivité. Les marécages peuvent également empêcher le désert occidental de se propager vers l'est, et protéger la région contre la sécheresse, la salinisation et l'alcalinisation.

« La pénurie de l'eau fait pression sur la reproduction des grues à crête rouge de Zhalong », a déclaré Wang. A la mi-mai 2008, soit à la fin de la période d'incubation, il restait encore plus de 80 grues sauvages célibataires. « C'est un phénomène très rare », a-t-il ajouté.

« En novembre 2008, les experts ont découvert un groupe de 70 grues qui n'ont pas émigré vers le sud. Cette année, seulement six poussins ont vu le jour, et le nombre des nids est inférieur à 20. Il est évident que le taux de réussite de la reproduction a diminué », a poursuivi Wang.

Cette année, la province du Heilongjiang accélère la mise en place d'un mécanisme d'approvisionnement en eau à long terme destiné à la réserve de Zhanglong. Chaque année, le gouvernement provincial octroie respectivement un million de yuans à Qiqihaer et à Daqing, deux villes situées dans la réserve, afin de les aider à s'alimenter en eau. Plus de 250 millions de m3 d'eau seront annuellement déversés dans la réserve de Zhalong afin de résoudre radicalement ce casse-tête.

Céder la place aux échassiers

Zhang Changfu, un homme originaire de la province du Shandong et qui a immigré à Zhalong en 1958, a vu les grues à crête rouge dès son arrivée. Au cours des 50 dernières années, il vivait de la pêche et de la cueillette des roseaux.

« Maintenant, je réalise que j'ai volé les nourritures des grues à crête rouge », a-t-il avoué.

Dans la zone centrale de Zhalong vivent au total 1 500 familles, réparties dans 13 villages. Le moissonnage des roseaux, la pêche excessive, et la conversion des steppes en champs cultivés ont pratiquement détruit l'environnement marécageux primitif. Résultat : beaucoup d'oiseaux aquatiques, incapables de supporter la perturbation humaine, ont pris la fuite en délaissant leurs œufs et leurs nids.

Si les « occupants humains » quittent la zone centrale de la réserve, les espèces rares d'oiseaux, comme les grues à crête rouge, pourront jouir d'une vie tranquille. Le gouvernement provincial du Heilongjiang a déjà achevé l'élaboration d'un plan de relocalisation, qui sera mis en application dans un avenir proche.

« La population a besoin de vivre, et les zones humides doivent également être préservées », a déclaré Li Changyou, directeur du Bureau de la gestion de la Réserve naturelle de Zhanglong. « Il est préférable que ces 1 500 foyers quittent la zone centrale et s'installent dans une autre région. Cela permettra non seulement d'améliorer la vie des habitants locaux, mais également de préserver les précieuses zones marécageuses ».

« J'ai envie de partir m'installer dans un meilleur endroit », a avoué Zhang. Selon lui, l'environnement a continué à se détériorer au cours de ces dernières années, et son revenu ne cesse de baisser en raison de la mauvaise récolte des roseaux.

Beaucoup de résidents comprennent la nécessité d'un déplacement, et certains ont déclaré qu'ils déménageraient avec plaisir à condition qu'un meilleur endroit leur soit proposé. Sur le mur de l'ancienne école primaire de Zhaokai, dont les élèves avaient été délogés des marais en 2007, on peut encore lire le slogan : « Aimer les oiseaux est une mission glorieuse, protéger les grues est un exploit honorable ».

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