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La fermeture du marché de Cherkizovsky et l'avenir du commerce sino-russe

La fermeture du marché de Cherkizovsky est non seulement un coup grave porté aux commerçants chinois installés en Russie, mais également une mauvaise nouvelle pour un bon nombre de consommateurs russes. Toutefois, un développement sain et stable du commerce sino-russe nécessite l'ordre.

Guan Xueling, directrice du Centre des études sur la Russie relevant de l'Université du Peuple de Chine

Vers la fin du mois de juin, le gouvernement russe a ordonné la fermeture du marché de Cherkizovsky, principal lieu d'activités des marchands chinois en Russie. Ce coup brutal a infligé de grandes pertes économiques aux hommes d'affaires chinois et lancé un défi aux relations économiques et commerciales sino-russes. Pourquoi cette fermeture ? Quels sont ses effets ? Vers où se dirige le commerce sino-russe ?

 Les raisons de la fermeture sont multiples

Apparemment, la fermeture du marché de Cherkizovsky traduit la détermination du gouvernement russe dans la lutte contre le « dédouanement gris ». Mais en réalité, ce sont les répercussions de la crise financière internationale, la dépression de l'économie réelle mondiale ainsi que la difficulté de l'économie nationale qui ont obligé le gouvernement russe à réagir.

Des commerçants chinois devant le marché de Cherkizovsky fermé.(bokerb.com)

Premièrement, dans le contexte de la crise financière internationale et de la chute du cours de pétrole qui ont déjà profondément touché l'économie nationale, le gouvernement russe ne peut plus fermer les yeux face au dédouanement gris et à la fuite des revenus fiscaux.

Le problème du dédouanement gris remonte aux années 1990. A cette époque, la transition économique de la Russie est entrée dans sa phase la plus difficile. Les articles d'usage courant étaient en pénurie. Grâce à la réforme favorisant le libéralisme commercial, les produits industriels étrangers, tels que les articles fabriqués en Chine, ont inondé le pays. Afin de protéger l'industrie légère, le gouvernement russe a imposé des taxes lourdes et des formalités de dédouanement superflues sur l'importation. Néanmoins, la Commission des douanes de Russie permettait tacitement à certaines agences de fournir des services de dédouanement aux importateurs. Grâce à leurs relations, ces agences étaient capables de simplifier les formalités et de dédouaner les articles selon un taux d'imposition plus bas. Les importateurs n'avaient qu'à payer pour toutes ces facilités. Cependant, les agences ne transmettaient qu'une partie des documents de dédouanement aux importateurs, ou, plus souvent, ne leurs transmettaient aucun document de dédouanement. C'est de là qu'est née l'appellation de « dédouanement gris ». Sans ces documents nécessaires, les importateurs, une fois soumis au contrôle administratif, se trouvaient dans une situation particulièrement délicate et subissaient d'importantes pertes économiques. Le dédouanement gris est ainsi un problème interne du système russe. Etant à l'origine de la fuite des revenus fiscaux du gouvernement russe, il a également porté atteinte aux intérêts des hommes d'affaires chinois, et entravé le développement sain du commerce sino-russe.

Un marchant chinois en Russie.(finance.jrj.com.cn)

Depuis 2000, le développement de l'économie et l'amélioration du système de l'économie de marché ont permis au gouvernement russe de renforcer sa lutte contre le dédouanement gris. Après son investiture au poste de premier ministre, Vladimir Poutine a maintes fois souligné l'importance d'un contrôle douanier stricte.

Durant le premier semestre 2009, le PIB russe a baissé de 10,1% par rapport à la même période de 2008. Depuis l'éclatement de la tempête financière, l'importation grise occupe une proportion de plus en plus importante dans le volume total des importations de la Russie. Elle est passée de 8% au cours des 8 premiers mois de 2008 à 13% pour les 5 premiers mois de 2009. Le dédouanement gris est considéré comme le principal responsable de la baisse des revenus budgétaires de l'Etat.

Deuxièmement, la diminution des revenus des habitants et la hausse du taux de chômage ont poussé le gouvernement russe à protéger par tous les moyens les intérêts des travailleurs nationaux.

Bien que la consommation ne soit pas un indicateur sensible de la baisse du PIB en Russie, la diminution des revenus des habitants et l'accroissement du nombre de chômeurs constituent quand même une préoccupation de l'Etat. Selon les statistiques officielles, au cours du premier semestre 2009, le salaire réel des Russes a diminué de 2,8%. Fin mai, les arriérés de salaire ont augmenté de 50% par rapport au début de l'année. Actuellement, on compte en Russie environ 6,3 millions de chômeurs, soit 8,3% de la population active du pays. Un mouvement, visant à écarter les travailleurs immigrés, s'est formé en Russie.

Il y a trois ans, le gouvernement russe avait déjà décidé de réduire la proportion des étrangers dans le secteur de la vente au détail afin d'atteindre un taux zéro le 31 décembre 2007, ce qui représente une exclusion totale des étrangers dans ce secteur. Depuis juillet 2009, de mauvaises nouvelles, telles que la fermeture du marché de Cherkizovsky, perturbent les travailleurs étrangers en Russie. Le gouvernement explique, sans aucune réserve, que toutes ces mesures visent à diminuer le taux de chômage.

 Les multiples conséquences de la fermeture du marché de Cherkizovsky

A cours terme, les hommes d'affaires étrangers et une partie des consommateurs russes seront les premières victimes. Hormis les importantes pertes économiques des commerçants, certains articles manqueront sur le marché, ce qui conduira à une augmentation des prix et nuira aux intérêts des consommateurs. A long terme, sans une solution sage et appropriée, la fermeture du marché de Cherkizovsky provoquera des agitations dans le commerce bilatéral, ce qui va à l'encontre du partenariat stratégique sino-russe.

Les commerçants étrangers sont les plus grandes victimes de la fermeture du marché de Cherkizovsky. En fait, le gouvernement russe a lancé des mesures destinées à lutter contre les marchés des commerçants étrangers à partir de 1998. Les pertes économiques des marchands chinois s'élèvent à plusieurs milliards de dollars. Le 29 juin 2009, le malheur a de nouveau frappé. Le marché de Cherkizovsky a été fermé dans le cadre d'une campagne de lutte contre la contrebande et pour des raisons de sécurité sanitaire et de risques d'incendie. Des biens d'une valeur de 5 milliards de dollars ont été bloqués et 150 commerçants chinois ont été interpellés. Les pertes économiques des hommes d'affaires chinois ont dépassé les 2 milliards de dollars. Le commerce ayant été suspendu, des milliers de Chinois implantés en Russie ont perdu leurs moyens de subsistance. De plus, quelques milliers d'entreprises de l'intérieur de la Chine ont été touchées par cet évènement. En raison de l'annulation des commandes, un grand nombre d'entre elles se trouvent au bord de la faillite.

Deux marchands chinois interrogés par la police russe
à l'extérieur du marché de Cherkizovsky.(hongdou.gxnews.com)

Les consommateurs russes ne souhaitent pas non plus la fermeture du marché de Cherkizovsky. Si la lutte contre le dédouanement gris conduit à un refus total des produits chinois bon marché et de bonne qualité, cela aura des répercussions négatives sur la vie quotidienne des habitants locaux. Au fur et à mesure du développement des relations économiques entre les deux pays, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la Russie. Quand cette dernière se trouvait dans une situation difficile de transition économique, les produits chinois ont étanché la soif du marché russe. Un tel commerce est gagnant-gagnant. Une enquête menée par l'Institut de recherches sur la politique sociale de Russie montre que 45% des Russes souhaitent acheter des produits chinois. Si le gouvernement russe suspend le commerce frontalier, il sera confronté à de plus grandes pressions économiques et sociales.

En effet, la résolution du problème du dédouanement gris influencera l'avenir des relations commerciales entre les deux pays. La détresse économique mondiale a déjà rendu la coopération économique plus difficile entre la Chine et la Russie. En 2008, le volume du commerce bilatéral sino-russe était de 56,8 milliards de dollars, soit une augmentation annuelle de 18%, alors qu'en 2007, ce taux de croissance était de 44%. Pour les 5 premiers mois de 2009, on a même enregistré une diminution de 39%, la première chute enregistrée depuis 10 ans. Parmi le volume commercial bilatéral de 13,5 milliards de dollars enregistré de janvier à mai 2009, les importations chinoises ont représenté 7,43 milliards de dollars (-29,3%), et les exportations chinoises, 6,06 milliards de dollars (-48%). Depuis le début de la crise financière, les dirigeants des deux pays ont exprimé, à plusieurs reprises, leur souhait de conjuguer leurs efforts pour faire face à ce défi. Un recul des relations commerciales semble ainsi inadapté aux préoccupations stratégiques des deux parties et nuirait aux intérêts des deux peuples.

 Comment résoudre le problème ?

Suite à la fermeture du marché de Cherkizovsky, le gouvernement chinois a envoyé une délégation en Russie pour tenter de résoudre le problème. Les négociations ont abouti à un accord sur le principe de construire un grand centre commercial chinois à Moscou. Cependant, la partie russe a refusé de le construire sur l'emplacement de l'ancien marché de Cherkizovsky. « Il est impossible de construire un centre commercial chinois en plein centre-ville. Ce genre de centre ne peut exister qu'à l'extérieur de la grande périphérie », a affirmé la municipalité de Moscou.

Si cet accord de principe aide à soulager la tension et à stabiliser le sentiment des Chinois en Russie, la vraie solution à cette agitation commerciale dépend des règles du marché saines et d'une gestion légale des commerçants.

La loi du marché et l'ordre commercial sont les garanties d'une distribution efficace des ressources et d'un développement économique sain. Conséquence d'une période donnée à savoir la transition systématique, le dédouanement gris a eu un effet positif dans l'enrichissement de l'offre sur le marché. Cependant, aujourd'hui, il est devenu un obstacle à l'amélioration du système de l'économie de marché en Russie. La détermination du gouvernement russe à déraciner cette mauvaise herbe est tout à fait compréhensible. Toutefois, la fermeture d'un seul marché ne servira pas à grand-chose dans la mesure où la bâche qui recouvre cette herbe, à savoir la complexité de la situation économique du pays et la concurrence entre les différents lobbys et groupes d'intérêts, existe toujours.

Selon le dernier rapport Forum économique mondial, la Russie fait partie des entités économiques les plus fermées du monde. Parmi les 121 pays classés selon leur niveau de facilité commerciale, la Russie occupe, cette année, la 109e place, alors qu'elle était classée 103e en 2008. Le monde se focalise de nouveau sur le système commercial russe. Pour la Russie, le seul moyen efficace de lutter contre le « dédouanement gris » est de baisser progressivement la taxe douanière et de régulariser l'ordre du commerce, mais avant tout il faut que la Russie entre dans l'OMC.

Quant aux commerçants chinois, ils doivent changer leurs modalités et gérer leurs affaires dans le cadre des lois et règlements locaux. Il est à noter que le dédouanement gris, qui est une procédure momentanée, finira par reculer de la scène commerciale en Russie. Le dédouanement gris peut peut-être faciliter l'importation et économiser le coût fiscal, mais à long terme elle provoquera une perte économique lourde. Les bénéfices stables dépendent de la gestion légale et internationalisée.

Pour conclure, la fermeture du marché de Cherkizovsky aura sans doute un effet négatif à court terme sur les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie. Cependant, cela permettra aux deux pays de démarrer dans le meilleur délai une coopération douanière et de normaliser l'ordre du commerce bilatéral pour que ce dernier se développe de façon saine et stable.

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