Je suis ravi de vous rencontrer dans la belle ville d'Ekaterinbourg, pour échanger nos points de vue sur les grands problèmes d'intérêt commun, et discuter des mesures à prendre pour le développement et la coopération entre nos quatre pays. D'abord, permettez-moi d'exprimer mes sincères remerciements à Monsieur le Président Medvedev et au gouvernement russe pour leur invitation chaleureuse et leur préparatif attentionné.
Aujourd'hui où la multipolarisation et la mondialisation économique s'approfondissent, les progrès scientifiques et technologiques prennent, chaque jour, de plus en plus d'essor et l'interdépendance entre les pays s'intensifie, renforcer le dialogue, approfondir la coopération et réaliser le résultat gagnant-gagnant est devenu le thème principal de la gestion des affaires internationales. Cependant, la crise financière internationale s'étend en largeur et en profondeur, diverses formes de protectionnisme apparaissent, l'économie mondiale sombre dans la récession et le fossé entre le Nord et le Sud continue à s'élargir. Par ailleurs, les problèmes liés au changement climatique et à la sécurité alimentaire, énergétique et sanitaire s'accentuent. Les défis planétaires, tels que le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et la criminalité transnationale organisée, demeurent difficiles à relever.
Principaux pays dotés de marchés émergents, les pays du BRIC comptent une population représentant 42 % de la population mondiale, possèdent un PIB représentant 14,6 % de l'agrégat mondial, et un volume commercial représentant 12,8 % du volume mondial. Si l'on calcule selon la parité du pouvoir d'achat, le taux de contribution des pays du BRIC à la croissance de l'économie mondiale dépasse les 50 %. Bien que nos quatre pays se trouvent dans des situations différentes, ils sont tous chargés de l'importante mission de répondre ensemble aux menaces traditionnelles et asymétriques, ils assument tous l'importante responsabilité d'accélérer le développement socioéconomique de leur pays et d'augmenter le niveau de vie de leur population, et ils sont tous investis de l'importante mission de défendre les droits et intérêts des pays en développement ainsi que de promouvoir la réforme du système financier international.
Ces dernières années, grâce à nos efforts conjugués, les pays du BRIC, qui n'étaient qu'une simple notion économique, sont devenus une nouvelle plate-forme de coopération internationale. Ils ont suscité un large intérêt du public et sont devenus une force importante au sein de la communauté internationale. A l'heure actuelle, nos quatre pays sont confrontés à de nouvelles opportunités de développement, mais également à de nouveaux défis, inconnus jusqu'alors. Nous devons saisir les opportunités historiques, consolider l'union et la coopération, et défendre ensemble les intérêts globaux des pays en développement. Je voudrais faire des propositions en ce qui concerne notre coopération pour l'étape prochaine :
Premièrement, renforcer la confiance politique mutuelle. Nos quatre pays sont des pays émergents exerçant des influences sur les affaires mondiales. Il s'agit également de forces importantes qui contribuent au maintien de la paix et à la stabilité régionale et internationale. Nous devrions profiter pleinement des mécanismes existants, approfondir mutuellement la confiance politique par l'intermédiaire du dialogue et de l'échange, et devenir des exemples internationaux de respect mutuel et de consultation sur un pied d'égalité.
Deuxièmement, approfondir la coopération économique. Nos quatre pays possèdent des avantages respectifs dans les domaines des ressources, du marché, de la main-d'œuvre ainsi que des sciences et des technologies ; cela nous permet de bénéficier d'une forte complémentarité. Nous devons renforcer la coopération économique, enrichir le contenu de nos coopérations, étendre les domaines, innover les modes et accroître les efficacités. En plus de la coopération économique et commerciale, nous pourrons également établir des relations de partenariat scientifique et technologique pour répondre aux changements climatiques, lancer la R&D dans des domaines de hautes technologies, telles que les nouvelles énergies, afin de former de nouveaux points de croissance économique.
Troisièmement, promouvoir l'échange culturel et de personnel. Nos quatre pays possèdent tous une longue histoire et une culture aussi riche qu'ancienne. De plus, l'amitié entre nos peuples remonte très loin. Nous devons développer activement les échanges et la coopération dans les domaines culturel, éducatif, sanitaire, touristique et sportif, accroître la connaissance mutuelle entre nos peuples, afin que les gens d'un même milieu puissent devenir amis et partenaires. Tout ceci permettra de jeter une base sociale solide à l'approfondissement de la coopération tous azimuts.
Quatrièmement, échanger nos expériences. Nos quatre pays sont parvenus, après des tâtonnements, à trouver une voie de développement correspondant à nos propres caractéristiques, c'est une richesse commune de la société humaine. Nous devons respecter la voie de développement que chacun a choisie, échanger nos expériences de développement, emprunter mutuellement le mode de développement et partager, selon la bonne volonté de chacun, nos expériences avec d'autres pays en développement. Nous devons également renforcer le dialogue, l'échange et la coopération avec diverses parties selon le principe de l'ouverture et de la transparence.
A l'heure actuelle, l'économie mondiale fait face à des défis exceptionnellement difficiles. Réagir activement à la crise financière internationale et promouvoir la reprise de la croissance de l'économie mondiale sont les deux enseignements que doivent tirer nos quatre pays ainsi que les autres pays du monde. Nos quatre pays ont participé activement au Sommet du G20, contribuant ainsi à sa réussite. Pour la prochaine étape, nous devons renforcer la coordination, et promouvoir la réalisation générale et efficace des fruits du sommet. Pour parvenir à ce résultat, je propose que nous nous livrions à :
— la promotion de la reprise de l'économie mondiale le plus rapidement possible. Nous devons nous efforcer de surmonter les difficultés, afin de sortir de la crise financière internationale avant les autres pays. Cela est non seulement nécessaire pour notre propre développement, mais contribuerait également au rétablissement de la croissance de l'économie mondiale. Nous devons combiner la réponse à la crise financière internationale avec la solution des problèmes structurels qui ont longtemps existé dans le développement de nos économies respectives, transformer le mode de développement, afin d'augmenter la qualité et le niveau du développement économique tout en promouvant la relance de l'économie mondiale. Nous devons continuer à ouvrir le marché, mettre en valeur la complémentarité de nos avantages respectifs, élargir la coopération économique et commerciale. Nous devons également nous opposer avec fermeté au protectionnisme, maintenir ensemble le roulement normal et bien ordonné des marchandises internationales, des services et des personnels, et promouvoir les négociations du cycle de Doha pour qu'elles aboutissent à des résultats équilibrés.
— la promotion de la réforme du système financier international. L'établissement d'un nouvel ordre financier international équitable, juste, tolérant et bien ordonné, en vue de fournir une garantie institutionnelle au développement durable de l'économie mondiale, correspond au courant historique et aux intérêts fondamentaux des diverses parties. Nous devons faire progresser ensemble l'élaboration des projets de réforme du Fond monétaire international et de la Banque mondiale, et accroître la représentativité et la voix au chapitre des pays en développement afin de refléter objectivement les changements de l'échiquier de l'économie mondiale. Il est également important de faire progresser l'amélioration du mécanisme de contrôle de la finance internationale afin d'assurer la participation efficace des pays en développement aux organismes internationaux de contrôle financier, tels que le Conseil de stabilité financière. Nous devons promouvoir le perfectionnement du système monétaire international, parfaire le mécanisme d'émission et de régulation des monnaies de réserve, faire avancer de façon harmonieuse la diversification du système monétaire international, et conserver la stabilité relative des taux de change des principales monnaies de réserve.
— la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous devons continuer à faire en sorte que la communauté internationale ne néglige pas la question du développement et ne réduise pas les financements dans ce domaine, du fait de la gestion de la crise financière internationale. Il faut qu'elle s'intéresse notamment aux répercussions que la crise financière internationale a eues sur les pays en développement en particulier sur les pays les moins développés. Nous devons appeler les diverses parties à poursuivre les Objectifs du Millénaire pour le développement, lancés par les Nations Unies, et inciter les pays développés à réaliser leur promesse gouvernementale en matière d'assistance au développement. Il est également important de faire en sorte que la réunion de haut rang des Nations unies, qui aura lieu à la fin du mois et qui portera sur la crise financière et la crise économique ainsi que sur leurs répercussions sur le développement, aboutisse à des résultats positifs. Nous devons continuer à contribuer, dans la mesure de nos capacités, à aider les autres pays en développement à répondre efficacement aux défis.
— la garantie de la sécurité alimentaire, des ressources énergétiques et de la santé publique. Tout en luttant activement contre la crise financière internationale, nous devons nous projeter sur le long terme, planifier la situation générale, et gérer correctement d'autres problèmes importants qui affectent le développement, notamment les problèmes concernant les changements climatiques, la sécurité alimentaire, la sécurité des ressources énergétiques et la sécurité de la santé publique. Ces problèmes concernent le bonheur et l'intérêt général des divers peuples du monde. Nous devons augmenter l'investissement dans le domaine de l'agriculture, développer les techniques avancées, restreindre les spéculations sur le marché, accroître l'assistance céréalière, et renforcer la coopération en matière d'agriculture et de céréales. Nous devons accélérer le développement des énergies propres et renouvelables, construire un système de recherche, de développement et de vulgarisation des techniques énergétiques d'avant-garde, et promouvoir la diversification des approvisionnements en énergies. Nous allons intensifier la communication des informations, échanger nos expériences dans le domaine de la prophylaxie et du contrôle des épidémies, lancer la R&D, partager les vaccins, et lancer des coopérations d'envergure dans le domaine de la lutte contre les maladies infectieuses.
La crise financière internationale a entraîné des difficultés considérables et confronté la Chine à de graves défis. Pour lutter contre la crise et maintenir un développement régulier et relativement rapide de l'économie, le pays a appliqué de manière décisive une politique financière active et une politique monétaire d'une certaine souplesse. Il a établi un plan global visant à accroître la demande intérieure et à stimuler l'économie afin de garantir un développement régulier et relativement rapide. Ces mesures ont donné lieu à des premiers résultats et ont enregistré des signes positifs. Face à de gigantesques difficultés, la Chine a maintenu la stabilité générale du taux de change du renminbi. Elle a signé des accords bilatéraux d'échange monétaire avec des pays et les unités territoriales concernés, d'un montant total de 650 milliards de yuans. De plus, la Chine a participé activement au plan de financement commercial de la Société financière internationale, et a soutenu le financement du Fonds monétaire international. La série de mesures prises par la Chine pour lutter contre l'onde de choc de la crise financière internationale aura une influence positive non seulement sur l'économie du pays, mais également sur l'économie régionale, voire même mondiale.
Face à la diversité et à la complexité des défis internationaux, et en vertu de la responsabilité et de la mission qui nous incombent, conjuguons nos efforts, renforçons notre coopération et lançons-nous dans la construction d'un monde harmonieux, marqué par la paix durable et la prospérité commune.
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