Les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), les quatre plus grands marchés émergents du monde, ont exprimé leurs points de vue sur l'actuelle crise financière globale, tout en appelant aux efforts globaux pour surmonter la crise.
Ces appels interviennent au moment où les représentants des pays du BRIC, ont pris la parole lors de la conférence de l'Onu de trois jours sur la crise financière et économique mondiale, qui s'est ouverte mercredi à New York.
Les leaders des pays du BRIC ont tenu leur premier sommet le 16 juin dans la ville russe d'Ekaterinbourg, lorsqu'ils contribuent de plus en plus à la croissance économique globale et jouent un rôle essentiel pour stabiliser la situation économique mondiale dans le contexte de crise financière internationale.
BRESIL: LA VOIX DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DOIT ETRE ENTENDUE
L'ambassadeur Celso Amorim du ministère brésilien des Affaires étrangères a affirmé qu'"au sein des Nations Unies, les pays dont la voix ne se fait pas entendre dans les institutions de gouvernance financières sont en mesure d'exprimer leurs opinions, dont certains sont parmi les plus pauvres du monde et ont été durement touchés par le ralentissement économique global".
"Ils ne portent pas la responsabilité pour la crise actuelle. Nous devons écouter leurs préoccupations. Nous devons garder à l'esprit leurs intérêts dans nos actions collectives vers la reprise", a-t-il souligné.
"La conférence est une opportunité historique pour le changement", a-t-il indiqué, ajoutant qu'"elle a rapproché les pays membres de l'ONU pour renforcer, améliorer et rénover la gouvernance économique globale".
"Le fait que nous avons pu parvenir à un accord équilibré et ambitieux est une preuve de la vitalité de l'ONU", a-t-il estimé. "Il a démenti un grand nombre de sceptiques", a-t-il ajouté.
INDE: EFFORTS EXIGES POUR RENOUVER LES STRUCTURES DE LA GOUVERNANCE GLOBALE
Preneet Kaur, ministre d'Etat aux Affaires étrangères de l'Inde, a affirmé lors de la réunion que "les réponses spécifiques à la crise financière et économique doivent considérer à la fois les exigences à court terme, les impératifs à long terme de la réformes des structures de la gouvernance globale, y compris l'ONU et les institutions de Bretton Woods".
"Ces réformes ont besoin de redéfinir le rôle des institutions mondiales de gouvernance économique et financière afin de refléter les réalités temporaires d'aujourd'hui, enracinées dans le pragmatisme et la collaboration", a-t-elle indiqué. "Il est impératif que dans les décisions clé et les processus de faire la décision la voix et la participation réelle des pays en voie de développement soient être renforcées et accrues", a-t-elle souligné.
"Les pays en voie de développement n'étaient pas la cause de cette crise, mais ils sont parmi les victimes les plus fortement affectées. Leurs exportations ont été touchées et ils sont confrontés à d'énorme réduction des flux de capitaux et des investissements étrangers directs", a-t-elle critiqué.
"La crise économique conjuguée à la crise alimentaire et à celle du carburant l'année dernière a ralenti leur croissance économique et jette une ombre menaçante sur l'éradication de la pauvreté et la réalisation des Objectif du Millénaire pour le développement", a-t-elle précisé.
RUSSIE: MOYENS COLLECTIFS POUR LUTTER CONTRE LA CRISE
Alexeï Kudrtn, vice-Premier ministre russe et ministre des Finances, a indiqué qu"'il est très important que les décisions de la conférence de l'ONU, ayant une légitimité universelle et reflétant la volonté de toute la communauté internationale, doivent avoir pour objectif la recherche des moyens collectifs afin de renforcer la coopération internationale pour le développement".
"Nous appuyons pleinement de nouvelles mesures visant à surmonter les répercussions de la crise présentées dans le dicument final", a-t-il affirmé, en accueillant les décisions qui mettent en accent sur l'importance d'un appui international adéquat et en temps opportun aux efforts anti-crise pris par les pays en voie de développement".
"Dans le contexte de crise, nous attachons une importance particulière au rôle des 'nouveaux bailleurs de fonds' pour financer le développement des pays pauvres", a-t-il indiqué, ajoutant qu'ils envisagent de convoquer une conférence internationale en février 2010 à Moscou pour coordonner les efforts de ces nouveux donateurs dans la région.
A l'égard de la réforme du système financier global, M. Kudrtn est convaincu que "les paramètres pour une nouvelle architecture financière globale doivent être inscrits dans les conventions et accords internationaux", estimant que "seulement dans ce cas, le système deviendra légitime et jouira de la confiance de toute la communauté internationale".
CHINE: COOPERATION MONDIALE SUR LE DEVELOPPEMENT CRUCIAL FACE A LA CRISE
A un moment où la crise financière internationale évoluant et les ressources pour la coopération internationale dans le développement se rétrécissent,, le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi, a appelé la communauté internationale à renforcer la coopération dans le développement en vue de s'attaquer à la crise financière et économique globale.
La communauté internationale devrait examiner la question du développement dans une perspective plus large et dans un contexte plus large, et placer sa résolution et l'allègement de la crise du développement dans le centre de la lutte contre la crise financière, a souligné M. Yang.
"A cette fin, nous devons appronfondir le partenariat mondial, renforcer les institutions de développement, accroître les investissements dans le dévelopepment et assurer les progrès sans entrave vers les Objectifs du Millénaire pour le développement ( OMD)", a-t-il dit.
Le ministre chinois a proposé de coordonner les politiques macro-économiques. En adoptant des politiques budgétaires, monétaires et commerciales, toutes les parties, notamment les économies développées, doivent prendre en considération de leurs impacts à l'extérieur et s'efforcer d'éviter tout effet négatif sur les pays en développement, a-t-il dit.
Au niveau du commerce, la Chine préconise l'accroissement d'échanges internationaux, en s'opposant au protectionisme commercial, et en ouvrant les marchés aux pays en développement dans les efforts de contrer la crise financière et économique, a-t- il poursuivi.
Selon le ministre chinois, les institutions financières internationales doivent mettre en place des mécanismes de sauvetage financier permettant de fournir de l'assistance rapide et efficace aux pays en développement.
Les pays développés doivent honorer leur engagement à allouer 0, 7% de leur revenu national brut (RNB) dans l'assistance officielle au développpement, et agir davantage pour réduire ou annuler les dettes des pays en développement, a noté le ministre chinois.
Il a proposé d'élargir et d'approndir la coopération Sud-Sud. " Nous devons chercher des moyens innovateurs de la coopération, élargir les canaux pour la coopération et relever le niveau de la coopération entre les pays en développement", a souligné M. Yang.
La Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son impact sur le développement, organisée par l'Assemblée générale de l'ONU, a été ouverte par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Il s'agit de la première conférence de haut niveau jamais organisée par l'ONU pour se consacrer à la crise financière et économique. Les représentants d'environ 150 pays membres de l'ONU se réunissent pendant trois jours à New York pour réfléchir sur la lutte contre la crise.
Source: Xinhua |