Récemment, pour répondre à des questions posées par son lectorat, le Quotidien du peuple a interviewé Chen Yong, directeur du Deuxième bureau de la section de la recherche de la Direction générale du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, et Luo Wendong, chercheur à l'Institut de recherche sur la philosophie de l'Académie des sciences sociales de Chine.
Quotidien du peuple : Comment juger si un pays a choisi un système politique et un chemin de développement politiques justes ?
Chen Yong : Le système politique à choisir par un pays doit s'adapter à sa réalité et sa nature. Le camarade Deng Xiaoping a indiqué : « Nous comptons sur trois critères quand nous concluons si le système politique, la structure politique et les politiques d'un pays sont corrects. Premièrement, il faut voir si une situation politique stable règne dans ce pays ; deuxièmement, il faut juger si le système politique permet d'accroître la solidarité au sein du peuple et d'améliorer les conditions de vie du peuple et troisièmement, il faut voir s'il permet aux forces productives de se développer de manière durable. » Dans le monde entier, nous ne voyons pas de modèles politiques complètement identiques. Même dans les pays qui pratiquent un même régime social, les systèmes politiques présentent de nombreuses différences. Prenons l'exemple des pays occidentaux. Les Etats-Unis pratiquent le régime présidentiel, la Grande-Bretagne et le Japon pratiquent le régime ministériel, et la France, adopte le régime semi-présidentiel. Même les systèmes politiques d'un même type présentent des différences sur le plan de la structure du pouvoir et de son fonctionnement. Par exemple, la Grande-Bretagne, le Japon et l'Allemagne vénèrent tous les trois le régime parlementaire et ministériel, mais ils ont leurs propres particularités. On peut dire qu'il n'existe pas et qu'il est impossible qu'il existe un chemin de développement politique et un mode de développement politique qui s'adaptent à tous les pays, ceux-ci ne sont pas invariables. Donc, on ne peut pas juger la pratique politique d'un pays bonne ou non selon un chemin et un mode de développement politique présumés. Aucun pays ne peut copier aveuglement le système politique et le mode politique d'autrui au détriment de ses propres réalités.
Notre chemin de développement politique socialiste aux couleurs chinoises est un choix inévitable du développement social de la Chine depuis l'époque contemporaine. Après la Guerre de l'Opium en 1840, les classes et les couches sociales différentes ont eu des débats vifs et des luttes acharnées autour du système politique et de la forme organisationnelle du pouvoir politique de la Chine. La monarchie constitutionnelle et le système républicain capitaliste n'ont pas réussi. L'histoire nous a montré que copier le système et le mode politiques occidentaux en Chine est sans issue. Le système politique qui s'adapte aux réalités chinoises et aux intérêts vitaux du peuple chinois ne peut être autre que le système d'assemblée populaire.
Depuis la fondation de la Chine nouvelle, notamment depuis la mise en application de la réforme et de l'ouverture en 1978, la Chine a connu des changements bouleversants : son économie s'est développée de façon durable et rapide, le niveau de vie général de son peuple a atteint la moyenne aisance, la politique démocratique socialiste a progressé sans cesse, les œuvres sociales différentes ont avancé intégralement, la situation politique est stable, les cinquante-six ethnies se sont épanouies en commun, son statut international et ses influences dans le monde se sont élevés sensiblement. Cela témoigne pleinement que l'assemblée populaire générale est un système politique qui convient aux réalités du pays et aux intérêts fondamentaux du peuple chinois.
Quotidien du peuple : Le système démocratique de l'Occident présente-t-il un caractère universel ? Et les systèmes politiques des pays capitalistes occidentaux conviennent-ils à la Chine ?
Luo Wendong : Ma réponse est claire : le système démocratique de l'Occident ne présente pas un caractère universel et les systèmes politiques des pays capitalistes occidentaux ne conviennent pas à la Chine.
En tant que partie de la superstructure, le système politique de tout pays est toujours adapté à son régime politique, décidé par les fondements économiques et sert aux intérêts fondamentaux de la classe dominante. Il n'existe pas du tout de système démocratique universel. En Occident, après s'être emparées du pouvoir politique des dynasties féodales, les classes bourgeoises ont établi des systèmes politiques adéquats au système capitaliste de propriété privée et aux besoins de domination bourgeois, tels que la démocratie parlementaire, la compétition multipartite et la séparation des pouvoirs législatifs, administratifs et judiciaires. Bien que ces systèmes politiques hissent tous la bannière de la représentation de toute la population, ils furent tous manipulés par les grands consortiums bourgeois et leurs agents. Les parlementaires sont pour la plupart des politiciens professionnels, ils recourent aux élections au prix de plusieurs dizaines de milliers voire même de plus d'un million de dollars. Ils deviennent souvent représentants des groupes d'intérêt bourgeois et représentent respectivement les intérêts d'une fraction d'un parti. Les parlements sont devenus ainsi des lieux où les partis se disputent pouvoir et intérêts. Les partis au pouvoir et les partis de l'opposition magouillent. Quel parti que ce soit au pouvoir, il défend le plus possible les intérêts du groupe bourgeois qu'il représente, et non ceux des masses populaires. Le parlement, le gouvernement et le tribunal sont souvent manipulés par des consortiums monopolistiques divers, ils se restreignent mutuellement et sont en rivalité. Bien que ce système « trinitaire » joue un rôle d'équilibrage des pouvoirs, le parlement contraint de temps en temps le gouvernement et le tribunal, ce qui fait que ces deux derniers dépensent davantage d'énergie pour exercer leur fonction.
La Chine se trouve actuellement dans le stade primaire du socialisme et elle y demeurera pendant longtemps. Face aux tâches ardues de réforme et de développement à l'intérieur du pays et aux tentatives d'occidentalisation et de scission des forces occidentales hostiles, il est vitalement important pour la Chine de s'en tenir et d'améliorer le système d'assemblée populaire générale et de conserver la stabilité du pouvoir national. Le camarade Deng Xiaoping a indiqué : « La démocratie occidentale n'est autre que la séparation des trois pouvoirs, des élections multipartites, etc. Nous ne nous opposons pas à ce que les pays occidentaux y recourent, mais la Chine ne recourt pas aux élections multipartites, ni à la séparation des trois pouvoirs, ni au bicamérisme. Ce que nous appliquons, c'est le monocaméralisme représenté par l'Assemblée populaire nationale, car elle convient le mieux aux réalités de la Chine. Avec des politiques correctes et une orientation correcte, ce genre de système est très bénéfique. Il favorise grandement la prospérité et le développement du pays et évite bien des détours. » Pour réaliser le rêve centenaire d'enrichissement de l'Etat et de redressement de la nation, nous devons nous en tenir au système d'assemblée populaire générale et l'améliorer, réduire les conflits politiques intérieurs, mobiliser au maximum les éléments positifs et assurer un développement sain et rapide de l'économie et de la société.
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