Les moyens paisibles prônés dans le bouddhisme peuvent aider à résoudre certains problèmes de la société moderne.
Tang Yuankai
Cérémonie d'ouverture de la deuxième édition du Forum mondial du bouddhisme à Wuxi
Le 28 mars, dans la matinée, la deuxième édition du Forum mondial du bouddhisme s'est tenue à Wuxi, une ville de la province du Jiangsu, située à l'est de la Chine. Plus de 1 700 moines et disciples venus de 50 pays et régions ont honoré cette grande rencontre spirituelle de leur présence, dont le 11e panchen-lama, Bainqen Erdini Qoigyijabu ; le maître Yicheng, président de l'Association des bouddhistes de Chine ; le maître Hsing Yun, fondateur du monastère Fo Guang Shan basé à Taiwan ; le maître Kok Kwong, président de la Fédération des bouddhistes de Hongkong.
Sous le thème d'« un monde harmonieux, une synergie de conditions », le rendez-vous religieux d'une durée de cinq jours a été inauguré à Wuxi et clôturé à Taipei, sur la rive jouxtant le détroit de Taiwan. Le 30 mars, les participants ont embarqué à bord de quatre vols d'affrètement à destination de Taipei pour la deuxième partie du forum. Cet arrangement est considéré comme un signe de l'amélioration des relations entre la partie continentale de Chine et Taiwan.
« Le charme suprême du bouddhisme consiste à préconiser l'harmonie et la miséricorde », a dit Hsing Yun, déjà octogénaire. Il y a 70 ans, c'est justement dans la province du Jiangsu qu'il se fit tonsurer pour s'abandonner au Bouddha.
Une synergie de conditions
« Dans la culture chinoise, qu'il s'agisse du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme, l'harmonie est une idée commune », a souligné M. Lou Yulie, directeur de l'Institut des Etudes religieuses de l'Université de Beijing, également expert renommé en bouddhisme. « Nous insistons sur le fait de réunir toutes les conditions de causalité à travers le monde pour créer un monde harmonieux ».
Le bouddhisme enseigne que dans le monde, toutes les choses et toutes les actions humaines sont créées et contrôlées par le cœur. « Le cœur peut être comparée à l'usine de la vie. Les bonnes usines sont capables de fabriquer de bons produits, tels que le bonheur, la joie et la béatitude. Ainsi nous devrions gérer notre usine comme il faut », a expliqué le maître Tsing Yun.
Selon le 11e Panchen-Lama, le thème du Forum correspond parfaitement à la foi bouddhique et à la mission de poursuivre le progrès social dans le monde. A l'étonnement des invités, il a prononcé un discours en anglais sur le rapport du bouddhisme avec la société moderne.
Le 11e Panchen-Lama éblouissant
« Le développement rapide de la civilisation matérialiste (science et technologie) apporte des avantages considérables à la convenance du peuple d'une part, mais suscite également la détérioration environnementale, le grand écart entre les riches et les pauvres, la crise financière, les conflits armés et les guerres, les attaques terroristes d'autres part. », a-t-il indiqué.
D'après lui, la raison de toute adversité réside dans l'esprit des hommes, dont la plupart se trompent quant à l'origine de la souffrance et du bonheur, se perdent dans l'insatisfaction et manquent de compassion.
Le tulku a aussi parlé des principes bouddhiques dans son allocution. « Les soutras nous disent: la bienveillance sera récompensée par la bienveillance, la malveillance par la malveillance. Nous devons encourager les personnes soumises à la loi de causalité à servir autrui avec leurs actions bénéfiques ».
Quant à la responsabilité des bouddhistes dans la société moderne, le chef du bouddhisme tibétain a dit que l'obligation des fidèles de sa foi au XXIe siècle est de développer une « science de l'esprit interne » pour rectifier et éliminer toutes sortes de maux sociaux à l'aide des soutras. « De ce fait, nous devons d'abord travailler beaucoup sur le canon bouddhique, notamment le Vinaya (règles de discipline) et l'Abhidharma (doctrine), afin d'orienter notre esprit vers le Dharma du Bouddha ».
Le mot Panchen signifie le savant érudit en sanscrit. Le jeune bouddha vivant à l'âge de 19 ans sert de modèle par son étude dure et son progrès rapide. Il passe la plupart de son temps à lire et à nager dans la mer de savoir. « L'apprentissage est la chose la plus importante dans la vie », a-t-il avoué.
Selon un reportage de l'agence Xinhua, son horaire de travail commence à 8h30 et se termine à 22 h. « Cela ne comprend pas le temps pour la méditation. Je m'y habitue depuis plus de 10 ans. 95 % de mon temps est consacré à l'étude, dont 80% est réservé à l'apprentissage des soutras et le reste, 15 %, au travail sur le chinois, l'anglais, la calligraphie, la médecine traditionnelle tibétaine, et à l'entraînement à l'art de débattre avec mes confrères », a-t-il précisé.
Le 11e Panchen-Lama a pris part à une réunion de forum « Faire le bien––la pensée du bouddhisme et le développement harmonieux des entreprises », dont la plupart des participants étaient des patrons brillants. Gardant son silence, il a attentivement écouté les dires des autres et soigneusement pris des notes. « J'espère que je peux acquérir plus de connaissances sur la gestion auprès de ces entrepreneurs ».
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