Un accueil mitigé
Les partisans et les détracteurs de cet ouvrage, que ce soit de célèbres écrivains ou des lecteurs ordinaires, se sont livrés à de féroces débats dans les journaux, à la télévision et sur Internet. Une simple recherche sur Google révèle 197 000 entrées relatives à La Chine n'est pas contente sur l'ensemble des sites de langue chinoise.
Une enquête en ligne menée par le portail Sina.com a révélé que le pour et le contre s'équilibraient quant à « La Chine possède le potentiel pour mener le monde », thèse mise en avant par cet opus. Parmi les 5 381 sondés, 54,4 % approuvèrent l'assertion suivante « La Chine devrait saisir la meilleure des occasions, formée par la crise financière, émerger et se distinguer en tant que chef de file », tandis que 41,3 % estimaient que « ce nationalisme radical doit s'exprimer sous contrôle, et nous devrions adopter une pensée plus rationnelle et plus réaliste ».
Sur la toile, un autre site, Douban.com, communauté virtuelle de critiques littéraires, cinématographiques et musicales, les analystes se classaient en deux catégories : ceux qui l'aimèrent et ceux qui le détestèrent. Le 6 avril, 750 personnes l'avaient chroniqué. 536 d'entre eux lui accordèrent une étoile sur cinq, soit la côte la plus basse de la plate-forme.
Un fonctionnaire de 30 ans résidant à Shanghai, Xu Bingwen, qui publia un billet sur l'ouvrage sur Douban.com accusa cet ouvrage d'être « un embrouillamini d'opinions ordinaires… Ce livre essaie de nous vendre l'idée que la Chine se porte bien. Nous ne devrions pas être critique à notre égard. Nous ne devrions pas nous laisser entraîner par les problèmes internes. Rien de plus, » écrivit M. Xu.
Celui-ci nous fit part du fait qu'il ne croit pas à un nouveau sursaut nationaliste chez les jeunes Chinois, à l'inverse des déductions des médias occidentaux émises après la publication du livre. « La pression croissante de la vie et la concurrence féroce sur le marché de l'emploi ne suffisent pas à encourager un sursaut nationaliste. J'estime pour ma part que la « montée du nationalisme » sur Internet n'est qu'une illusion », a-t-il jugé.
Un étudiant en photographie âgé de 20 ans, Shang Rong, gratifia ce livre de cinq étoiles sur Douban.com. Il avoua à notre journaliste que bien qu'il soit peu friand du ton paranoïaque des auteurs et qu'il doutait de la validité des arguments déployés par ces derniers, il estimait que de telles voix étaient tout de même nécessaire dans quelque société que ce soit.
Beijing Information |