Aujourd'hui, malgré la neige et le froid glacial, j'ai chaud au cœur. J'aspire depuis longtemps à rencontrer les professeurs et étudiants en ce lieu et à procéder à des échanges mutuels avec vous. En dépit de la rigueur hivernale de la crise financière, à la rencontre des jeunes gens, j'ai l'impression d'observer le printemps et l'espoir en l'avenir, car je crois résolument que le pouvoir du savoir et le courage juvénile peuvent changer le destin de l'homme, du pays et du monde.
Un bon discours doit être dépourvu de fioritures. Celui-ci doit parler de l'amour et dire la vérité, telle est la substance d'un discours. J'espère que mon discours sera pour vous une source d'inspiration. Si vous pouvez retenir ne serait-ce qu'une ou deux phrases de ce dernier, j'en tirerai un grand bonheur.
Mon cœur est toujours empreint de respect lorsque j'arrive dans un établissement d'enseignement supérieur, ce sentiment provient de mon respect pour l'érudition, le corps professoral et estudiantin. De ce fait, si je me suis incliné devant le président et les professeurs dans l'auditoire, cela n'était pas par pure courtoise, mais une marque de politesse obligatoire d'un élève pour le président et les professeurs.
C'est pour moi un grand plaisir de me rendre à l'université de Cambridge, de renommée mondiale. J'aspirais depuis longtemps à cette visite. Ce lieu a donné naissance à de nombreux brillants scientifiques et savants tels qu'Isaac Newton, Charles Robert Darwin, Francis Bacon, pour ne citer que les plus éminents et a apporté une contribution importante au progrès de la civilisation humaine. L'année 2009 consacre le 800e anniversaire de l'établissement. Veuillez accepter mes chaleureuses félicitations.
Je tiens en prélude à offrir un Corpus électronique de la nation chinoise à votre université. Celui-ci rassemble 200 000 livres électroniques publiés par la Chine, notamment dans des domaines tels que la politique, l'économie, l'histoire, la culture entre autres, à travers lesquels l'on peut mieux connaître la Chine.
Il s'agit de ma quatrième visite en Grande-Bretagne. Malgré la grande distance qui sépare géographiquement la Chine de la Grande-Bretagne, les échanges amicaux entre les peuples de nos deux pays augmentent sans cesse. Le succès de la résolution de la question de Hongkong et la coopération fructueuse dans les domaines de l'économie, du commerce, de la culture, de l'éducation, des sciences et technologies ont consolidé le socle du partenariat stratégique global sino-britannique. Je tiens ici à exprimer mes hommages sincères aux amis dont le travail sans relâche et de longue haleine a servi à promouvoir l'amitié sino-britannique.
Mon discours est intitulé « Percevoir la Chine sous l'angle de son développement ».
Ma chère patrie est un pays à la fois ancien et jeune
C'est un pays ancien, car il s'agit d'un grand pays oriental dont la civilisation remonte à plusieurs millénaires. A travers sa diligence et sa sagesse, la nation chinoise a créé une civilisation rayonnante, et a apporté une contribution importante au progrès de l'humanité.
C'est un pays jeune, car la République populaire de Chine n'existe que depuis 60 ans et qu'elle a entamé sa réforme et son ouverture voici trente ans. Le peuple chinois a établi la Chine nouvelle au prix d'une lutte sans relâche et est parvenu à trouver une voie de développement convenant à la situation du pays après d'incessants efforts. Il s'agit de la voie du socialisme à la chinoise. En empruntant cette route, notre pays ancien et civilisé a connu une cure de jouvence.
L'une des clés de la réforme et de l'ouverture en Chine est de libérer les esprits, son pilier est l'innovation institutionnelle. Nous avons stimulé la réforme du système économique et établi le système d'économie de marché socialiste où le marché joue un rôle fondamental pour la distribution des ressources sous la supervision macroéconomique du gouvernement. Nous avons mené la réforme du système politique, combiné le développement de la démocratie avec l'amélioration du système légal. Nous avons placé le peuple en tant que maître. Nous gouvernons le pays en vertu de la loi afin de construire un pays socialiste soumis à la légalité.
L'essence de la réforme et de l'ouverture est de placer l'homme au centre de nos préoccupations, et répondre aux besoins matériels et culturels croissants par la libération et le développement des forces productives, et de donner à chaque citoyen l'égalité des chances pour le développement intégral. Nous visons à protéger les droits démocratiques du peuple, et de promouvoir la stabilité, l'harmonie et la prospérité dans l'ensemble du pays. Dans cette optique, nous protégeons la dignité et la liberté de l'homme, faisons rayonner la sagesse et la force de chaque personne en vue de rechercher avec succès une vie personnelle heureuse.
Ces trois dernières décennies, plus de 200 millions de Chinois ont été extraits de la pauvreté, l'espérance de vie moyenne a progressé de cinq ans, 83 millions de personnes à mobilité réduite bénéficient d'un soin particulier du gouvernement et de la société. Tout cela illustre les énormes efforts consentis par la Chine pour protéger les droits de l'homme. La promotion de l'éducation obligatoire de neuf ans, l'établissement du système de mutualité médicale dans les régions rurales et l'amélioration du filet de protection sociale ont favorisé la réalisation du droit à l'éducation, de l'assurance-maladie et de l'assurance-vieillesse.
J'ai à cœur de citer un poème de la dynastie des Tang pour décrire l'état actuel de la Chine : « A marée basse, les rivages sont larges, le vent n'est pas fort, la voile a été suspendue ». Le peuple chinois travaille sans relâche à la modernisation du pays. C'est une grandiose entreprise pour un grand pays en développement où ancien et nouveau s'entrecroisent. Les Chinois, dont le destin est entre leurs mains, conservent une pleine confiance en l'avenir.
Ma chère patrie est un pays qui a connu des vicissitudes, mais qui poursuit sans relâche ses efforts afin d'accroître sa puissance
Au début de ma carrière, j'ai travaillé de nombreuses années dans le nord-ouest de la Chine. Là-bas, dans un désert à perte de vue, croît une espèce rare d'arbre, nommée peuplier de l'Euphrate (Populus Euphratica) puisant ses racines à cinquante mètres de profondeur, celui-ci résiste à la sécheresse, aux tempêtes de sable, au sol salin et alcalin, a une grande vitalité. On le surnomme héros du désert, car un peuplier de l'Euphrate peut vivre mille ans. Y compris après sa mort, celui-ci reste debout un millénaire et après sa chute, celui-ci reste encore intact pendant mille ans. J'aime bien cette espèce végétale, car elle symbolise l'esprit persévérant de la nation chinoise.
Depuis des milliers d'années, la nation chinoise a vaincu d'innombrables calamités naturelles et désastres causés par l'homme, et est arrivée avec la tête haute et la poitrine bombée le jour d'aujourd'hui. Les graves souffrances ont fondu son caractère fort. L'histoire de la nation chinoise témoigne de la vérité suivante : ce qu'une nation perd lors des désastres sera compensé par son progrès.
Je me remémore mon expérience personnelle à Wenchuan, dans la province du Sichuan, suite au séisme qui a dévasté la région en mai dernier. L'école secondaire de Beichuan avait été rasée, et avait subi de lourdes pertes surtout chez les élèves. Mais dix jours après, à mon retour, les habitants locaux avaient déjà reconstruit des classes en préfabriqué sur les ruines. Le son des élèves lisant leurs leçons retentissait dans l'école. J'écrivis alors quatre caractères chinois sur le tableau signifiant « la nation prospère en surmontant de multiples épreuves ».
Depuis le tremblement de terre, je suis retourné six fois à Wenchuan où j'ai témoigné d'innombrables scènes aussi touchantes que celle-là. L'esprit inflexible de la nation chinoise m'a profondément ému. Ce superbe esprit national est la source d'énergie qui a permis aux générations successives de renouveler sans cesse la nation chinoise.
A travers un combat pénible de plus d'un demi-siècle, la Chine est parvenue à d'énormes progrès. L'agrégat économique s'est hissé au premier rang mondial. Cependant, nous restons un pays en développement et restons pleinement consciencieux de l'importance du fossé qui nous sépare des pays développés. La Chine nourrit une population nombreuse, est bâtie sur une base faible, et son développement n'est pas équilibré ; cette situation réelle du pays n'est pas encore changée pour l'essentiel.
Le PIB par habitant de la Chine est précédé par plus de 100 autres pays, représentant seulement 1/18e de celui de la Grande-Bretagne. Pour ceux d'entre vous qui ont visité la Chine, vous aurez sans doute observé les villes modernes, mais notre campagne reste encore relativement arriérée.
Au milieu du XXIe siècle, pour réaliser la modernisation pour l'essentiel, la Chine devra mener trois grandes tâches historiques : compléter son industrialisation, ce que l'Europe a réalisé il y a longtemps et s'efforcer de suivre la vague de la nouvelle révolution scientifique et technique ; améliorer successivement le niveau de développement économique tout en garantissant la justice et l'égalité sociales ; poursuivre le développement durable dans le pays et assumer sa part dans les responsabilités internationales. Pour rattraper les pays développés, le chemin qui se présente sous nos yeux restera long et rempli d'obstacles, mais peu importe le nombre de difficultés, rien n'empêchera le peuple chinois d'aller de l'avant. Par le biais d'efforts persistants, nous atteindrons notre objectif.
Ma chère patrie est un pays qui apprécie ses traditions tout en ouvrant ses bras au monde
La culture traditionnelle chinoise est riche, complète et érudite. L'harmonie, considérée comme une valeur suprême et prisée dans l'histoire antique, est la quintessence de la culture chinoise. Le Canon des documents, classique de la Chine ancienne, préconise l'harmonie entre les peuples et les échanges amicaux entre les pays.
La tradition culturelle de la Chine révère la paix comme ce qu'il y a de plus précieux. Cela a nourri l'ouverture d'esprit de la nation chinoise. La nation chinoise est généreuse et tolérante, tout comme notre terre nourricière prend soin de tous les êtres vivants. Elle reste constante dans sa recherche de la justice, tout comme l'éternel mouvement de l'Univers.
Au cours du XVe siècle, Zheng He, célèbre navigateur chinois, conduisit sept flottes chinoises à travers les mers occidentales et parcourut plus de trente pays. Il emporta avec lui le thé, la soie et la porcelaine de la Chine, et aida les locaux à combattre les pirates sur son parcours. Il était un véritable messager d'amour et d'amitié.
L'argument qui veut qu'un pays puissant soit plus enclin à chercher l'hégémonie ne s'applique pas à la Chine. Prétendre à l'hégémonie est contraire à notre tradition culturelle et s'oppose à la volonté du peuple chinois. Le développement de la Chine n'est nuisible à personne et ne menace qui que ce soit. Nous serons un pays épris de paix, un pays souhaitant apprendre et coopérer avec autrui. Nous sommes engagés à la construction d'un monde harmonieux.
Les cultures des différents pays et nations requièrent le respect, la tolérance et l'apprentissage mutuels. Aujourd'hui, 300 millions de Chinois apprennent l'anglais au sein du pays, et plus d'un million de jeunes font leurs études à l'étranger.
Nos médias tels que la télévision, la radio et les publications présentent chaque jour la culture et l'art des quatre coins du monde. Si nous n'avions pas appris de l'autre au travers des échanges et si nous n'étions pas épanouis en tirant des enseignements à travers les expériences d'autrui, nous ne saurions jouir de la prospérité et du progrès actuels.
A l'entrée du XXIe siècle, notre monde est désormais relié par la mondialisation économique et l'information en réseau. Diverses cultures, au lieu de s'enfermer chacune, cohabitent à travers les influences mutuelles. L'ampleur de la contribution d'une culture à l'humanité dépend de plus en plus de sa capacité à absorber les cultures étrangères et à se renouveler. La Chine maintiendra toujours le principe de l'ouverture et de l'assimilation, continuera d'apprécier ses propres traditions tout en puisant sur les expériences réussies d'autrui et parviendra à la prospérité économique et au progrès social de manière civilisée et harmonieuse.
La raison pour laquelle j'ai souligné qu'il faut voir la Chine sous l'angle de son développement, c'est parce que la Chine change tout comme le monde. La Chine n'est plus la société fermée et archaïque qu'elle était il y a un siècle, ni le pays pauvre et figé qu'elle était il y a 30 ans.
Grâce à la réforme et l'ouverture, elle a pris une physionomie toute nouvelle. Les Jeux olympiques de Beijing ont servi de tremplin à une Chine haute en couleur, à la fois ancienne et moderne. De ce fait, je vous encourage à visiter la Chine et à y découvrir de nouveaux endroits. De cette manière, vous pourrez mieux appréhender ce que les Chinois pensent et font, et ce qui les intéresse. Cela peut vous aider à connaître une vraie Chine qui se développe et s'améliore sans cesse, et à savoir comment elle a répondu à la crise financière mondiale actuelle.
La Chine, la Grande-Bretagne et les autres pays européens ont tous été frappés par cette crise financière mondiale sans précédent. Alors que cette crise n'a pas encore atteint le gouffre, il reste difficile de prévoir les retombées ultérieures que celle-ci pourrait engendrer. La première de nos priorités est de travailler de concert et de surmonter cette période adverse.
Je crois que pour répondre à cette crise, il faut augmenter la coopération. C'est la confiance mutuelle qui décide du degré de coopération. Le gouvernement chinois préconise que : en premier lieu, il faut gérer correctement les affaires internes, et il ne doit pas rejeter les affaires ennuyeuses sur autrui ; deuxièmement, il faut coopérer en toute sincérité, et éviter de rechercher ses propres intérêts au détriment d'autrui ; Troisièmement, il faut s'attaquer aussi bien aux racines du mal qu'à ses symptômes, il ne faut pas uniquement soigner la tête pour une céphalée, et soigner le pied pour des douleurs au pied.
J'ai réaffirmé à la réunion de Davos qu'il faut entamer la réforme nécessaire pour le système monétaire et financier international, établir un nouvel ordre juste, équitable, inclusif et ordonné dans ce domaine, et s'efforcer de construire un environnement favorable au développement économique mondial.
Je souhaite parler ici brièvement de la réponse de la Chine à la présente crise.
L'influence de la crise financière sur l'économie substantielle de la Chine devient de jour en jour plus manifeste. Depuis le troisième trimestre de l'année dernière, le volume d'exportation a connu une grande réduction, le rythme de croissance économique s'est ralenti, et la pression sur l'emploi a augmenté.
L'économie chinoise est confrontée à la situation critique. Face à la crise, nous avons décidé au moment opportun de réajuster à temps l'orientation de la politique macroéconomique, publié immédiatement dix mesures pour élargir la demande intérieure, et élaboré l'une après l'autre une série de mesures. Cela a formé un plan global visant à encourager un développement économique stable et rapide. Ce plan concerne principalement les domaines suivants :
Premièrement, augmenter considérablement les dépenses gouvernementales afin d'élargir la demande intérieure. Le gouvernement chinois a lancé un plan d'investissement d'une durée de deux ans pour un montant total de 4 000 milliards de yuans, soit 16 % du PIB chinois en 2007.
Cette somme sera principalement destinée à des projets d'infrastructures, de bien-être social et de protection de l'environnement, comme la construction de logements pour les gens à faible revenu, l'amélioration des conditions de vie des habitants ruraux, et le complément du réseau ferroviaire, et aussi à des projets de reconstruction des régions frappées par le violent tremblement de terre en mai dernier.
Le gouvernement chinois a aussi mis en place un plan de réduction des impôts d'une grande envergure, ce qui permettra d'alléger chaque année de 500 milliards de yuans les charges fiscales des entreprises et des habitants. Nous avons aussi réduit dans de fortes proportions les taux d'intérêt, augmenté la liquidité du système bancaire et adopté une série de mesures financières.
Deuxièmement, appliquer le plan de restructuration et de renouveau industriel à grande échelle. Nous mettrons en avant généralement la restructuration et l'optimisation de la structure industrielle et la montée en génération des produits, élaborerons dix plans de restructuration et de relance pour dix secteurs importants dont la construction automobile et la production sidérurgique. Nous prendrons des mesures économiques et techniques, mettrons en œuvre l'économie d'énergie et la réduction des émissions de matières polluantes, la fusion et la réorganisation d'entreprises, augmenterons le degré centralisé et l'efficacité de la répartition de ressources des industries. Nous encourageons les entreprises à adopter largement de nouvelles techniques et technologies, de nouveaux équipements et de nouveaux matériaux, et à développer des produits à haute valeur marchande, et nous leur accordons des soutiens nécessaires.
Troisièmement, promouvoir le progrès et l'innovation scientifique et technique. Les sciences et les techniques sont une force essentielle pour surmonter la crise financière. Les crises graves sont souvent accompagnées d'une nouvelle révolution scientifique et technique ; chaque reprise économique est inséparable de l'innovation technique. Nous accélérerons l'application du Plan national de développement scientifique et technique à long et moyen terme, en particulier seize programmes spéciaux dont on peut citer ceux des éléments électroniques d'importance prépondérante, du développement et de l'utilisation de l'énergie nucléaire, de la construction de machines-outils de pointe à contrôle numérique, et nous décrypterons plusieurs techniques vitales et techniques génériques d'importance primordiale, en vue de fournir un socle scientifique et technique à l'économie chinoise pour qu'elle réalise le développement durable à un niveau plus élevé.
Nous encouragerons le développement des groupes des industries de haute technologie, et formerons de nouveaux points de croissance économique. Nous voulons justement nous appuyer sur le décryptage des questions scientifiques et techniques importantes pour créer de nouveaux besoins sociaux et hâter un nouveau cycle de prospérité économique.
Quatrièmement, augmenter fortement le niveau de la sécurité sociale. Nous continuerons d'augmenter la pension des retraités d'entreprises, et de revaloriser le niveau de l'assurance-chômage et des indemnités d'accident de travail, le minimum vital des citadins et des ruraux ainsi que le niveau d'allocation pour les résidents ruraux dépourvus de tutelle familiale.
Nous promouvrons la réforme des systèmes médicaux et sanitaires. Nous nous efforcerons d'établir le système médical et sanitaire de base qui couvrira quasiment tout le pays d'ici à trois ans. Grâce à ce système, tous les Chinois seront bénéficiaires des services médicaux et sanitaires fondamentaux. Nous continuons à privilégier l'éducation. Le Programme de plan national pour la réforme et le développement de l'éducation à long et moyen terme est en élaboration. Nous appliquerons des politiques de l'emploi plus actives. L'accent sera mis sur l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur et des travailleurs issus des campagnes. Davantage de postes seront offerts pour atténuer la pression sur l'emploi.
Ces mesures nous permettront d'associer différents moyens : l'élargissement de la demande intérieure, la restructuration et la relance des industries, le renforcement du soutien aux sciences et techniques, et le renforcement de la sécurité sociale ; l'entraînement de la croissance économique, l'amélioration des conditions de vie du peuple et la création de davantage d'emplois ; le franchissement des difficultés actuelles et la promotion du développement à long terme. Si ces approches sont favorables au développement de la Chine, elles apporteront aussi de vastes opportunités commerciales aux entreprises de différents pays du monde, y compris celles de la Grande-Bretagne.
La crise actuelle, comparable à celle qui avait eu lieu un siècle auparavant, nous laisse des réfléchissements lourds. Elle nous rappelle qu'il faut nous livrer à une sérieuse réflexion sur le système économique actuel et les théories économiques en application.
La Chine a appliqué l'économie planifiée hautement centralisée pendant plusieurs décennies, considérant la planification comme un absolu, ce qui a entravé le développement des forces productives. La présente crise financière nous a révélé cependant que le marché n'est pas omnipotent non plus et que si l'on lui donne totalement libre cours, l'ordre économique sera inévitablement en désordre et les distributions sociales seront inégales, on finira par être puni pour cela. La véritable réforme de marchéisation n'oppose jamais le mécanisme du marché et la régulation macroéconomique de l'Etat. Il faut juxtaposer le rôle de la main invisible du marché et celui de l'empreinte visible de la supervision administrative et sociale. C'est seulement ainsi que l'on peut réaliser la répartition des ressources selon la loi du marché et garantir qu'elle soit raisonnable, coordonnée, juste et durable.
La crise financière internationale nous a montré la nature d'une économie de marché qui échappe à tout contrôle. Depuis les années 1990, certaines institutions financières, propulsées par leurs intérêts, collectent des fonds à un levier financier décuplé. Tandis qu'elles récoltaient des profits élevés, elles exposaient le monde à d'énormes risques. Cela illustre parfaitement le fait qu'une économie de marché dépourvue de contrôle n'est pas viable. Donc, il faut bien équilibrer les rapports entre l'innovation financière et le contrôle financier, entre l'économie virtuelle et l'économie substantielle, et entre l'épargne et la consommation.
Pour répondre efficacement à cette crise, il faut hautement considérer le rôle de la moralité. Celle-ci est la plus grande force du monde ; ses rayons sont même plus brillants que les rayons de soleil.
Les théories économiques authentiques ne produisent jamais de conflits avec les critères moraux suprêmes. Les théories économiques doivent représenter l'équité et la bonne foi, et promouvoir d'une manière égale le bien-être de tous, y compris les groupes les plus vulnérables. Adam Smith, considéré comme le père de l'économie moderne, a indiqué dans la Théorie des sentiments moraux : « Si le fruit du développement économique d'une société ne peut être distribué véritablement dans la main des masses populaires, il est impopulaire moralement et risqué, car il est voué à menacer la stabilité sociale. » La perte de moralité est l'une des causes sous-jacentes de la crise actuelle. Certaines personnes ont sacrifié leurs principes et ont cherché les profits au détriment de l'intérêt public. Ils ont franchi une base morale. Nous devons encourager les entreprises à assumer leurs responsabilités sociales. Dans le corps de chaque homme d'affaires devrait couler le sang de la moralité.
La Grande-Bretagne est la dernière étape de mon voyage en Europe. Cette visite m'a permis d'approfondir mes connaissances sur l'Europe. La coopération sino-européenne s'est placée à un nouveau point de départ historique. Je suis pleinement confiant quant au partenariat stratégique général entre la Chine et l'Europe.
Il n'existe pas de problème historique ni de conflit d'intérêt fondamental entre nous. La coopération sino-européenne repose sur une base solide et présente une perspective brillante. La Grande-Bretagne est le premier pays industrialisé au monde, ce qui vous a permis d'accumuler un grand nombre d'expériences réussies dans les domaines du développement économique et de la protection de l'environnement, etc. Nous sommes prêts à apprendre auprès de vous et à renforcer les échanges et la coopération.
L'avenir appartient à la jeune génération. Il vous incombe de construire un avenir radieux pour les relations sino-britanniques. En ce lieu et à ce moment, je ne puis que me tourner rétrospectivement vers la mémoire du Dr Joseph Needham, diplômé de l'Université de Cambridge qui a apporté une contribution importante à l'échange culturel entre la Chine et la Grande-Bretagne.
Son ouvrage monumental, Science et civilisation en Chine, sert de pont entre les civilisations occidentales et orientales. Honorer la tradition et l'innovation est l'une des marques de fabrique les plus remarquables de Cambridge. J'espère que davantage de Cambridgiens s'intéressent à la Chine, regardent la Chine d'un œil en croissance et servent de messagers amicaux pour l'échange sino-britannique. Je suis persuadé que tant que les jeunes de nos deux pays apprendront l'un de l'autre et œuvreront ensemble au progrès, vous inscrirez un nouveau chapitre dans les relations sino-britanniques.
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