La dynastie des Qing (1644-1911)
Après avoir remplacé en 1644 la dynastie des Ming, le gouvernement de la dynastie des Qing arrêta une série de lois et de systèmes rigoureux et efficaces concernant le contrôle du Tibet, afin d'exercer sa souveraineté sur cette région de façon plus légale et plus systématique.
Premièrement, légaliser la région administrative du Tibet. Tout en procédant à la division administrative du pays, le gouvernement central des Qing délimita législativement la région administrative du Tibet et les frontières entre le Tibet et ses voisins (Yunnan, Sichuan, Qinghai et Xinjiang). La région administrative du Tibet d'alors (aussi appelé Weizang) correspond approximativement à la région autonome du Tibet d'aujourd'hui.
Deuxièmement, définir le système politique et administratif du Tibet et la forme organisationnelle du pouvoir local du Tibet. Les « Règlements sur les affaires du Tibet approuvés par l'empereur » promulgués en 1793 et le « Recueil des codes du Grand Qing » rassemblant des lois et règlements administratifs de la dynastie des Qing stipulaient explicitement : Au Tibet, le dalaï-lama et le panchen-lama administrent les affaires religieuses et une partie des affaires administratives respectivement du Tibet antérieur et du Tibet postérieur et ne sont pas subordonnés l'un à l'autre. C'était l'envoyé impérial qui était chargé de gouverner tout le Tibet.
Troisièmement, conférer des titres aux chefs religieux du Tibet. En 1653, le gouvernement central des Qing conféra au Ve dalaï le titre de « dalaï-lama Wachilatanta-bouddha sans souci qui domine le monde le l'Ouest », et en 1713, au Ve panchen le titre « panchen erdini ». Après quoi, seuls les dalaï et les panchen qui recevraient un titre conféré par le gouvernement central seraient légaux. Cette forme de consécration fut érigée en règle.
Quatrièmement, pour éviter que les chefs religieux poursuivent des intérêts personnels en abusant de leur pouvoir ou cherchent à élargir leur sphère d'influence, le gouvernement central des Qing décida en 1793 d'établir le système du choix des successeurs du dalaï-lama et du panchen-lama par « tirage au sort au moyen de l'urne d'or » au lieu de la détermination d'un successeur par le dalaï-lama, le panchen-lama ou le grand lama lui-même. Le nouveau système exigeait que le choix des candidats du successeur du dalaï ou du panchen soit effectué sous la présidence et la surveillance de l'envoyé impérial au Tibet en recourant au « tirage au sort », et que le résultat du choix soit soumis au gouvernement central pour approbation. Ce fut l'une des mesures les plus importantes prises par le gouvernement des Qing pour renforcer le contrôle administratif des affaires religieuses du Tibet et aussi une action concrète du gouvernement central qui exerçait sa souveraineté entière sur le Tibet.
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