La crise financière internationale a mis en doute la confiance des investisseurs ; ces derniers sont plus prudents lors de prises de décisions liées à l'investissement. Cela dit, la plupart des entreprises étrangères installées en Chine fonctionnent normalement. En outre, les secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage, de la pisciculture et des services, de même que les régions centrales et occidentales du pays ont réalisé une forte augmentation du montant des capitaux étrangers réellement utilisés. Bien que certaines entreprises à capitaux étrangers aient déposé le bilan, transféré leurs actions dans d'autres secteurs ou concédé leurs actions à un investisseur chinois ou encore réduit leurs capitaux, ces phénomènes relèvent dans beaucoup de cas de décisions de gestion normale. On n'a pas connu de retrait de capitaux de grande ampleur.
Loin de baisser, les investissements étrangers vers la Chine ont augmenté
Une bonne partie des investisseurs étrangers considèrent encore la Chine comme leur principale destination d'investissement. Nombre d'entre eux ont annoncé que leurs objectifs d'exploitation en Chine restent inchangés.
Mais pour parler de la réduction et du retrait de capitaux, au cours des dix premiers mois de 2008, 4 218 entreprises à capitaux étrangers ont réduit leurs investissements, soit une diminution de 10,8 % par rapport à la même période de 2007 ; 3 774 ont déposé leur bilan (-6,6 %). Ces entreprises sont pour la plupart de petites entreprises lancées dans des secteurs liés à l'industrie manufacturière. Les sociétés transnationales, au lieu de se retirer de la Chine, ont augmenté leurs investissements.
Lorsque le raz de marée financier exerce une influence approfondie sur l'économie substantielle, de nombreuses sociétés transnationales non financières ont connu de fortes augmentations en Chine. Pour ces géants, au moment où leurs résultats régressent ailleurs dans le monde, la Chine devient justement leur havre. Pour certaines sociétés transnationales, la hausse du chiffre d'affaires et les gains obtenus en Chine sont devenus les points forts de leurs opérations mondiales. Il y a peu, la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine a effectué un sondage sur la confiance commerciale. La plupart des sondés ont avoué avoir réalisé un taux de profit plus élevé par rapport à 2007. D'autres ont ajouté de nouveaux projets alors qu'elles ferment des usines, renvoient des employés ou réduisent les nouveaux investissements dans d'autres pays du monde.
General Motors (GM) a perdu plusieurs dizaines de milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de 2008, mais elle a maintenu son budget de 1 milliard de dollars par an en Chine. Il y a peu, elle a investi 250 millions de dollars à Shanghai, pour construire un parc qui fonctionnera comme siège social Asie-Pacifique. Elle a en outre établi un centre de la recherche scientifique de prévoyance. D'autres mastodontes étrangers, comme Aeon, Cisco, Pepsi, General Electrics et AIA, ont tous exprimé qu'ils augmenteront leurs placements en Chine.
Les enquêtes de plusieurs établissements comme la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, la Chambre de commerce des Etats-Unis et l'Association de redressement commercial du Japon, montrent que la plupart des investisseurs, après avoir fait des comparaisons pays par pays, croient que la Chine est la terre d'investissement la plus attrayante, vu que son marché est le marché émergent le plus important et que les entreprises installées en Chine rapportent des gains assez élevés. 73 % des entreprises venues de pays de l'Union européenne se sont dit optimistes vis-à-vis de la perspective de développement à long terme en Chine. En réalité, le nombre d'entreprises d'Union européenne a augmenté. 90 % des entreprises américaines enquêtées ont exprimé leur intention d'accroître leurs investissements en Chine, tandis que seulement 0,3 % des sociétés japonaises installées en Chine ont avoué qu'elles envisageaient de se déplacer dans d'autres pays.
Augmenter la demande intérieure : une bonne nouvelle pour les investisseurs étrangers
Selon un responsable de la Direction des capitaux étrangers du Ministère chinois du Commerce, étant donné que la Chine a subi des chocs relativement moins forts lors de la crise financière, son taux de croissance économique est encore supérieur à celui d'autres pays, ce qui a fait que les sociétés transnationales, au cours de leur internationalisation, choisissent par instinct la Chine. Conformément aux résultats de l'enquête sur la perspective de l'investissement mondial dans les trois ans à venir, publié récemment par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, des conditions économiques fondamentales stables, un marché intérieur immense, de la main-d'œuvre à faible coût de revient et un marché largement ouvert font que la Chine demeure la destination d'investissement la plus idéale pour les sociétés transnationales.
Pour les hommes d'affaires étrangers, une bonne nouvelle est sans aucun doute que le gouvernement chinois ait pris des mesures énergiques pour augmenter la demande intérieure. Un montant d'investissement total de 4 000 milliards de yuans des autorités centrales et les plans d'investissement colossaux des autorités locales se concentrent principalement dans les domaines de la construction d'infrastructures. N'est-ce pas une bonne nouvelle pour les investisseurs étrangers ? Parallèlement, ce nouveau cycle de construction entraînera la consommation de matières premières de base comme l'acier, de produits pétrochimiques, d'équipements importants et d'engins électroniques, ce qui fournira une nouvelle occasion pour les investisseurs étrangers.
Certains spécialistes croient que dans cette période spéciale, il faut réajuster dans une certaine mesure les politiques d'utilisation de capitaux étrangers, qu'augmenter la qualité et le niveau des investissements étrangers doit reposer sur la condition préalable de stabilisation de l'envergure des investissements afin de mieux mettre en valeur le rôle des sociétés transnationales dans la lutte contre la crise et pour la croissance économique. Les spécialistes ont proposé plusieurs mesures à cette fin : assouplir davantage les conditions d'approbation des investissements étrangers, améliorer l'environnement d'investissement et fournir plus de facilités ; améliorer les politiques d'introduction d'investissements et de recrutement d'hommes talentueux, encourager les étrangers à investir dans l'industrie de haute technologie et à instaurer des centres R&D ; faire innover les modes d'investissement des industriels étrangers, étendre le canal d'absorption de capitaux étrangers, établir le plus tôt possible le système d'examen de la sécurité de la fusion d'entreprises concernant des capitaux étrangers, encourager et standardiser la fusion d'entreprises à capitaux étrangers ; perfectionner les dispositions concernées afin d'utiliser efficacement les fonds privés pour l'investissement dans les actions et les fonds d'investissements à risques, accélérer le développement de l'industrie de haute technologie ; promouvoir la coopération entre les entreprises chinoises ayant un grand potentiel dans la réduction des émissions polluantes et les investisseurs internationaux et supprimer les limitations sur le rapport des actions détenues par les parties chinoises et étrangères. Enfin, il faut saisir l'occasion, concrétiser les politiques et promouvoir le transfert progressif des secteurs liés aux investissements étrangers.
Beijing Information
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