Héritant d'une série de difficultés économiques d'une ampleur jamais observée depuis la grande dépression, le nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama, passera par bon nombre d'épreuves pour revigorer l'économie du pays, en plein marasme.
Dans son allocution d'investiture comme 44e président des Etats-Unis mardi, M. Obama a reconnu les imposants défis auxquels la nation est confrontée, estimant qu'« il est clair que nous sommes en pleine crise ».
« Notre économie est sérieusement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l'irresponsabilité de la part de certains, mais aussi d'un échec collectif à faire des choix difficiles et préparer la nation à entrer dans une ère nouvelle. Des maisons ont été perdues, des emplois également ; des entreprises fermées », a indiqué M. Obama.
L'économie américaine, étranglée par la crise financière actuelle, est entrée en récession depuis décembre 2007, d'après le Bureau national de la recherche économique, observateur semi-officiel de la récession.
Plusieurs économistes estiment que la récession actuelle sera la plus grave après la grande dépression des années 1930.
Les économistes prévoyaient une contraction annualisée de 4,3% de l'économie américaine au cours du dernier trimestre et que celle-ci se poursuive pendant le premier semestre de 2009.
La première priorité promise de M. Obama est d'obtenir du Congrès une approbation du plan de relance économique qui permettrait d'accroître les droits sociaux des chômeurs, accorder une aide alimentaire aux plus démunis, distribuer des fonds d'aide sociale aux Etats et investir des dizaines de milliards de dollars sur les projets de travaux publics.
Les démocrates de la Chambre des représentants ont présenté un plan de relance de 825 milliards de dollars, dépassant la somme énorme de 700 milliards prévus par l'ex-président Bush pour son plan de sauvetage financier.
Le plan de relance que M. Obama espère voir adopté par le Congrès d'ici la mi-février, aidera à préserver ou créer 4 millions d'emplois.
La plus grande part du plan -- environ 550 milliards de dollars -- pourrait être utilisée pour construire de nouvelles écoles et des grands axes routiers, investir dans l'énergie et les projets de soins de santé et fournir des droits de santé et de chômage aux Américains à la recherche d'emploi.
Le reste offrirait plus de 300 milliards de dollars dans les réductions de taxe pour les entreprises et les individus. S'il est approuvé, la plupart des employés pourraient bénéficier d'environ 500 dollars de suppression des taxes dans leurs chèques de paiement.
Le programme provisoire appelle la Chambre des représentants à un vote le 28 janvier sur le plan de relance. Le Sénat examinera le projet au cours de la première semaine de février.
« Nous faisons face au plus grand défi économique de notre temps, et nous allons agir rapidement pour le résoudre », a promis M. Obama.
Comme par le passé Franklin Delano Roosevelt et Ronald Reagan, M. Obama, en tant que nouveau président , aura une rare opportunité pour laisser une empreinte durable sur l'économie américaine.
Dans un récent entretien avec ABC, M. Obama a indiqué que l'essentiel de son plan de relance pourrait être destiné aux dépenses relatives aux projets de travaux publics et sur des initiatives comme la construction de réseaux haut-débit et la construction de maisons et de bâtiments gouvernementaux de haute qualité environnementale.
Il estime que de tels projets seraient efficaces puisqu'ils fourniraient des emplois à la population, lui permettrait de consommer davantage, ce qui aura des effets en chaîne sur l'économie.
Toutefois, le fait que de nombreux députés souhaitent connaître les détails du plan empêche un vote rapide.
Le président du Sénat Kent Cornad insiste sur des initiatives qui soutiennent le marché du logement.
Joseph Stiglitz, économiste et lauréat du prix Nobel d'économie, professeur à l'université de Columbia, soutient le plan de relance, mais s'inquiète des conséquences de la réduction des impôts.
M. Obama reconnaît ces difficultés, mais réitère sa conviction qu'« un nouveau président peut avoir une influence énorme ».
« Nous avons besoin d'agir maintenant. Nulle tâche n'avait jamais été aussi urgente », a-t-il indiqué dans un récent discours, estimant: « Cette relance de l'économie n'aura pas lieu du jour au lendemain, et il semble que même avec ces mesures, les choses pourraient passer par le pire avant une amélioration de la situation ».
Beijing Information
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