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Regard sur la politique diplomatique du gouvernement Obama envers la Chine

Bien que des nuances soient inévitables après l'investiture de Barack Obama, le cadre général des relations sino-américaines ne devrait pas changer.

Yuan Peng (Directeur du département des Etudes américaines de l'Institut de recherche des relations internationales modernes de Chine)

Depuis l'établissement des liens diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, les relations sino-américaines sont presque unanimement reconnues pour leurs remous et leur instabilité. De Ronald Wilson Reagan, George H. W. Bush, à Bill Clinton, George. W. Bush, les relations sino-américaines ballottaient toujours avec l'apparition du nouveau président américain. Cependant, à l'aune de la dernière campagne présidentielle, des signes révèlent quelques particularités : les relations sino-américaines ne sont plus un sujet brûlant, ni la principale préoccupation. En outre, presque la totalité des candidats prennent en considération l'importance des relations américano-chinoises et la nécessité de la stabilité des relations avec la Chine. Sur ce point, la plupart des analystes se retrouvent sur l'idée que le cadre général des relations sino-américaines ne devrait pas connaître de changements radicaux.

Quatre facteurs de stabilité pour l'environnement général

Premièrement, trois décennies suite à la normalisation des relations diplomatiques, les relations sino-américaines bénéficient déjà d'un certain socle qui semble indestructible. Le positionnement stratégique des relations entre les deux pays a en quelque sorte évolué du rôle « ni ami ni ennemi » à celui de « partenaires constructifs » et d'« intérêts partagés » ; leur relations politiques sont devenues complètes et profondes, non plus sur le modèle « intergouvernemental » ; leurs relations commerciales ont témoigné d'un véritable appui réciproque, l'envergure annuelle du commerce atteignant aujourd'hui 350 milliards de dollars ; leur coopération relative à sécurité militaire restent encore en phase de tâtonnement, par le biais des discussions sur des problèmes d'importance tels que le problème nucléaire dans la péninsule coréenne et en Iran, ainsi que la lutte contre le terrorisme et l'« indépendance de Taiwan ». En somme, les relations sino-américaines sont stables et mûres dans l'ensemble.

Deuxièmement, le cadre et l'orientation générale de la politique liée à la Chine du gouvernement Bush sont généralement approuvés par les deux partis américains. Les critiques du parti démocrate et de l'équipe Obama se centrent principalement sur la lutte contre le terrorisme, la guerre en Irak, et la politique étrangère liée à la Russie et l'Union européenne. Rares sont les avis divergents quant à la politique du gouvernement Bush pour la région Asie-Pacifique, en particulier celle à l'intention de la Chine. Au regard des cercles de réflexion formés par Barack Obama dans les domaines de la sécurité et de l'économie, les premières politiques du nouveau gouvernement devraient mettre l'accent sur les sujets suivants : revigorer l'économie, s'occuper des épineux problèmes en Irak, prendre à bras le corps les sujets de l'Afghanistan et du Pakistan, restaurer les relations entre les Etats-Unis et l'UE, rétablir les relations Etats-Unis-Russie… La politique envers la Chine ne figure plus sur l'ordre des priorités.

Troisièmement, l'« attitude envers la Chine » du camp Obama semble rationnelle et pragmatique. Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton ne semblent pas faire preuve d'extrémisme envers la Chine. En plus, dans son équipe de travail chargé de l'Asie subsistent de nombreux sinologues, et la plupart d'entre eux sont objectifs et réalistes.

Quatrièmement, les relations sino-américaines maintiennent dans tous les cas un grand élan de développement. Dans le domaine financier, les Etats-Unis accueillent l'investissement des capitaux, la coopération stratégique et l'harmonisation politique de la part de Chine, et la Chine espère que les Etats-Unis peuvent maintenir la stabilité, surmonter les difficultés et éviter de pratiquer le protectionnisme commercial. Les occasions de coopérer sont nombreuses et de grande envergure ; sur le plan de la sécurité, Obama fait face à un enchevêtrement de complications, celui-ci espère collaborer à la résolution de bon nombre de sujets brûlants ; en matière des sujets de discussion mondiaux, tels que le changement climatique, la préservation de l'énergie et la lutte contre le Sida, les deux pays bénéficient d'un vaste espace de collaboration. Par ailleurs, la coopération sino-américaine sera vivement appréciée par la communauté internationale.

Autre phénomène remarquable : après la Guerre froide, presque tous les nouveaux présidents américains montraient, dès leur investiture, une attitude intransigeante envers la Chine, mais revenaient un ou deux ans plus tard à la raison et au pragmatisme, rempli d'une attitude positive pour développer les relations entre les deux pays. Mais cette fois-ci, l'équipe Obama semble faire preuve d'une attitude relativement positive. En outre, les cercles stratégiques et l'opinion publique américaine démontrent un comportement inhabituel visant à consolider les relations sino-américaines, ce qui renforce l'optimisme de bon nombre de gens à ce sujet.

Quatre facteurs d'instabilité

Premièrement, il s'agit du revirement éventuel de l'équipe Obama. Bien que les relations sino-américaines aient presque dépassé la phase où un changement du camp gouvernemental puisse engendrer de grands changements politiques, la victoire présidentielle de Barack Obama revêt une signification historique sans précédent pour la société et la politique des Etats-Unis. Son point de vue envers la Chine reste difficile à percevoir. L'ex-président américain Bill Clinton, qui comprend parfaitement la véritable signification des relations américano-chinoises, encourage activement la coopération et l'établissement des relations de partenariat stratégique constructif entre les deux pays. C'est pourquoi, il semble naturel qu'Hillary Clinton connaisse profondément l'importance des relations américano-chinoises. Elle les avait décrit comme « les relations bilatérales les plus importantes du 21e siècle », dans un article qu'elle avait écrit pour le magazine Diplomatie. Bien entendu, elle a visé à sortir de l'ombre de son mari. Le vice-président Joe Biden joue un rôle tout aussi particulier. Célèbre figure politique à Washington, sa riche expérience diplomatique est bien appréciée par Obama. Ainsi on estimait que son rôle dans la diplomatie américaine serait similaire à celui de Richard Bruce Cheney. Cependant, l'irruption à mi-chemin de Hillary Clinton démonte cette estimation, car elle semble plus forte et intransigeante. Le niveau de sincérité et de cohésion de ces trois personnes est une condition préalable pour analyser les relations extérieures américaines des prochaines années.

Deuxièmement, attachons-nous au changement de la structure gouvernementale des Etats-Unis. Cette édition de la campagne présidentielle marque non seulement la victoire individuelle de Barack Obama, mais surtout la victoire du Parti démocrate. En effet, celui-ci est parvenu à obtenir les clés de la Maison Blanche par une supériorité écrasante, remportant dans la volée le Sénat et la Chambre des représentants. Cette structure est à double tranchant pour les relations sino-américaines : si le gouvernement américain veut renforcer les relations des deux pays, ils rencontreront moins d'obstacles ; sinon, si le Congrès veut créer intentionnellement des difficultés à la Chine sur quelques questions, peu de choses le restreindra. Revenons sur les querelles intestines entre les services importants du gouvernement américain concernant la Chine. Il existe depuis toujours des disputes pour la domination entre le Département d'Etat, le Département de la Défense et le Conseil de la sécurité nationale. Dès le 21e siècle, les rôles des Départements du Trésor, du Commerce, de l'Energie, de la sécurité intérieure et des différentes agences de renseignement sont de plus en plus importants. Du fait de la nomination d'Hillary Clinton, il semble que le Département d'Etat jouerait un rôle plus grand que celui du Conseil de la sécurité nationale, dès l'investiture du nouveau président. La dispute pour maîtriser le dossier chinois entre le Département d'Etat et le Conseil de la sécurité nationale et le Département du trésor sera un bon indicateur pour observer les changements de la structure gouvernementale des Etats-Unis.

Troisièmement, il faut prêter attention au changement du contexte social des Etats-Unis. La société américaine connaît de nouveau une nouvelle vague, celle du retour du libéralisme, au détriment du conservatisme. La victoire de M. Obama et du Parti démocrate est dans un certain sens le produit du choc de deux lignes politiques et de deux courants d'opinion. Ce changement patent résulte non seulement de la grande erreur stratégique de G.. W. Bush et de la perte de la base sociale de la ligne conservatrice du Parti républicain, mais également de l'évolution historique de la société américaine ces dernières années. La proportion des personnes de couleur dans la population américaine s'accroît : de 23 % il y a dix ans à 34% aujourd'hui ; la génération du « baby boom », qui est dans son grand ensemble proche de l'âge de retraite, imposera au gouvernement une plus grande pression économique ; une dizaine de millions d'immigrés clandestins revendiquent ensemble une place dans cette société et la possibilité de défendre leurs droits et intérêts, devenant un des facteurs d'instabilité de la société. Tout cela montre que les forces sociales dans les zones de l'industrie manufacturière augmentent leur influence, que les voix appelant au protectionnisme commercial connaissent un plus grand écho, et que la population demandant plus de bien-être social et de protection gouvernementale se fait davantage étendre, ce qui pourrait avoir des effets défavorables aux relations sino-américaines. Bien qu'il refuse qu'on lui colle l'étiquette de protectionniste, M. Obama sera contraint d'agir au gré des changements de la condition intérieure.

Quatrièmement, il s'agit du changement du contexte international. Au regard de la situation actuelle, la porte de sortie reste encore assez éloignée pour la crise financière de Wall Street, qui a frappé non seulement le domaine financier, mais fait souffrir également l'économie substantielle et l'économie mondiale. Ainsi le redressement de l'économie sera une affaire des plus importantes pour le gouvernement Obama. Si la Chine peut favoriser la réussite de cette mission, M. Obama sera très content de promouvoir davantage les relations américano-chinoises ; sinon, les relations des deux pays pourraient voir se profiler des défis sans précédent. Par ailleurs, sur des questions internationales comme le changement climatique et la protection de l'énergie, M. Obama montrera certainement une attitude intransigeante. En effet, en raison de la négligence du gouvernement Bush sur ces problèmes, qui fait fréquemment l'objet de critiques de la part de l'Europe, l'image internationale des Etats-Unis s'est détériorée. M. Obama veut reprendre le thème du climat et de l'énergie et faire valoir la capacité d'action du Parti démocrate en la matière, afin de regagner le droit à la parole. En cette matière, son espoir envers la Chine augmentera relativement.

Quatre thèmes dignes de vigilance

Premièrement, les problèmes économiques et commerciaux. A l'heure actuelle, l'environnement économique des deux pays affronte bon nombre d'épreuves : M. Obama sera chargé de redresser l'économie, de stimuler le marché de l'emploi et d'améliorer les moyens d'existence du peuple ; la Chine est préoccupée par l'emploi des étudiants sortants, le retour des travailleurs migrants vers leur ville natale, la stimulation de l'économie et l'élargissement des besoins intérieurs. Le fait que la préoccupation se penche sur les problèmes intérieurs de chacun des deux pays influera inévitablement le commerce bilatéral, contraignant dans une certaine mesure leur flexibilité politique respective.

L'équipe Obama présente à la Chine une liste de requêtes, parmi lesquelles l'achat de davantage des dettes nationales du Trésor américain, l'augmentation de la contribution au Fonds monétaire international (FMI), et le renforcement de la coordination des deux pays sur le plan de la réforme du système financier. En vertu de sa situation économique et politique actuelle, il n'est pas réaliste que la Chine puisse satisfaire à toutes les requêtes de son interlocuteur, ce qui influera plus ou moins sur l'attitude envers la Chine de l'équipe Obama. Récemment, les Etats-Unis ont eu maille à partir avec la Chine au sujet de la revalorisation du RMB, ce qui a profondément révélé l'attitude américaine.

Le Parti démocrate représente les intérêts des cols bleus, des plus démunis, ainsi que ceux des ouvriers de l'industrie manufacturière et des hautes technologies, etc., dont les intérêts sont fragilisés ou ne sont pas bien protégés dans le commerce avec la Chine. Déçus par le dialogue économique stratégique lancé par Henry Paulson qui selon eux n'a pas exercé une vraie pression sur la Chine, et insatisfaits par le parti pris de la préservation des intérêts des grands empires financiers et des pontes du capitalisme mondial du gouvernement Bush, ceux-ci imposeront davantage de pression à leur nouveau président. Hormis le taux de change du RMB, la sécurité alimentaire, la protection de la propriété intellectuelle sur le plan international, l'ouverture du marché financier, la délocalisation des industries, le problème du traitement des travailleurs chinois seront une partie des thèmes brandis par le Parti démocrate, parce que par là, ce dernier pourrait non seulement satisfaire des « combattants des doits de l'homme », mais aussi dévaloriser la compétitivité des produits chinois et s'impliquer dans les affaires de la Chine sur le plan de la stabilité sociale et politique.

Deuxièmement, les problèmes diplomatiques. Les efforts en matière diplomatique sont également une mission urgente pour le gouvernement Obama, tout comme le redressement de l'économie. Le retrait des troupes en Irak et l'augmentation du contingent militaire en Afghanistan sont certaines affaires des plus pressantes ; le raffermissement des relations Etats-Unis-UE et américano-russes seront des décisions stratégiques ; la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et de l'Iran constitue une condition préalable importante. En apparence, le fer de lance de ces problèmes n'est pas dirigé contre la Chine, mais les Etats-Unis espèrent toujours que la Chine puisse jouer un rôle « constructif » pour être digne d'« un grand pays responsable ». La possibilité et l'ampleur avec laquelle la Chine pourrait partager les risques et les fardeaux diplomatiques que le gouvernement Obama pourrait subir lors de son redressement de l'économie, seront dans une certaine mesure des facteurs importants pour le gouvernement Obama dans l'élaboration de ses politiques des relations américano-chinoises à long terme. Selon ces considérations, le gouvernement Obama poserait certainement de nouvelles requêtes à la Chine. Par exemple, pour le problème de l'Afghanistan, il est possible que le gouvernement Obama espère que la Chine puisse envoyer des troupes ou offrir une aide financière ; sur le problème du Pakistan, il espère que la Chine puisse déployer un rôle clé, voire agir en médiateur du conflit du Cachemire. Cependant, cela ne signifie pas qu'il relâchera ses critiques contre la Chine sur le problème des « pays délicats » comme le Soudan, le Zimbabwe et la Birmanie. Ainsi, il est manifeste que l'on ne puisse être que très peu optimiste des relations sino-américaines sur ce volet.

Troisièmement, la question du Tibet et de Taiwan. Le Parti démocrate porte toujours une grande attention à la question du Tibet. Relativement, le risque du problème de Taiwan a plus ou moins diminué, mais cela résulte notamment de l'essor des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, au lieu de la dégradation des relations entre les Etats-Unis et Taiwan. En fait, l'attitude des Etats-Unis sur des problèmes, tels que la vente des armes à Taiwan et le soutien de l'adhésion de Taiwan à des organisations internationales, reste inchangée. En cas de traitement non approprié ou du manque de compréhension entre les deux pays sur les questions du Tibet et de Taiwan, le choc apporté aux relations sino-américaines sera non négligeable.

Quatrièmement, terminons sur le problème relatif aux droits de l'homme et sur l'idéologie. Le problème sur l'idéologie qui semble faire figure de parent pauvre, se manifeste au contraire seulement sous des formes un peu différentes. Ayant l'intention de rétablir la position dominante et l'image internationale des Etats-Unis, M. Obama essaiera par tous les moyens possibles de sauvegarder le système, le modèle et la voie de développement américaine. Malgré les soucis intérieurs et les difficultés extérieures, les Etats-Unis renforcent davantage leur volonté de s'en tenir à leurs propres valeurs fondamentales. Dans ce cas-là, les conflits potentiels entre les deux pays en cette matière pourraient ne pas diminuer. 

 

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