Tibet en images>>> Système de servage: l' union du temporel et du spirituel
Nequng, oracle (1958)

 

En automne 1958, le XIVe dalaï-lama écoute l'oracle Nequng transmettre les « instructions de la divinité ».

Dans l'ancien Tibet, avant de traiter une affaire importante, le kashag demandait toujours les « instructions de la divinité ». Parmi les oracles, Nequng occupait une place extraordinaire. Il était le prophète du monastère de Drepung abritant 7 700 moines, dont le nombre était édicté par la cour impériale des Qing, et aussi le premier oracle du dalaï-lama et du kashag. D'un troisième grade officiel, Nequng possédait le titre honorifique de grand lama. Au cours des divers siècles, pléthore d'événements étonnants se produisirent sur le territoire enneigé mystérieux, entre autres, la réincarnation de l'âme de certains dalaï-lamas et la carrière politique de quelques régents. Presque tous les événements susmentionnés avaient trait à l'oracle de Nequng. Non seulement les dignitaires plaçaient leur confiance absolue en lui et le respectaient sincèrement, mais le dalaï-lama, « omniscient et omnipotent », « incarnation d'Avalokitesvara » et « sainteté du royaume enneigé », l'invitait aussi à demander les « instructions de la divinité » pour résoudre les difficultés qu'il rencontrait. Nequng disait qu'il était le porte-parole de la divinité Baihar extrêmement puissant et pouvait transmettre la volonté de Chilai Gyaibo, gardien bouddhiste du Nord, et de Doje Cangden, assistant important du gardien bouddhiste de l'Ouest. Les « instructions de la divinité » qu'il recevait faisaient absolument autorité. Quand il récitait un oracle, Nequng portait une robe de guerrier avec des cuirasses dorées et suspendait un miroir de bronze devant sa poitrine, faisant penser à un général majestueux. Ses deux aides se plaçaient à ses flancs, et derrière eux, suivait une foule de serviteurs. Quand l'oracle sortait de la chambre de la divinité, en courant d'un pas chancelant, quelques centaines de moines jouaient avec force des trompes longues, battaient les tambours et les cymbales et psalmodiaient à haute voix des prières. Les bruits étaient assourdissants et la fumée d'encens exhalait l'atmosphère. Les deux aides mettait immédiatement un casque d'or très lourd (selon la légende il pesait 30 kg) sur la tête de l'oracle et serraient ses lacets. En un clin d'œil, l'oracle rougissait, avait une respiration courte, tremblait fortement, écumait et entrait en transe. Il commençait à transmettre les « instructions de la divinité », en dansant de manière enfiévrée. Dès la fin de son oracle, il tombait par terre. Ses aides se pressaient de le relever, d'enlever son casque et de masser son corps pour l'aider à se rétablir. (Chen Zonglie)

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