Tibet en images>>> Système de servage: l' union du temporel et du spirituel
Palais royal de Lhagyari (1961)

 
 

Le Palais Gaindainlhaze était le Palais d'hiver de chiqen Lhagyari à Shannan, appelé communément « Palais de Lhagyari ».

Qui était Lhagyari ?

Au Xe siècle, Chaleg Namgyai, petit-fils de Langdarma, dernier roi des Tubo, retourna dans la vallée de la rivière Yarlung et fut soutenu par les nobles locaux. Il construisit un monastère et un palais princier dans la montagne de Gyari. Il ajouta le préfixe « Lha » (qui signifie l'ange) devant « Gyari » pour montrer qu'il était un descendant généalogique du roi des Tubo, s'auto-proclamant à l'occasion « roi de la Loi ». Le peuple soumis à son autorité l'appelait « roi Lhagyari ». Depuis lors, la postérité de Lhagyari vivait et se multipliait en ce lieu. Jusqu'à la fin des années 1950, Lhagyari occupait encore une position privilégiée.

Sous le règne du Ve dalaï-lama, il reçut le titre honorifique de chiqen. Selon les règles officielles, lors de l'audience qui lui était accordée par le dalaï-lama, le chiqen n'était pas contraint de respecter l'étiquette traditionnelle ; par ailleurs il ne payait pas d'impôts au kashag. De plus, jamais les gouvernements locaux du Tibet n'envoyèrent un zongboin (chef du district) ou d'autres fonctionnaires dans sa zone d'influence. Le « roi de la Loi », Lhagyari, avait le droit de nommer les fonctionnaires locaux de son propre chef. Quand le « roi de la Loi » se rendait à Lhassa, des fonctionnaires du kashag devaient l'accueillir à l'embarcadère de la rivière Lhassa. Lors de l'accession d'un nouveau « roi de la Loi » au trône ou de son mariage, le kashag envoyait un haut fonctionnaire du quatrième degré pour exprimer ses félicitations. L'envoyé impérial de la dynastie des Qing envoyait souvent un fonctionnaire dans la localité pour donner lecture des décrets impériaux au « roi de la Loi », ou un précepteur pour enseigner le chinois aux enfants de la famille royale.

Ce noble n'assuma jamais de fonctions officielles au kashag, mais il prenait en main les rênes du pouvoir réel, par exemple élaborer une loi, établir une prison, fabriquer des instruments de torture et juger une affaire. On voit deux bâtons de 1 m couverts de peau de tigre, symbolisant la loi, suspendus des deux côtés de la porte de sa résidence pour intimider les serfs. À l'image d'autres nobles, Lhagyari restait toujours dans son manoir d'un bout de l'année à l'autre pour y mener une vie de luxe, en ne traitant pas en personne les affaires concrètes. C'était le qangzoikang (bureau de régisseur) qui traitait toutes les affaires administratives, financières et judiciaires sur son territoire seigneurial et les affaires courantes de ses manoirs. Le « roi de la Loi », Lhagyari, dominait quatre zong (district) dont Sangri, Gyaca et Lhunze, rattachés administrativement à Shannan, d'une superficie totale d'environ 200 km², et possédait 19 manoirs avec plus de 2 000 familles de serfs. Il avait encore 15 ateliers et possédait 400 namseng (esclaves domestiques) servant directement sa famille.

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