Des experts étrangers ont réfuté le rapport des renseignements américains sur l’origine du COVID-19, affirmant qu’une approche qui n’est pas fondée sur la science et qui vise à faire de la Chine un bouc émissaire sapera les efforts mondiaux pour mettre fin à la pandémie.

Le rapport rendu public le 27 août n’exclut ni une contamination naturelle ni un accident de laboratoire, et affirme à tort que la Chine « continue d’entraver l’enquête mondiale, d’opposer de la résistance au partage des informations et de rejeter la faute sur les autres pays ». Rédigé par les Etats-Unis à des fins politiques, il a suscité l’opposition d’experts du monde entier.

Nako Stefanov, PDG de l’Institut bulgare de gestion stratégique, l’a ainsi qualifié d’« ironique ». Selon lui, la recherche de l’origine du COVID-19 est une question scientifique qui devrait « être étudiée par des experts » plutôt que par la communauté du renseignement.

Cavince Adhere, un expert kenyan en relations internationales, estime que l’obsession américaine à la politisation au mépris des moyens d’endiguer la pandémie a fait des Etats-Unis le pays le plus durement touché au monde. « La politique n’a pas de rôle constructif à jouer pour surmonter le bilan humain et économique que ce virus a infligé à différents pays », a-t-il dit, soulignant que le « multilatéralisme » et la « coopération internationale » sont le meilleur moyen de vaincre la pandémie.

Fredrick Mutesa, secrétaire général de l’Association des amitiés Zambie-Chine, a déclaré qu’il était « extrêmement regrettable » que les politiciens américains optent pour la politisation en publiant un rapport sans preuves concluantes. Il a exprimé son opposition aux tentatives d’imposer la présomption de culpabilité à la Chine et appelé à des enquête « conjointes et transparentes » sur le laboratoire biologique de l’armée américaine de Fort Detrick.

« Le rapport américain va à l’encontre de l’esprit de la Charte des Nations unies en ignorant les conclusions scientifiques et en accusant délibérément la Chine », a noté Ayman Salama, professeur de droit international à l’Académie militaire supérieure Nasser en Egypte.

Dans un article publié dans le journal The Guyana Chronicle, l’ancien président guyanais Donald Rabindranauth Ramotar a remarqué que « tout cela se produit en raison des progrès économiques et sociaux que la Chine a réalisés au cours des quatre dernières décennies ». Selon lui, l’aide financière de la Chine a donné aux autres pays en développement plus de liberté et de confiance, brisant le monopole de la Banque mondiale et d’autres sources de financement occidentales. « Au lieu de faire du COVID-19 un enjeu politique que l’on brandit avec une précipitation folle pour entraver la croissance économique de la Chine, nous devrions rechercher une coopération pour mettre fin à cette pandémie », a conclu M. Ramotar.