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Aux petits soins de la population locale

Hudson Kuteesa  ·  2021-04-01  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: COVID-19; Rwanda; santé

Des agents de santé communautaires rwandais réservent un accueil chaleureux à Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, au Centre de santé de Mayange, le 11 janvier 2018. (SAM NGENDAHIMANA)

Lorsque Tereza Nikuze, 63 ans, habitante de Kigali, a été testée positive à la COVID-19 en janvier, elle a été soulagée d’apprendre des autorités qu’elle pouvait effectuer sa période de quarantaine à son domicile et y recevoir un traitement au lieu d’être confinée dans un hôpital. Cependant, ce soulagement a été de courte durée. Les autorités se sont présentées à son domicile deux jours plus tard et lui ont attaché un dispositif de surveillance au poignet. Cette mesure l’a perturbée car elle a eu l’impression qu’on ne lui faisait pas confiance quant au respect des mesures de quarantaine. Pendant le reste de sa convalescence, elle a dû garder le bracelet sur elle 24 heures sur 24. Sous la douche, pendant son sommeil et ses repas... « J’en ai même oublié le virus car j’étais obsédée par le bracelet. Cela m’a causé beaucoup d’angoisse », avoue-t-elle à CHINAFRIQUE.

Ces bracelets, traceurs GPS, ont été utilisés sur un certain nombre de personnes au Rwanda, et cela a posé problème pour certaines. Il a donc paru essentiel aux autorités d’expliquer davantage aux patients à quoi servent ces initiatives, en plus d’offrir un soutien psychologique pendant ces périodes inhabituelles de quarantaine. Pour ce faire, le Rwanda a fait appel à des agents de santé communautaires (ASC), programme national mis en place dans le pays depuis plusieurs années et qui a permis de sauver de nombreuses vies.

Les ASC à la rescousse

Le Rwanda est l’un des rares pays au monde à disposer d’un système d’ASC efficace. Avec plus de 40 000 personnes inscrites comme agents volontaires, on estime que 83 % des problèmes de santé dans le pays sont traités au niveau des soins de santé courants, en partie grâce aux interventions communautaires. Les ASC assurent notamment le dépistage et le traitement du paludisme, la vermifugation des enfants et les conseils nutritionnels.

Lorsque le pays a commencé à enregistrer un nombre élevé de cas de COVID-19 au milieu de l’année dernière, les médecins ont craint que les hôpitaux ne soient un jour submergés de patients. Pour faire face à ce défi imminent, le ministère de la Santé a proposé que les cas asymptomatiques soient pris en charge à leur domicile par les ASC, s’occupant du suivi des cas et du rappel au respect de la période de quarantaine et de la prise des médicaments. Les ASC ont été également tenus d’offrir un soutien psychologique aux patients, en les encourageant et en leur donnant des conseils favorisant leur guérison.

Une solution efficace

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé le Rwanda en mars 2020, le gouvernement a hésité à envoyer les ASC en première ligne. Cette réticence s’expliquait en partie par le fait que le coronavirus était une maladie peu connue et très infectieuse. Il aurait donc été imprudent de dire aux ASC, qui n’ont suivi aucune formation médicale réelle, de prendre en charge ces malades. Cependant, environ quatre mois plus tard, les ASC ont finalement été inclus dans le plan de réponse et ils semblent avoir eu un certain impact.

Godibereta Ngaboyamariya, habitant à Kigali, a raconté l’histoire touchante d’un patient dont elle s’est occupée et qui était confronté à des problèmes émotionnels. « Ce patient traversait une période difficile à cause de la COVID-19 mais aussi d’autres facteurs personnels. Le fait d’être tombé malade dans une maison de location et non dans sa région d’origine le stressait énormément. Nous lui avons fourni des soins et il a pu se rétablir correctement », indique-t-elle à CHINAFRIQUE.

En septembre 2020, les soins à domicile ont été mis en place dans diverses régions du pays, et les chiffres du Rwanda Biomedical Centre montrent que 762 patients avaient été admis dans le système en date du 20 septembre. En janvier 2021, la majorité des personnes diagnostiquées positives au Rwanda étaient traitées dans le cadre des soins à domicile. « Sur plus de 4 000 cas de COVID-19 dans le pays, 95 % sont traités à domicile. Seuls quelques-uns sont admis dans différents hôpitaux et autres centres de traitement », a dévoilé Daniel Ngamije, ministre de la Santé, en janvier 2021. Les personnes recevant des soins à domicile sont prises en charge par les ASC, qui s’assurent qu’elles prennent bien leurs médicaments, se rendent à des examens de suivi et respectent les mesures de quarantaine.

Clémentine Ufitinema, habitant également à Kigali, a assuré le suivi d’environ 25 patients, y compris des enfants des écoles primaires et secondaires. « Les patients dont je me suis occupée se sont bien comportés. En tant qu’ASC, nous leur rendons visite, leur parlons, et les informons sur ce qu’ils ont besoin de savoir. Mais nous observons toujours une distanciation sociale lorsque nous interagissons les uns avec les autres », raconte-t-elle à CHINAFRIQUE. « Nous les encourageons à rester en quarantaine. Nous essayons de leur remonter le moral, en leur montrant qu’être contaminé par la COVID-19 n’empêche pas de rester humain, et que ce n’est pas la fin du monde. » À l’instar de Mme Ufitinema, un certain nombre d’ASC ont aidé les patients dans diverses régions du Rwanda, et on pourrait bien leur attribuer le mérite des résultats obtenus par le pays dans la lutte contre le virus.

Stress émotionnel

Les ASC ont ainsi joué un rôle essentiel dans le soutien psychologique apporté aux patients. Mais peut-on considérer ce stress psychologique lié à la pandémie comme phénomène mondial ? Selon un récent rapport du Projet du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur les réponses à apporter aux besoins en matière de santé mentale et de soutien psychosocial découlant des conflits armés, des catastrophes naturelles et autres situations d’urgence (MOMENT), l’effet de la pandémie de COVID-19 sur les populations n’a pas été moindre au niveau psychologique.

Le rapport révèle que 51 % des adultes sont convaincus que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions négatives sur leur santé mentale ; et près des deux tiers des personnes interrogées dans les sept pays étudiés conviennent qu’il est devenu plus important de prendre soin de leur santé mentale et physique depuis le début de la crise liée à la COVID-19. « La forte stigmatisation associée à la COVID-19 affecte les personnes qui ont contracté le virus et leurs familles, et a de graves conséquences pour les personnes qui sont déjà marginalisées en raison de leurs problèmes de santé mentale. Associés, ces facteurs les empêchent d’accéder aux services de santé mentale et de soutien psychosocial, et rendent la tâche plus difficile aux prestataires de services », mentionne le rapport.

 

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