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« Diplomatie vaccinale » ou « hostilité vaccinale » ?

Zhao Wei  ·  2021-01-14  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Diplomatie vaccinale; hostilité; Chine

Fiole du vaccin contre le COVID-19 de Sinovac Biotech, le 6 janvier (Photo : Xinhua)

« Recherchez ‘diplomatie vaccinale’ sur Google Actualités : les premiers résultats concernent tous la Chine. Recherchez ‘solidarité vaccinale’ sur Google Actualités : aucun des premiers résultats ne concerne la Chine », a twitté Carlos Martinez, un commentateur sur les réseaux sociaux basé à Londres, en partageant un article du journal britannique The Guardian sur la « diplomatie vaccinale ».

Certains politiciens et médias occidentaux accusent la Chine d’utiliser le vaccin pour accroître son influence politique. Le terme « diplomatie vaccinale », une expression neutre qui est devenue récemment synonyme de trafic d’influence, insinue que la Chine serait responsable de l’épidémie de COVID-19, même si le pays a été le premier touché et en a été la première victime.

La diplomatie vaccinale est une notion proposée par Peter Hotez, un scientifique américain en matière de vaccins, dans son article de 2014 Vaccine Diplomacy: Historical Perspectives and Future Directions. Il y passait en revue l’histoire de la coopération internationale dans le contrôle des infections et la diplomatie sanitaire mondiale moderne. Elle fait selon lui référence à « presque tous les aspects de la diplomatie sanitaire mondiale qui reposent sur l’utilisation ou la livraison de vaccins et englobe le travail de l’Alliance GAVI ». L’Alliance GAVI est une organisation internationale prenant la forme d'un partenariat des secteurs public et privé sur les questions d’immunisation.

Alors que la pandémie de COVID-19 était à son apogée l’an dernier et que l’alliance était réunie pour que ses membres prennent des engagements de financement, les Etats-Unis avaient brillé par leur absence. La pression internationale croissante les avait ensuite contraints à s’engager à verser 4 milliards de dollars pour aider les pays à faible revenu.

M. Hotez avait également mentionné une autre notion, celle de « diplomatie scientifique des vaccins », la définissant comme le « développement conjoint de vaccins vitaux et de technologies connexes ».

La Chine a partagé la séquence du génome du virus dès janvier 2020 avec le reste du monde. Stephen Hoge, président de la société de biotechnologie Moderna, qui a développé un vaccin contre le COVID-19 avec l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, a reconnu la contribution des scientifiques chinois dans le développement du vaccin, déclarant dans une interview avec le magazine Time en février 2020 : « La première chose [pour développer un vaccin] est de mettre la main sur le virus, le séquencer et le partager avec le monde, et le gouvernement chinois l’a fait il y a moins d’un mois maintenant. » Une déclaration qui n’a pas été reprise par les autres médias occidentaux.

La Chine avait promis que son vaccin contre le COVID-19 serait un bien public mondial, une contribution de la Chine pour garantir que les pays en développement puissent à la fois y avoir accès et se permettre de l’acquérir, avait annoncé le président chinois Xi Jinping lors de l’ouverture de la 73e session de l’Assemblée mondiale de la Santé le 18 mai 2020. « Nous honorons notre parole et respectons notre engagement par des actions concrètes », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin le 15 décembre 2020. « Le gouvernement chinois soutient la coopération entre les entreprises chinoises et d’autres pays dans la recherche et le développement de vaccins. Au niveau multilatéral, la Chine est en étroite communication et coopère avec l’OMS et l’Alliance GAVI. Nous avons rejoint COVAX ainsi que le dispositif Accélérateur ACT. » COVAX et ACT ont pour objectif de développer et de fournir des ressources cruciales pour lutter contre le COVID-19 en rassemblant gouvernements, sociétés pharmaceutiques et l’ensemble de la société.

Alors que la Chine est prête à partager le vaccin avec d’autres pays, « les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres pays se protègent, se réservant des doses [de vaccins] qui dépassent de loin leur population, alors que de nombreux pays pauvres ont du mal à en garantir en quantité suffisante », selon le New York Times dans un article du 15 décembre. Pourtant, c’est la Chine qui est accusée de profiter de la pandémie pour étendre son influence politique. Dénigrer la Chine sans parvenir à répondre aux besoins d’autrui, c’est bien cela qu’on appelle « hostilité vaccinale ».

 

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