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Coopération fructueuse dans le secteur privé |
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Ge Lijun · 2021-01-13 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: coopération économique et commerciale; Chine; Afrique |
Les entreprises privées chinoises jouent un rôle important dans la coopération économique et commerciale Chine-Afrique.
Des employés kényans dans l’usine Twyford Ceramics financée par deux sociétés chinoises, dans le comté Kajiado, au Kenya.
Le Groupe King Deer, entreprise privée chinoise spécialisée dans la fabrication de cachemire, est engagé dans les activités africaines depuis 24 ans. En 2020, l’épidémie de COVID-19 n’a exercé aucun impact sur son usine malgache, continuant à soutenir la vie de la population au cours de cette période critique. « Grâce au transport maritime, l’approvisionnement du filage exportant à partir de la Chine n’a pas été interrompu. Les produits continuent d’être exportés vers l’Europe et l’Amérique du Nord », explique Zheng Haosheng, président du groupe.
King Deer fait partie des entreprises privées chinoises investissant en Afrique. Selon le ministère chinois du Commerce, leur nombre représente actuellement plus de 70 % du total. L’initiative « la Ceinture et la Route », proposée en 2013, a définitivement confirmé cette tendance.
« Les domaines de coopération ne cessent de s’élargir, allant des travaux à forfait aux secteurs émergeants, tels qu’e-commerce, finance et parcs industriels. Des chaînes industrielles se forment progressivement dans les pays africains. Les entreprises privées chinoises réalisent leur développement durable tout en soutenant le développement économique régional en Afrique », a déclaré He Song, vice-directeur général du Département d’Asie de l’Ouest et d’Afrique rattaché au ministère chinois du Commerce, lors du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) dans le secteur privé 2020, tenu le 11 décembre 2020 à Beijing. En tant que sous-forum du FCSA, celui-ci est devenu une plateforme importante et une activité de marque pour le renforcement des échanges et l’élargissement de la coopération entre les entreprises privées chinoises et africaines.
Des chaînes industrielles complètes
Selon Xu Lejiang, vice-président exécutif de la Fédération nationale d’industrie et de commerce de Chine, le nombre d’entreprises privées chinoises investissant en Afrique dépasse désormais les 9 000, avec un montant d’investissement de plus de 20 milliards de dollars. Parmi elles, un tiers sont des entreprises manufacturières, qui ont joué un rôle actif dans le développement économique des pays africains, la création d’emploi et l’amélioration du niveau de vie des populations.
Depuis 2014, le Groupe Sunda, entreprise chinoise de commerce international, a investi pour construire huit lignes de production au Ghana dédiées à la fabrication de couches pour bébés, avec une production d’environ 1,5 milliard de pièces par an. Pendant cette période, l’entreprise a constaté qu’il existe une forte demande en termes d’industrialisation et de consommation dans les pays africains. Sunda a donc créé un partenariat avec l’entreprise Keda Machinery, fabricant chinois de céramique, afin d’élargir les opportunités d’investissement. Les deux sociétés associées ont ainsi pu achever la construction de quatre usines de céramique au Ghana, au Sénégal, au Kenya et en Tanzanie, avec environ 1 000 employés africains dans chacune d’elles.
De plus, les parcs de coopération économique et commerciale représentent un vecteur important pour l’industrialisation des pays africains. L’effet d’agglomération industrielle permet de mettre en place des chaînes industrielles synergiques complètes, favorisant l’emploi des Africains et apportant des recettes fiscales à la région, estime Wang Licheng, président du Conseil de commerce Chine-Afrique.
Le Groupe Huajian, géant de la fabrication de chaussures pour femmes basé à Dongguan, au Guangdong (sud), a financé la construction du premier parc industriel en Éthiopie en 2016. Le parc a poussé, en amont et en aval, les chaînes industrielles des chaussures éthiopiennes à se développer de manière synergique et à former un groupe industriel dans la région. L’exportation annuelle de chaussures pour femmes s’élève désormais à plus de 2 millions de paires, générant un important revenu en termes de devises pour l’Éthiopie et la création de plusieurs milliers d’emplois au niveau local.
« Le parc industriel motive les investissements des entreprises, qui répondent aux besoins de développement et aux stratégies de croissance des différents pays africains. Il leur permet de contrôler les coûts et d’accroître la productivité », indique Hany Besada, chercheur en chef et conseiller de programmes du Bureau des Nations unies pour la coopération Sud-Sud (BNUCSS).
D’après lui, la volonté de localisation détermine si une entreprise a une stratégie à long terme dans la région dans laquelle elle investit. Selon l’enquête du BNUCSS, de plus en plus d’entreprises chinoises ne poursuivent plus seulement des projets à court terme, mais aussi des stratégies de localisation, telles que la création de partenariats, la planification à long terme et la mise en avant d’avantages mutuels aux niveaux économique et social, particulièrement bénéfiques aux pays d’accueil.
De nouvelles opportunités
Des employés éthiopiens fabriquent des chaussures dans une usine du parc industriel du Groupe Huajian à Addis-Abeba.
Malgré l’épidémie, le commerce sino-africain n’a subi qu’un peu moins de 20 % de pertes de janvier à octobre 2020 ; les investissements directs de la Chine en Afrique, au cours de cette période, ont été essentiellement les mêmes qu’en 2019, avec une légère baisse de 0,7 %. « Ceci est indissociable de la contribution des entreprises privées sino-africaines », déclare Wu Peng, directeur général du Département des Affaires d’Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, les mesures prises par les pays africains pour contenir l’épidémie pourraient coûter au continent 2,5 % de son PIB par mois, soit 65,7 milliards de dollars. L’épidémie a donc fait prendre conscience aux gouvernements africains de l’importance et de l’urgence de la diversification économique. Ils ont mis en place des mesures de soutien pour aider leurs entreprises manufacturières, de services et autres, à surmonter la crise sanitaire. De multiples secteurs ont ouvert de nouvelles perspectives de développement, comme la création d’un système de santé. En parallèle, l’économie numérique connaît une croissance rapide en Afrique, avec un grand nombre d’entreprises en plein essor dans les domaines de l’e-commerce, du paiement mobile, des technologies financières, de l’éducation en ligne, du transport, de la logistique, etc. « Ces secteurs offrent un grand potentiel de coopération », indique He Song.
« Nous devons accorder une attention particulière aux secteurs de la santé et des produits pharmaceutiques, car ceux-ci peuvent être les moteurs de la reprise économique », déclare Amadou Hott, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Cependant, les entreprises chinoises en Afrique ont tout de même rencontré des difficultés à cause de l’épidémie. De nombreux projets de coopération transfrontalière n’ont pas pu démarrer comme prévu. « Nous espérons que les gouvernements des pays africains renforceront davantage la prévention et le contrôle de l’épidémie et rétabliront un environnement d’investissement sécurisé dès que possible », confie Wang Licheng.
Concernant les investissements dans les pays africains, il reste beaucoup à faire, estime Saïd Adren, directeur général de la succursale Shanghai de la Banque marocaine du Commerce extérieur. Le classement « Doing Business » publié chaque année par la Banque mondiale, référence ultime pour les investisseurs, dévoile que seuls trois pays africains sont apparus dans le top 60 en 2020 : Maurice, le Rwanda et le Maroc.
« Dans tous les cas de figure, une coopération dynamique s’est enclenchée. De plus, le Forum sur la Coopération sino-africaine dans le secteur privé 2020 est l’un des forums favorisant nos échanges pour promouvoir les investissements chinois en Afrique », résume M. Adren.
Pour vos commentaires : glj@chinafrica.cn