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Assumer ses responsabilités |
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Ehizuelen Michael Mitchell Omoruyi · 2020-10-19 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: Chine; Afrique; ONU |
La Chine et l’Afrique se sont engagées à défendre le multilatéralisme et le système mondial centré sur les Nations unies.
Les Nations unies (ONU) célèbrent leur 75e anniversaire en tant qu’organisation missionnée pour le maintien de la paix mondiale et des interactions cordiales à un moment où le monde est ravagé par la pandémie mortelle de COVID-19.
Sur la scène mondiale, la communauté internationale est de plus en plus fragmentée. Une intensification de l’assistance mutuelle et de la coopération globales et inclusives est plus que jamais nécessaire.
Bien que les coutumes et les cultures puissent différer d’un pays à l’autre, la collaboration exige des efforts ouverts pour surmonter les malentendus et, au-delà, instaurer un respect mutuel. La Chine et l’Afrique ont exprimé un engagement ferme sur la voie du multilatéralisme et du système mondial centré sur l’ONU et font des efforts conjoints pour construire une communauté avec un avenir commun pour l’humanité.
Une aspiration commune
Dans le cadre du système de l’ONU, la Chine et l’Afrique ont élaboré une approche commune pour lutter contre le changement climatique. Force est de constater que cela représente indéniablement une menace importante pour le développement économique, social et environnemental au niveau mondial. Les phénomènes météorologiques à l’échelle planétaire (sécheresse, canicule, incendies de forêt, élévation du niveau des mers et réchauffement des océans) indiquent que le réchauffement de notre planète entraînera des catastrophes dramatiques dans le monde entier. En ce qui concerne l’Afrique, des preuves solides dévoilent que les températures sur le continent ont augmenté de manière significative au cours des cinq à dix dernières décennies, avec des effets évidents sur la santé, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations. Le changement climatique risque de réduire la production agricole, d’intensifier la pénurie d’eau, d’aggraver la perte de biodiversité et de contribuer à la désertification.
Dans l’esprit de la construction d’une communauté ayant un avenir commun pour l’humanité et de l’engagement sur la voie du multilatéralisme, la Chine a exprimé sa volonté de jouer un rôle dans ce domaine. En collaboration avec l’Afrique, elle a rejoint le reste du monde pour souligner le besoin urgent de réponses mondiales au changement climatique. Lors d’une série de réunions de haut niveau commémorant le 75e anniversaire de la fondation de l’ONU, le Président chinois Xi Jinping s’est engagé à ce que la Chine atteigne la neutralité carbone d’ici 2060, une initiative qui a été louée et saluée dans le monde entier. Comme la Chine a réalisé son développement à un coût très élevé pour l’environnement, cette initiative va stimuler les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et soutenir le Programme de l’ONU pour l’environnement afin d’améliorer les moyens de subsistance en renforçant la résistance au climat dans les pays en développement. Tout cela fait partie des efforts de la Chine pour construire une communauté avec un avenir commun pour l’humanité, en accord avec le thème de la session de haut niveau de l’ONU de cette année intitulée « L’avenir que nous voulons ; l’ONU dont nous avons besoin. »
Malgré plusieurs différences notables d’approche entre l’Afrique et la Chine, une position commune sur le changement climatique existe bel et bien. Cette question est considérée comme hautement prioritaire au sein du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Le FCSA incarne l’effet de mondialisation gagnant-gagnant, essentielle pour le monde futur. Il n’est pas étonnant qu’au sommet du FCSA à Beijing en 2018, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ait salué la coopération accrue entre l’Afrique et la Chine et promis que l’ONU continueraient à soutenir les liens sino-africains afin que toutes les nations d’Afrique et d’ailleurs puissent bénéficier d’un développement durable et inclusif. Il a en outre noté que le continent africain et la Chine poursuivent actuellement ce qu’il considère comme « deux feuilles de route mutuellement compatibles ».
Les relations du continent africain avec l’ONU ont commencé en 1960, lorsque 15 nations africaines ont obtenu leur indépendance et 17 sont devenues des États membres de l’ONU. Afin d’estomper l’empreinte du colonialisme occidental, l’ONU et la Chine ont entrepris d’aider les nouveaux États africains indépendants à exercer leur droit à la souveraineté et à l’autodétermination. À ce titre, des mesures ont été prises pour renforcer la synergie entre la coopération sino-africaine dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable et les stratégies de développement des nations africaines.
La solidarité, plus nécessaire que jamais
Le monde actuel est confronté à une myriade de menaces et de défis, exigeant une réponse collective urgente. La Chine accorde une grande importance au multilatéralisme. Même si elle a rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) très tard, elle est devenue un protecteur de l’organe de règlement de conflits de l’organisation. Elle joue un rôle sérieux dans les négociations commerciales multilatérales sur les réformes menées dans le cadre de l’ONU. Dans le contexte des institutions multilatérales, la Chine a mis l’accent sur ses relations avec les États membres de l’ONU et les a nourries, estimant que ses relations avec ces derniers devraient refléter une multipolarité, une mondialisation et des échanges technologiques accrus sans pour autant accorder un monopole à certains intérêts particuliers.
Concernant la paix et la sécurité, la Chine fait boule de neige concernant son partenariat et sa coordination avec les missions de maintien de la paix de l’ONU pour lutter contre la piraterie sur le continent africain. Ce partenariat se développe alors que les nations africaines renforcent leurs capacités dans le domaine de la paix en s’appuyant sur un développement durable inclusif. La Chine et l’ONU s’associent également au système de coopération régionale de l’Afrique dans le cadre des efforts de médiation dans différents pays. Dans le cas du Mali, 421 militaires chinois servent dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Grâce aux capacités uniques de l’ONU en tant que premier véhicule de coopération mondiale, l’ONU et la Chine sont bien placées pour conserver un partenariat stable avec l’Union africaine et les organisations sous-régionales du continent en coordonnant différents projets de soutien, pour trouver la « solution du continent aux problèmes des Africains », poursuivre les aspirations du continent et construire un avenir de prospérité et de paix.
Pour l’avenir auquel nous aspirons, nous devons adhérer à ce que le Secrétaire général de l’ONU a déclaré lors de la commémoration officielle de l’anniversaire de la fondation de l’ONU : « En cette année du 75e anniversaire, nous sommes confrontés à notre propre moment de 1945. Nous devons rencontrer ce moment. Nous devons faire preuve d’une unité comme jamais auparavant pour surmonter l’urgence d’aujourd’hui, remettre le monde en mouvement, fonctionner et prospérer à nouveau, et défendre la vision de la Charte. »
Pour vos commentaires : zanjifang@chinafrica.cn
(L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études nigérianes, Institut d’études africaines, Université normale du Zhejiang)