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Commerce et entrepreneurs

par Aly Diouf  ·  2020-09-28  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Sénégal; Chine

Ces Sénégalais qui prospèrent grâce à la Chine

À force d’abnégation, des Sénégalais établis en Chine ont fini par se faire une place au soleil dans l’Empire du Milieu.

Au mois de juillet dernier, le Sénégalais Ababacar Niang faisait son entrée dans le prestigieux bureau de médiation de la très commerciale ville de Yiwu, en Chine. Il a été précédé par son compatriote Sourakhata Tirera qui quittait l’instance, après quatre mandats au profit de cette municipalité. M. Tirera en a d’ailleurs été le directeur adjoint, véritable consécration. Plus grand marché de la planète, Yiwu attire les commerçants et les hommes d’affaires du monde entier. Toutes les nationalités s’y croisent, négocient et font des affaires. Ce qui n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Dans cette gigantesque fourmilière humaine, il n’est pas rare que des conflits entre vendeurs et acheteurs éclatent. C’est pour cette raison que la municipalité a mis en place le bureau de médiation civile, permettant de décanter les problèmes avant qu’ils n’atterrissent devant les tribunaux. Les médiateurs sont triés sur le volet, à la suite d’une procédure rigoureuse, mettant en avant l’expérience mais surtout la notoriété.

En effet, Sourakhata Tirera fait partie des premiers étrangers recrutés par la municipalité de Yiwu comme officier au bureau de médiation. C’était en 2016. « Cela a été un honneur pour moi », se rappelle-t-il. Arrivé en Chine en 2002, déterminé à fonder sa propre entreprise, M. Tirera parle parfaitement le français, l’anglais et le mandarin. Des compétences qu’il met à profit pour tisser son réseau et se forger une bonne estime de soi. En 2006, il a créé Yiwu Crestone Trading Co Limited, société de 44 employés dont 39 Chinois et 5 Sénégalais. Son activité principale tourne autour du sourcing, des services et de l’import-export à destination de plusieurs pays africains dont le Sénégal, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, la Gambie et le Gabon, avec un volume d’exportation annuelle de 7 000 containers. « C’est l’une des rares entreprises étrangères qui peuvent se glorifier de cette réputation dans la ville de Yiwu », précise-t-il. En 2019, le chiffre d’affaires de son entreprise a atteint 89 millions de dollars. En 2015, elle faisait partie des 20 meilleures entreprises de l’année. « C’est ce qui m’a aussi valu d’être le premier étranger à travailler au Yiwu foreign mediation departement (bureau de médiation) de 2013 à 2017 », se souvient-il. Avec le temps, Soura, comme on l’appelle familièrement, a su se créer une très bonne réputation. « Le nom de Crestone est devenu très populaire dans la ville de Yiwu et nous avons alors compris qu’au lieu d’essayer de représenter des sociétés, il serait mieux de créer notre propre marque », ajoute-t-il. Ainsi est née la marque Crestone, présente en Chine et au Sénégal et très bientôt en Côte-d’Ivoire et au Congo, commercialisant essentiellement des matériaux de construction.

La Chine, une seconde patrie

Tout comme Sourakhata Tirera, Ababacar Niang fait partie de ces Sénégalais qui prospèrent en Chine. Au mois de juillet dernier, M. Niang a été élu membre du bureau de médiation de Yiwu. En outre, il est présentement choisi par le programme « La Ceinture et la Route » pour organiser la Coupe du monde de football de Yiwu (tournoi amical opposant des expatriés de différentes nationalités) du 26 septembre au 10 octobre « afin d’aider les étrangers présents pendant le COVID-19 à stimuler leur énergie et remonter le moral des troupes ». Après quelques années d’études et différentes expériences professionnelles, Ababacar Niang a, quant à lui, créé Touba Global services (TGS), société établie à Yiwu mais aussi à Shanghai et à Guangzhou : il est chargé de représenter au Sénégal les marques automobiles DX3 et DX7. Naturellement, comme tous les Sénégalais établis en Chine, il fait de l’import-export, du shipping et du sourcing. Il a aussi créé des produits comme Mina Care Anion et Cute Baby (couches pour bébés), ainsi que la collection Majalis, un livre électronique révolutionnant l’apprentissage des sciences religieuses. M. Niang dit s’être inspiré du Coran pour créer ce produit d’auto-apprentissage de la religion musulmane.

Mamadou Sall s’était, lui aussi, établi à Yiwu par le passé. Rentré au Sénégal, il garde un lien étroit avec la Chine, « sa seconde patrie ». Au Sénégal, il a mis sur pied, depuis 2019, le groupe Afritex, une société de confection basée au Parc industriel international de Diamniadio qui « ambitionne de révolutionner le secteur textile au Sénégal ». Afritex a lancé cinq produits : vêtements enfants, uniformes scolaires, uniformes industrielles, tenues tradi-modernes et tenues de sport. L’entreprise emploie actuellement plus de 250 personnes et vise 375 emplois permanents à terme. Récemment, en réponse à la pandémie de COVID-19, Afritex a confectionné des centaines de milliers de masques.

Transfert de technologies

Mamadou Sall a vécu plus de 15 ans en Chine et il a fait partie des premiers africains à s’y installer. Il a été très présent dans la chaîne de valeur textile pendant une trentaine d’années et il a investi plus de deux milliards de francs CFA. En collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale et l’institution de microfinance Pamecas, il déroule le projet « Bien s’habiller pour bien étudier », permettant de doter les jeunes Sénégalais d’uniformes scolaires à prix abordables. C’est à cet effet que le 8 septembre dernier, Afritex a lancé un programme ambitieux nommé « Made in Sénégal ». Il avait déjà initié le programme nommé « Un tailleur, une machine », qui avait permis de fournir aux tailleurs sénégalais plus de 5 000 machines à coudre dernière génération (importées de Chine), avec des modalités de paiement très souples. Ce projet a été rendu possible grâce à un partenariat entre la Fédération sénégalaise des professionnels de l’habillement, Sall Industrie (une de ses entreprises) et Pamecas. Le résultat a été tellement concluant qu’il a été dupliqué en Guinée.

« Ayant acquis de l’expérience, je suis à l’aise en revenant dans mon pays. C’est important pour moi », soutient Mamadou Sall. Celui qui se qualifie de ciment entre le Sénégal et la Chine pense déjà au transfert de technologies. Selon lui, toutes les conditions requises sont désormais réunies pour bien travailler au Sénégal. Ayant vécu 14 ans aux États-Unis et 15 ans en Chine, il affirme que l’environnement commercial s’est nettement amélioré : les infrastructures sont de dernière génération et le personnel extrêmement qualifié. « Les échanges commerciaux sénégalo-chinois sont à saluer, mais nous devons viser plus haut car la Chine est aujourd’hui un vaste marché et les entrepreneurs sénégalais devraient travailler à pouvoir y exporter plus de produits », explique M. Tirera, initiateur du forum pour l’intégration et l’investissement des Chinois au Sénégal. Cet événement, qui devait tenir sa troisième édition du genre cette année marquée par le COVID-19, est soutenu par l’ambassade de la République populaire de Chine au Sénégal. Actuellement intervenant à l’école de commerce de Yiwu, il a permis à une demi-douzaine d’entreprises chinoises de s’établir au Sénégal. En effet, l’engagement de ces Sénégalais pour la consolidation des relations entre le Sénégal et la Chine est tel que des médias sénégalais, chinois et internationaux leur ont consacré des reportages taillés sur mesure. Une source d’inspiration inépuisable !

Reportage du Sénégal

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