Le président français Emmanuel Macron a défendu mardi lors de ses vœux aux Français son projet de réforme des retraites, alors que la grève contre ledit projet entre dans son 27e jour.

"La réforme des retraites à laquelle je me suis engagé devant vous et qui est portée par le gouvernement sera menée à son terme", a déclaré M. Macron dans un discours tant attendu. Selon le chef de l'Etat, il s'agit d'un projet de justice et de progrès social qui vise à faire en sorte qu'un euro de cotisation versée ouvre les mêmes droits pour tous, "dès la première heure de travail".

Cette réforme prendra en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt, et permettra à chacun, notamment les plus fragiles, de bénéficier d'une pension digne, a-t-il expliqué. Bien que les changements bousculent souvent, "les inquiétudes ne sauraient pousser à l'inaction. Il y a trop à faire", a-t-il indiqué.

"Je mesure aussi combien les décisions prises peuvent parfois heurter, susciter des craintes et des oppositions. Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays et notre quotidien? Non", a répondu M. Macron. Car, selon lui, ce serait "abandonner ceux que le système a déjà abandonné".

Faisant allusion à la mobilisation sociale contre sa réforme, Emmanuel Macron a estimé que l'apaisement doit primer sur l'affrontement. "Apaiser ne veut pas dire renoncer mais nous respecter dans nos désaccords", a dit le président, tout en précisant que son seul objectif est et sera l'intérêt du pays. Le chef de l'Etat a ainsi dit attendre du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve "la voie d'un compromis rapide" avec les organisations syndicales et patronales "qui le veulent".

Mais ce discours sonne comme une déclaration de guerre pour les opposants au projet de réforme des retraites du gouvernement. "Emmanuel Macron n'a toujours rien compris à ce qui est en train de se passer dans son pays. Il n'y a pas de compromis à aller chercher", a réagi sur LCI, Olivier Terriot de la Confédération générale du travail (CGT), section RATP.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, s'est également dit déçu par le discours présidentiel. "Assez déçu que le président de la République n'ait pas entendu que le projet de réforme ne recueille pas l'assentiment de la population", a déploré M. Veyrier sur France info.

Les responsables politiques également opposés à cette réforme ont aussi été très critiques contre Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.

Le discours de vœux du président français intervient dans un contexte social tendu marqué par une longue grève des cheminots qui paralyse les transports en commun, et des manifestations régulières contre ce système de retraite à point qui prévoit, entres autres, la suppression des régimes spéciaux et l'établissement d'un âge d'équilibre de départ à 64 ans.